Petit rappel : comme vous l’avez sûrement entendu et vu dans les médias audiovisuels, le gouvernement a décidé de permettre aux concessionnaires d’augmenter le prix des péages (entre 0,3% et 0,4% par an entre 2018 et 2020) pour financer en partie un nouveau plan autoroutier comprenant 1 milliard d’euros de travaux ; l’autre partie devant être prise en charge par les collectivités locales et compensée par un allongement de la durée des concessions.
Evidemment, les représentants des automobilistes et des consommateurs ont fait un bond. Ce n’est pas tant le montant que le principe qui les fait réagir que le principe. Ils s’appuient pour cela sur les déclarations de Ségolène Royal, il y a deux ans. A l’époque, la ministre de tutelle demandait avec fermeté une baisse du tarif des péages de 20% et la gratuité le week-end. Aujourd’hui, son secrétaire d’État, le Landais Alain Vidalies, annonce que l’usager va encore payer plus cher.
Le débat avait été ouvert autour des contrats passés avec les concessionnaires. Certains les trouvent beaucoup trop avantageux pour les investisseurs et opérateurs privés. Alors que ces derniers rappellent l’augmentation sensible des coûts du kilomètre d’autoroute avec la flambée des normes ainsi que des contraintes pour protéger quelques espèces dites rares.
Du côté des collectivités locales (Départements en tête), la pilule a du mal à passer. Ne serait-ce que parce que cette décision leur tombe sur le dos brutalement, alors qu’elles ont les caisses vides avec la fonte inexorable des dotations de l’Etat (une sorte de réchauffement climatique de l’Administration ?).
Si la hausse des tarifs semble modérée, le problème vient du fait qu’elle se rajoute aux hausses déjà réalisées ou dans les tuyaux. On parle souvent du prix très élevé de l’autoroute Pau-Langon, mais il faut savoir que Bayonne-Toulouse a vu son tarif augmenter de 29% depuis 2004, passant de 15,40 à 19,90 euros.
Ce qui n’est pas une exception.
Pour les automobilistes, c’est peut-être la goutte qui fera déborder le vase surtout les usagers à faibles revenus et qui ne peuvent pas se passer de ce mode de transport. Ils aiment de moins en moins être pris pour des vaches à lait par un Etat boulimique qui se sucre largement à tous les niveaux (véhicules, carburants, assurances…). Bref, à quelques mois des élections présidentielles, la pression va être forte. La décision sera t-elle maintenue ? A suivre…
En attendant, c’est le Béarn qui est le premier bénéficiaire de la sélection opérée par le Gouvernement. Sur les 50 chantiers retenus dans l’hexagone, 5 concernent le bassin de l’Adour : en plus de 2 demi échangeurs sur l’A640 (RD 817 et RD 19), les dossiers les plus importants concernent Orthez, Carresse-Cassaber (pour la carrière) et Pau (3e échangeur à Morlaàs, à l’Est).
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