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La fabuleuse métamorphose de La Ferme en Coton à Auch

Anne-Catherine et Nicolas Petit sont passés d’une agriculture du désert à celle d’un fascinant vivant. Avec l’arbre au cœur de leur quotidien...
Lorsqu’ils achètent en 2001 ces quarante-trois hectares de terres aux portes de la préfecture gersoise, le paysage n’a pas franchement bonne mine. Entre les années de labour et une exposition directe des sols aux intempéries, l’érosion a entraîné peu à peu la disparition de toute vie animale et végétale.

La tâche est immense, mais le couple s’y attelle avec la ferme ambition d’y voir refleurir arbustes et insectes. Ils commencent par une conversion des terres en bio, et la mise en place d’un élevage de volailles et de brebis en 2003, puis de porcs noirs en 2005. Des évolutions qui vont de pair avec un aménagement de l’espace autour de l’arbre, véritable outil catalyseur de vie, et qui feront de la ferme un laboratoire d’expérimentations en matière d’agroforesterie.

Des haies champêtres, sciemment choisies en fonction des contraintes techniques du terrain, viennent réguler les conditions atmosphériques, tout en accueillant oiseaux, abeilles, insectes, petits mammifères, offrant de surcroît des parcours – de loisirs ou de détente – ombragés à leurs porcs et volailles.

Reboisement et revégétalisation sont réalisés avec des espèces locales, pour une meilleure adaptation et une cohérence maintenue avec le reste du paysage. Haie plessée, trogne et ripisylve n’ont plus de secrets pour Anne-Catherine et Nicolas, accompagnés dans leur formidable aventure par l’association Arbre et Paysage 32.

« Les premiers arbres de la ferme ont été plantés pour les volailles : 1 km de haie autour des parcours, puis 10 bosquets, puis les alignements reliant les bosquets. Il fallait faire vite pour planter le décor » explique l’agriculteur. Aujourd’hui, la ferme compte 8 000 arbres, et 6 kilomètres de haies « Nous sommes passés d'une agriculture du désert sans même une ronce à une agriculture du vivant, incroyable mosaïque de paysages au service des cultures et des élevages ».

Une diversification qui les incite à s’ouvrir à une démarche collective, avec dès 2010 l’installation d’une apicultrice, puis six ans plus tard d’un paysan-boulanger récoltant son blé sur 5 hectares pour en faire de la farine, et d’une maraîchère. Sollicité par de nombreux porteurs de projets agricoles, le couple s’associe en 2015 à l’organisme de formation Gaïa, pour prodiguer ses connaissances aux stagiaires immergés dans la réalité concrète des lieux.

L’accueil des scolaires et de personnes en situation de handicap – Anne-Catherine s’est spécialisée dans la médiation animale – permet à son tour de sensibiliser les élèves à l’environnement. Ils peuvent participer à des chantiers de plantation, un carnet soigneusement mis à jour venant attester la relation qui unit chaque arbre à chaque élève par cet acte.

Lors des vacances scolaires, des balades contées dévoilent aux enfants pourquoi le lapin saute, pourquoi la queue du cochon est en forme de tire-bouchon… Plaisir suprême, ils peuvent même tenir des poussins dans la main, ramasser des œufs, promener l’âne, nourrir les animaux…

À l’occasion des 20 ans de leur ferme, un livret relatant cette transformation inouïe a été réalisé dans le cadre du programme Agr’eau, en collaboration avec Arbre et Paysage 32, en partenariat avec Gaïa Consulting et l’AFAF. Il sera distribué aux clients de la Ferme en coton et sur le marché du samedi à l’Isle-Jourdain.

Informations sur le site internet de La Ferme en Coton à Auch

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