L'idée paraît farfelue et quelque peu contradictoire, mais quand on se penche dessus, elle est en fait très astucieuse. Afin de lutter contre les sangliers, qui viennent se nourrir des porcs d'élevage, et qui transmettent également la peste porcine, terrible fléau pour les éleveurs, Gilles Pecastaing a recherché une solution.
Il a imaginé un bâtiment clos, pour protéger les bêtes, qui comporterait tous les avantages de l'élevage en plein air. La toiture nord de l'édifice serait entièrement recouverte de panneaux de verre, afin de laisser entrer la lumière, un système de ventilation très performant serait mis en place pour recycler l'air et donner l'impression aux porcs qu'ils sont en extérieur. Quant au sol, il serait entièrement enherbé, recouvert de trèfle et de luzerne pour permettre aux animaux de consommer des protéines naturelles, en plus de leur alimentation de maïs, soja et orge bio.
Une idée folle ? Pas tant que ça. En effet, le concept serait poussé au maximum, avec la plantation d'arbustes aux pieds des poteaux, pour développer un écosystème intérieur, qui attirerait de nombreux insectes. Le tout rassemblerait une biosécurité majeure, des températures réglables et idéales, et une protection contre tous types de parasites extérieurs. Chaque bête disposerait de 1.000 m² rien que pour elle, ce qui représenterait une densité ridiculement faible comparé à l'élevage intérieur de nos jours.
Ce projet, qui devrait s'étendre sur 6 hectares, aura forcément un coût. Mais Gilles Pecastaing a pensé à tout ! Sur la face sud de la toiture des bâtiments, des panneaux photovoltaïques seront installés, permettant une production énergétique qui sera d'une part réutilisée dans sa production, et d'autre part revendue à l'extérieur.
Plusieurs saisonniers et transformateurs se sont déjà montrés intéressés par le concept, inédit, qui pourrait bien révolutionner la façon d'élever des porcs, pour obtenir un produit de qualité, sans brusquer l'animal.
Car ce respect de la bête est quelque chose qui tient à coeur au landais. En effet, son élevage est particulièrement éthique, puisqu'il respecte le bien-être animal, les porcelets ne sont pas castrés à vif comme c'est souvent le cas, il a recours à une agriculture biologique, et pratique donc un véritable élevage en plein-air.
Des valeurs qui expliquent sa réussite. Puisque Gilles Pecastaing, grâce à son Prince noir des Biscay, fournit notamment Michel Guérard et Jean Coussau, deux immenses chefs français. Le producteur landais est également fournisseur de plusieurs boucheries en France, réparties entre Paris, Lyon et Nice, et alimente aussi des grandes surfaces pour des produits plus accessibles.
Il est évident que si le projet est mené à bien, c'est l'ensemble de la filière qui sera impactée, et en bien ! Alors rangeons nous du côté de l'éleveur, et souhaitons lui que son idée saugrenue soit une pleine réussite.
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