« Il y a ceux qui me connaissent et me suivent, et ceux qui me découvrent avec un moment d’hésitation en se demandant ce que je fais là » s’amuse Miry. Fan absolue de rock, elle découvre les musiques électroniques il y a une dizaine d’années, et son cœur fait boum, boum, boum…
« En 2019, j’ai voulu m’acheter du matériel, pas trop cher pour débuter, parce que j’avais envie d’essayer. J’ai regardé des tutos pendant des heures, et comme j’ai fait dix ans de solfège, du piano et de l’accordéon, j’ai plutôt l’oreille musicale. J’ai commencé à mixer les morceaux des autres, et j’'en ai composé trois pour l'instant. Mais c’est très long et ça demande énormément de travail ! ».
Elle poste quelques mix sur la plateforme audio SoundCloud, et se fait vite repérer par une web radio qui la contacte. On lui glisse alors à l’oreille, ou plutôt dans le casque, qu’elle pourrait bien tenter sa chance dans un contest DJ, sorte de concours, pour pouvoir mixer à l’after de la Techno Parade à Paris.
« Je n’avais jamais mixé en public, et je me suis retrouvée le 29 septembre 2019 devant 300 personnes pour la première fois de ma vie. C’est énorme. Ça m’a fait prendre conscience de l’importance d’être sur scène pour les artistes. Petit à petit, on devient addict au public » confie la DJ.
Elle remporte le concours, et donc le droit de participer à l’after Techno Parade, entraînant dans son sillage ses premiers fans sur les réseaux sociaux. Mais le 17 mars 2020, la France se retrouve confinée pour la première fois, et la musique fait badaboum…
Loin de renoncer à sa nouvelle passion, Miry décide de poster un live en direct de son salon sur Facebook, tous les mercredis à 21 heures. Et les amateurs sont au rendez-vous. « J’ai eu de plus en plus d’abonnés, y compris en Espagne et dans les pays d’Amérique latine, parce que j’ai intégré DJS a Casa Nostra, une association en Catalogne. D’ailleurs, je vais souvent mixer en Espagne, du côté de Grenade. Et en septembre 2022, j’ai été contactée pour participer au festival Pré du son, à Miramont-d’Astarac, où l’on retrouve des DJ internationaux. L’accueil a été très enthousiaste, et j’ai eu encore plus d’abonnés. Depuis, c’est comme une spirale… ».
Une spirale qui l’entraîne jusqu’à Toulouse, où, à nouveau finaliste sur près de 80 participants, elle décroche l’opportunité de mixer sur la grande scène du Bricks Festival qui aura lieu au Parc de la Mounède à Toulouse, les 10 et 11 juin prochains. Dans la foulée, les Gersois la découvriront sur la place de la mairie lors de la Fête de la musique à Auch, le 21 juin.
« J’ai la chance d’avoir deux identités musicales, une techno mélodique, pas trop rapide, aux sonorités harmonieuses, plus émotionnelle. Et une techno hard avec des basses qui tapent, plus rapide et répétitive, pour un public averti. Mes amies n’aiment pas trop cette dernière, mais ma cible, c’est les 18-35 ans, pas les gens de ma génération. Au début, ils sont un peu interloqués de me voir débarquer, mais mon profil atypique leur plaît et ils sont hyper respectueux et bienveillants à mon égard ».
Miry adapte donc son style selon son ordre de passage sur scène. Au Bricks Festival, elle mixera le 11 juin à 14 heures. Elle a donc choisi pour cette ouverture sa techno mélodique, pour laisser le soin aux DJ qui lui succèderont d’accélérer le rythme jusque tard dans la nuit. À Auch, elle attend de connaître l’heure de sa prestation pour décider.
Une tenue particulière pour la scène ? « Non, pour l’instant, c’est jean et tee-shirt noir. Je ne fais pas le show, je préfère m’effacer physiquement au profit de la musique. Peut-être qu’un jour, je porterai un tee-shirt blanc au lieu de noir ? ».
Un vrai phénomène, comme on les aime…
Marielle Fourcade
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