Le temps de chien que nous subissons depuis quelques semaines n’a pas de conséquences négatives que sur les agriculteurs. Il touche aussi cruellement les marins pêcheurs du golfe de Gascogne, contraints de rester à quai, les bras croisés, par la faute des intempéries. Une situation qu’ils n’avaient jamais vécue depuis une quarantaine d’années. Pourtant, quelques intrépides se sont risqués à sortir en mer, mais ont vite dû rebrousser chemin, les cales vides et le bateau endommagé. La faute à des vents de 60 kilomètres-heure, au manque de visibilité et aux très fortes dépressions, sans parler des déferlantes.
Résultat pratique : les chalutiers restent au port, les pêcheurs rafistolent les filets quand ils ne tapent pas le carton et, bien pire encore, l’argent ne rentre plus dans les caisses, faute de poisson à vendre. Certains ont contourné l’obstacle, en débarquant leur marée en base avancée, à La Rochelle. De là, des camions réfrigérés la rapportent à la criée girondine. La capitale de la Charente maritime profite de plus de sa situation géographique, en accueillant du poisson pêché au nord de l’Europe, transporté… en camion. Ainsi 20 tonnes de cabillaud ont déjà été déchargées, permettant une augmentation de 53 % du tonnage en janvier. Preuve que tout le monde n’est d’ailleurs pas logé à la même enseigne, puisque la pénurie profite à Royan, qui a vu un afflux de soles et de bars, en hausse de 16 % le mois dernier.
Mais c’est toute la filière pêche qui souffre, marins, poissonniers et en finale, le consommateur qui non seulement voit son choix réduit, mais aussi les prix au kilo s’envoler. Après les Bonnets rouges, les Bonnets bleus des pêcheurs en colère ? Si le mauvais temps persiste, tout est possible.
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