Cette enquête de conjoncture a été réalisée en novembre dernier par la CMA de Nouvelle-Aquitaine auprès de plus de 2.200 artisans (dont 450 dans le 40 et le 64). Très instructive, celle-ci fait un point complet sur le secteur et ses perspectives, qui semblent plutôt bonnes.
« Les entreprises artisanales néo-aquitaines abordent 2022 avec optimisme malgré des inquiétudes sur leur santé financière. C’est un secteur qui continue de progresser, qui attire de plus en plus de salariés en recherche de reconversion et qui a des projets de recrutement de salariés », a ainsi expliqué Gérard Gomez, président de la chambre régionale.
En 2021, 25.000 entreprises artisanales ont été immatriculées, soit 15% de plus qu’en 2019, année de référence d’avant la crise sanitaire. Pour Gérard Gomez, c’est tout simplement « du jamais vu ». En fin d’année dernière, la région comptait très exactement 178.899 entreprises artisanales, contre 165.000 à fin 2020. C’est donc un joli bond de 8% qui a été fait l’an dernier. « C’est toujours le statut de la microentreprise qui domine avec 79 % des créations d’entreprises. Il était de 71% en 2019 », précise la chambre.
Moral plutôt bon
La CMA note en outre que le secteur des services est désormais le premier de l’artisanat (36,85% des entreprises), au coude à coude avec le bâtiment (36,57%). Suivent la production (14,7%) et l’alimentaire (10,74%).
Les chiffres fournis par la chambre permettent de dresser un portrait type de l’artisan, dont l’âge moyen se situe entre 46 et 47 ans. Plus d’un quart des artisans ont toutefois plus de 55 ans, ce qui pour la CMA « pose la question de la transmission des savoir-faire et du maintien des activités dans certains secteurs ruraux ». Mais cet âge moyen signifie aussi que l’artisanat se rajeunit avec davantage de « natifs digitaux ».
Les entreprises artisanales sont à 71% dirigées par des hommes, soit un point de moins qu’à fin 2020. « De plus en plus de jeunes filles se tournent vers des métiers qu’on avait tendance à juger masculins », assure la CMA, qui dénombre aujourd’hui 12.726 apprenants dans les 10 centres de formations de la chambre en Nouvelle-Aquitaine.
Côté conjoncture, le baromètre proprement dit, 69% des artisans sondés déclarent envisager une augmentation de leur chiffre d’affaires cette année. Le moral est donc plutôt bon au regard des « péripéties covidiennes » de ces deux dernières années.
En 2020, 60% des entreprises artisanales avaient subi une baisse de chiffre d’affaires. Tout au contraire, 60% d’entre elles l’auront vu croître en 2021. Pour autant, tout n’est pas rose puisque plus de la moitié des sondés se sentent encore « en situation de fragilité financière », chiffre qui atteint 62% pour les entreprises de moins de 3 ans.
L’enquête montre d’ailleurs que les artisans ont assez fréquemment bénéficié d’aides de l’État : 63% des sondés ont eu recours au fonds de solidarité, 30% au chômage partiel et 28% au PGE.
Autre bonne nouvelle : les entreprises artisanales semblent plus enclines à recruter qu’en mars dernier (date de l’enquête précédente). En novembre 2021, 16% des sondés songeaient à recruter dans les 6 mois, contre seulement 5% 6 mois plus tôt. Ce sujet du recrutement est considéré par les sondés comme le principal enjeu actuel, avec l’accès aux matières premières et l’accès à de nouveaux marchés.
En résumé, même si des inquiétudes subsistent parmi les artisans néo-aquitains, il y a du mieux, et les résultats de cette enquête paraissent témoigner d’une reprise. En espérant que tout cela se confirme dans les prochains mois.
Plus d’informations sur le site internet de la Chambre de métiers et de l'artisanat de Nouvelle-Aquitaine
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