Si quelques claquètements, caquetages, cocaillements ou autres crétellements parviennent à vos oreilles aux abords du bâtiment administratif, n’en soyez pas étonnés. Depuis le mois de juillet dernier, quatre fières poules gasconnes ont été accueillies dans le parc administratif, sous le regard bienveillant d’Emeline Barrière, nommée sous-préfète en septembre 2021.
« J’ai découvert l’appel à projet biodiversité du ministère de l’Intérieur en tant que membre du jury lors de mon dernier poste à Paris où j’étais chef de cabinet. Et quand je suis arrivée à Mirande, j’ai eu envie de candidater à la troisième édition. Mon choix s’est finalement porté sur un poulailler, étant donné les partenariats que je pouvais engager avec le lycée agricole de la ville et l’école primaire voisine, mais aussi par rapport à la gestion des déchets, parce que pour moi, c’est vraiment au cœur de l’actualité » explique avec enthousiasme la haute fonctionnaire de l’État.
Retenu, le projet a donc bénéficié d’un financement, qui a permis la construction du poulailler et ses accessoires en bois par les lycéens, ainsi que l’achat de quatre poules soigneusement sélectionnées. Car, parmi les conditions à remplir, il fallait opter entre une race en conservation, ou des volailles sauvées d’élevages intensifs.
« J’ai opté pour la race gasconne, que le professeur référent du lycée agricole était venu présenter lors des Journées du Patrimoine, et que nous essayons de mettre à l’honneur le plus souvent possible. Pour les deux poulaillers, les élèves sont partis sur un format “tipi” assez grand. Elles y seront plus à l’aise si je dois les enfermer un certain temps en cas de grippe aviaire ».
C’est ainsi que Lili, Nénette, Plume et Marianne – des noms tirés au sort après avoir été suggérés par tous les agents – ont eu droit à une mini cérémonie de baptême républicain, avant de filer gambader en toute liberté dans le grand parc de la sous-préfecture.
Leur présence crée une dynamique et une ambiance sympathique
« C’est incroyable comme leur présence crée une dynamique et une ambiance sympathique. Elles arrivent même à détendre une atmosphère potentiellement tendue en réunion lorsqu’on les voit passer depuis la salle » confie Emeline Barrière.
Question gestion des déchets, les quatre Gasconnes mettent du cœur à l’ouvrage. Une fois par mois, les enfants de l’école Notre-Dame - qui a obtenu le label Éco-École en 2021 - amènent les restes de cantine, et prennent des nouvelles de ces pensionnaires un peu atypiques pour les lieux, en écoutant les explications de la sous-préfète devenue experte en la matière. Les agents de la DDT, qui contribuent également à régaler les cocottes, récupèrent les œufs à l’arrivée.
« Ces œufs sont fabuleux, ils ont une texture et une couleur incroyables. Actuellement, elles changent leur plumage, donc elles pondent un peu moins. Mais cet été, elles en faisaient chacune trois à quatre par jour, ce qui représentait pour finir une sacrée production. Cela me permettait alors d’en amener le lundi matin aux réunions de la préfecture, qui participe aussi à l’opération ».
J’espère surtout que mon successeur aimera les poules !
D’autres belles Gasconnes auront-elles la chance de rejoindre Lili, Nénette, Plume et Marianne ? « Elles ont vraiment l’air d’apprécier d’être ici, mais quatre, c’est suffisant ; elles font quand même pas mal de dégâts. L’idée n’est pas non plus d’avoir des poussins et de développer la race, nous ne sommes pas une structure agricole. J’ignore quelle durée de vie elles peuvent avoir, mais j’espère surtout que mon successeur aimera les poules ! ».
On l’espère aussi, mais de préférence pas au pot…
Marielle Fourcade
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