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20 bougies pour l'Orchestre Pau Pays de Béarn

Dirigé par Fayçal Karoui, l’ensemble fait rayonner sa signature musicale en Béarn ainsi que sur la scène musicale française et internationale.
Un concert de l'Orchestre Pau Pays de Béarn au Foirail, à Pau. Crédit photo : Audrey Espérance
Un concert de l'Orchestre Pau Pays de Béarn au Foirail, à Pau.
DR-Audrey Espérance
Véritable porte-voix des musiques classique et contemporaine, l'OPPB a conquis le coeur du public grâce à un projet musical et une programmation exigeante.

Depuis sa création en 2002, la formation béarnaise s’est forgée une sacrée réputation, qui lui ouvre les portes de festivals internationaux de premier plan en France, avec notamment La Folle Journée de Nantes, et à l’étranger.

A l’occasion de ses 20 ans, Frédéric Morando, le directeur de l’OPPB, revient sur cette incroyable aventure musicale et dévoile ses futurs dynamiques.

Frédéric Morando.
DR- OPPB

Vous fêtez vos 20 ans. Une étape marquante ?

Frédéric Morando : En octobre 2019, l’Orchestre de Pau-Pays de Béarn est devenu un Établissement public de coopération culturelle (EPCC). Ce statut est assez inédit pour une formation professionnelle. Il nous permet de la structurer et de préparer son développement. L’EPCC institutionnalise la coopération entre les différentes collectivités publiques et attribue un statut opérationnel aux grandes institutions culturelles d’intérêt local et national (la Ville, de l’Agglo et du Département dans le cas de l’OPPB).

En parlant d’évolution, votre installation au Foirail ouvre un tout nouveau chapitre…

F.M. - C’est une étape décisive dans la progression de l’orchestre. Après 20 ans de concerts au Palais Beaumont, nous nous sommes installés au Foirail, sous la Coupole. Grâce à cet équipement d’une qualité acoustique et visuelle extraordinaire, nous pouvons offrir au public et aux artistes un nouveau lieu pour des rencontres artistiques merveilleuses. Nous avons vécu ensemble des moments de grandes émotions au Palais Beaumont, mais je partage l’intime conviction que, pour nous d’une part et pour le public d’autre part, l’émotion et l’expérience du concert seront encore plus intenses au Foirail. Ce nouveau décor demande une exigence de travail plus importante. Nous avons l’ambition de l’honorer par une programmation exigeante et ambitieuse, et toujours ouverte à tous les publics.

Au cours de ces années à la direction de l'OPPB, vos souvenirs les plus forts ?

F.M.- La naissance, en octobre 2015, de l’orchestre de jeunes “El Camino Pau” reste un moment très fort pour moi. Depuis son arrivée à Pau, Fayçal Karoui a développé de nombreux dispositifs innovants, adressés notamment à des publics éloignés des dispositifs culturels. C’est dans cette dynamique qu’est né El Camino. Cette formation regroupe 280 enfants majoritairement issus de trois quartiers urbains en zone prioritaire de la Ville. Les voir réunis autour de la musique est tout simplement génial et ils ont un talent incroyable. Par ailleurs, le public palois ne le mesure pas forcément, mais il a une chance fabuleuse : les plus grands solistes, chefs d’orchestre et compositeurs sont venus jouer chez nous. C’est beaucoup de souvenirs, de travail et d’émotion.

Quelques membres de El Camino lors d'une répétition.
DR- OPPB

Avez-vous retrouvé votre public d’avant la pandémie ?

F.M.- Les confinements et restrictions sanitaire n’ont pas été simples gérer, mais nous avons la chance de remplir à nouveau les salles. C’est grâce à la grande fidélité de notre public et les relations fortes que nous avons noué avec lui. Les pratiques de nos spectateurs ont cependant changé : nous avons moins d’abonnés, mais davantage de places à l’unité vendues.

Un aperçu des temps forts de cette année ?

F.M.- Nous avons l'honneur d'être de nouveau invités les 3, 4 et 5 février au prestigieux festival La Folle Journée de Nantes. Cette invitation s'inscrit dans la continuité des liens culturels forts créés avec la région nantaise par l'OPPB, et particulièrement avec les organisateurs de cet événement français qui rayonne à l'international. Un des trois concerts donnés par l'OPPB sera notamment diffusé en direct sur Arte ce samedi. Le 10 mars, nous serons pour la première fois en concert à l’auditorium de Bordeaux, l’un des meilleurs de France. Les 15, 16 et 17 juin, nous préparons une surprise pour les spectateurs lors du concert de clôture de nos 20 ans, au Foirail. Nous serons également en représentation le 16 juillet à Lourdes et au Festival Ravel, au Pays basque.

Fayçal Karoui, le chef d'Orchestre de l'Orchestre Pau Pays de Béarn.
DR- OPPB

Selon vous, qu'est-ce qui fait la force, la spécificité de cette formation ?

F.M.- Le talent et la générosité de Fayçal Karoui, sans nul doute. À la tête de l’OPPB, il porte une exigence artistique élevée au travers de programmes où se côtoient grands solistes et jeunes talents émergents pour un public averti et développe une approche sensible pour un public éloigné des dispositifs culturels. Même avec sa carrière internationale, il a un attachement particulier au Béarn et possède les qualités d’un directeur musical indispensable. D’autre part, la qualité des membres de l’OPPB et la structuration de ce projet ont permis à l’orchestre de devenir ce qu’il est aujourd’hui : un modèle agile et utile au territoire. C’est un atout pour l’avenir et le développement du Béarn. Par sa créativité, il est un facteur d’attractivité supplémentaire : Pau est devenu un point important sur la carte musicale de la France et les membres du club jouent un véritable rôle d’ambassadeur.

Quels défis devra relever l’OPPB dans les prochaines années ?

F.M.- Notre principale mission sera d’aller à la conquête de ce qu’on appelle le « non public », à travers la communication, la médiation et notre volonté de casser les codes. Nous souhaitons faire découvrir la musique à ceux qui n’ont pas forcément eu l’idée ou la chance de venir nous voir. L’OPPB est très investi sur son territoire, notamment par la mise en œuvre d’un projet éducatif majeur auprès des établissements scolaires. Il crée des opéras pour les enfants scolarisés en zone prioritaire, propose des concerts gratuits pour les étudiants, intervient chaque saison en milieu hospitalier et à la maison d’arrêt, et produit des spectacles jeunes publics comme « Sons et Brioches ».

Une autre action emblématique ?

F.M.- Dans le cadre de notre mission de médiation culturelle : « l’Orchestre prend ses quartiers ». Cette action a pour ambition, depuis 2010, de fédérer les habitants et acteurs sociaux autour d’un projet culturel. Cette volonté s’est traduite par la création d’un événement annuel participatif au sein d’un ou plusieurs quartiers palois. Nous réunissons sur une même scène musiciens professionnels et artistes amateurs autour de la pratique artistique, en élaborant des passerelles entre les divers univers artistiques et culturels.

Le mot de la fin ?

F.M.- Nous avons les outils pour grandir et nous développer sur le bassin de l’Adour, vers Tarbes, Mont-de-Marsan, Bayonne mais aussi les villages des vallées.

Propos recueillis par Noémie Besnard

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