Abonnez-vous
Publié le Mis à jour le

Lur Berri ne manque pas d’ambitions et d’atouts

Le groupe coopératif d’Aïcirits, qui vient d’annoncer ses résultats, a plutôt bien résisté pendant un exercice compliqué. Il sera dirigé à partir du 1er janvier par Frédéric Hialé.
PETITE FERME – La Communauté basque veut accompagner les paysans
Ce 10 décembre à Aïcirits, un hommage a été rendu en assemblée générale à l’actuel directeur général Olivier Gémin, qui occupait ce poste depuis plus de 20 ans. Malgré les aléas météo et les crises sanitaire et aviaire, Lur Berri tient bon et poursuit sa transformation.

Près de 35 ans de maison dont plus de 20 en tant que directeur général : Olivier Gémin méritait bien un hommage appuyé alors que vendredi dernier, se tenait à Aïcirits l’assemblée générale de Lur Berri. C’est désormais officiel, le dirigeant prend sa retraite et sera remplacé dès janvier par Frédéric Hialé, qui pilotait jusqu’ici le pôle agricole du groupe coopératif basque.

Un pôle récemment réorganisé qui regroupe désormais filières animales et végétales. Avant cela, Frédéric Hialé avait rejoint le groupe en 2001 et en avait dirigé plusieurs filières. Après celle de la présidence de Sauveur Urrutiaguer, qui a passé le témoin à Éric Narbais-Jaureguy il y a deux ans, c’est donc une nouvelle page qui se tourne chez Lur Berri.

Concernant les résultats du groupe coopératif, on ne s’attendait à aucun miracle pour l’exercice 2020-2021. Certes pénalisé par une météo peu clémente, par la crise sanitaire et par une nouvelle crise aviaire, Lur Berri a cependant fait mieux que résister avec un chiffre d’affaires d’1,33 milliard d’euros, contre 1,45 pour l’exercice précédent. La baisse est donc contenue.

Plutôt encourageant, quand on sait que les conditions climatiques ont réduit la collecte céréalière de 30%, que la filière des palmipèdes a souffert (production en baisse de 40%) et que la filiale-clé Labeyrie Fine Foods a dû composer avec l’arrêt du secteur de la restauration hors domicile.

Des nouvelles encourageantes

Lur Berri est l’un des deux actionnaires principaux de Labeyrie Fine Foods : comme le fonds PAI Partners, la coopérative en détient 43% et vient de participer au refinancement de l’agroindustriel et de ses marques (Labeyrie, Delpierre, Blini, Père Olive, Ovive, Comptoir Sushi…). Récemment, l’actualité de Labeyrie a été marquée par un assez long conflit social. Des revalorisations salariales y ont finalement mis un terme courant novembre. Labeyrie Fine Foods n’a cependant accusé qu’une « légère baisse » de chiffre d’affaires (celui-ci demeure au-delà du milliard d’euros) pendant ce difficile exercice.

Au rayon des bonnes nouvelles, la branche végétale du pôle agricole a été aussi bien dopée par l’activité des semences de maïs (en partenariat avec Corteva Agriscience) que par la filière légumes (les surfaces cultivées auraient progressé de plus de 30%). Comme ses consœurs, la coopérative diversifie sa production, ici avec le soja local pour la nutrition animale et le pois chiche pour les marques Blini et L’Atelier Blini.

« De plus, pour améliorer l’allotement de céréales et la valorisation de ces filières, un investissement d’1,1 M€ a été réalisé pour la construction de nouveaux silos sur le site Cornelis à Fronton (31) », précise Lur Berri. Autre investissement notable : la coopérative a déboursé 1,7 million d’euros pour moderniser l’usine Pédefer de Coarraze, qui produit des aliments pour les ruminants.

Du côté du pôle agroalimentaire, le partenariat commercial avec le groupe LDC donne satisfaction pour la filière volailles (une organisation de producteurs a été créée au sein de la coopérative), tandis que la reprise d’Arcadie Sud-Ouest (devenu Arcadie Viandes et réorganisé) avec le groupe Bigard (qui en détient 70%) devrait permettre de pérenniser la production régionale de viande. De même, « en synergie avec l’activité porcine Lur Berri et Arcadie Viandes, Labeyrie a lancé et développé le jambon de Bayonne IGP 14 mois, issu de notre filière porcs fermiers élevés en plein air Label Rouge », ajoute la coopérative.

Stratégie tournée vers l’avenir

Enfin, en ce qui concerne le pôle distribution, l’activité a enregistré une belle progression de 20% sur cet exercice 2020-2021. Lur Berri, qui possède 14 magasins Gamm Vert et 4 magasins Mr. Bricolage, semble de ce point de vue avoir profité du confinement et s’être bien adapté aux conditions sanitaires, avec par exemple le développement du click & collect. Lur Berri s’est aussi réorganisé sur le marché des aliments pour animaux de compagnie. La coopérative détient ainsi 15% du nouveau groupe Colibri, qui associe Coustenoble et France Aligrain, avec pour actionnaire majoritaire le fonds d’investissement FnB Europe.

Pour le reste, la coopérative poursuit sa stratégie basée sur « une approche transversale des filières », sur la recherche et l’innovation (via sa filiale Lur’Innov), sur la transition digitale et sur le service aux exploitations. Une stratégie guidée par « les attentes des consommateurs en matière d’alimentation », qui désormais « remontent très en amont au niveau des filières, avec des besoins en traçabilité augmentée et des demandes RSE toujours plus renforcées au niveau des cahiers des charges ». Bref, le monde change, et Lur Berri change aussi. Le groupe revendique aujourd’hui 5.100 agriculteurs, 430 salariés pour la coopérative et plus de 5.000 en comptant ses filiales et participations.

À l’arrivée, retenons que la coopérative basque aura tenu bon dans des conditions défavorables, notamment grâce à la richesse de son portefeuille d’activités. En espérant que l’exercice en cours vienne confirmer cette belle preuve de résilience.

Plus d’informations sur le site internet de Lur Berri

Pour lire notre dernier article sur Lur Berri, c’est ici

Commentaires


Réagissez à cet article

Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire

À lire aussi