« Je ne me destinais pas forcément à reprendre le domaine de Cinquau, issu d’une famille traditionnelle et nombreuse. J’ai toujours pensé que mon frère aîné en serait le responsable. J’ai donc fait des études pour me diriger vers l’industrie. Le Domaine est dans ma famille depuis 1617. En 1984, ma mère m’a proposé de redescendre de Paris pour m’occuper du vignoble. Après mûre réflexion, j’ai accepté avec le soutien de ma femme » avoue Pierre Saubot.
Industriel chevronné, il a conduit le Groupe Haulotte à un niveau de leader international, côté en Bourse, dans le secteur des nacelles et autres matériels de levage. Mais malgré ce succès, il est resté très attaché à son pays, le Béarn, et à son village natal, Artiguelouve.
Au même moment, un groupe de jeunes viticulteurs de la région s’unit pour relancer au plus haut niveau la qualité et la notoriété du Jurançon. Pierre Saubot décide de s’associer à leur mouvement en devenant vigneron indépendant comme eux. « Je veux amener le Jurançon au plus haut niveau d’excellence, qu’il devienne une référence dans le monde ».
En 2008, il commence la réhabilitation du Domaine du Cinquau, belle demeure béarnaise et propriété familiale. Il l’aménage en lieu d’œunotourisme, avec la création d’une cave, d’un espace de réception mais aussi avec l’aménagement du théâtre des vignes, qui accueille régulièrement des spectacles. L’objectif de ce visionnaire est de doubler la production du Jurançon en augmentant son taux d’exportation de 20 à 60%.
De 1984 à 1988, l’histoire du Domaine du Cinquau s’accélère. A cette période se succèdent la préparation des terrains, les plantations, la reconstruction des bâtiments, l’aménagement des chais pour aboutir au premier cru après plus de cinquante ans d’interruption : le millésime 1989. En 2007, une nouvelle étape du développement de la propriété est franchie, avec la construction d’un nouveau chai répondant aux dernières normes européennes, du théâtre des vignes et d’une salle d’accueil de grande dimension.
Un nouveau vin blanc sec, disponible d’ici un mois...
« On cherche aussi à étendre notre gamme de produits. Nous avons planté des parcelles de raisins noires, endémiques de notre région. D’ici quelques temps, nous pourrons produire du vin rouge et rosé » expose Germain Laborde.
« Notre objectif est de se rapprocher des attentes de nos clients » ajoute le propriétaire du Domaine du Cinquau. Fait à partir de Manseng noir endémique de la région, le domaine espère le mettre sur le marché d’ici 2020.
« Le travail de l’homme est très important pour réaliser un vin d’exception, il faut aussi avoir de bonnes idées et de l’audace » révèle Germain Laborde, responsable de production depuis 9 ans au Domaine du Cinquau.
Une fin d’année riche pour le Domaine du Cinquau...
« L’office du Tourisme de Pau organise un événement autour de la poule au pot durant les premières semaines du mois de décembre. Des restaurants proposent durant cet événement chaque jour une poule au pot à leurs clients. Cette année, c’est un cuisinier de Pau qui a choisi le vin du Cinquau pour agrémenter ce plat typique du Béarn » indique Pierre Saubot.
« Bien sûr, nous avons des ambitions internationales. Nous commercialisons déjà une partie de notre production en Allemagne, notamment. Mais nous voulons tout d’abord avoir du poids dans la région. Nous sommes un domaine vieux de plusieurs siècles, mais nous recherchons toujours à nous renouveler. C’est ce qui fait la force du Domaine du Cinquau ».
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