Géographie - Ger (plateau de). Haut plateau couronné de dépôts étalés par un ancien gave de Pau à la sortie des Pyrénées, dans des conditions comparables à celles de la Neste pour le Lannemezan ; il est toutefois moins entaillé par les rivières. Situé entre Pau et Tarbes, il se situe surtout dans les Pyrénées-Atlantiques, mais son rebord oriental, boisé, domine la plaine de Tarbes à Ossun, Ibos, Bordères-sur-l'Échez et Oursbelille. Il porte les deux enclaves du département des Hautes-Pyrénées, divisées en cinq communes des cantons de Vic-en-Bigorre et Ossun. Le village de Ger est en Pyrénées-Atlantiques, mais le terrain militaire de Ger est dans les Hautes-Pyrénées. Le nom a la même racine que gar, ker : le rocher, ici les cailloux.
Pauvre en rivières donc, le Plateau de Ger, mais riche en routes. Ombragées, tordues, étroites, les routes parcourent le Plateau de Ger, se croisant, s’entrecroisant, se relayant, se succédant, innombrables comme des veines. Les routes du Plateau de Ger sont le système veineux du vent.
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Limendous
la côte de Limendous
se pose un peu là
l’ombre est coquette
le goudron granuleux
les virages s’enchaînent
comme des lacets
j’opte
pour un braquet minuscule
un pignon de somnambule
je mouline et je rêve
le soleil qui se lève
est jaune comme le maillot
go Lance go
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Espéchède
le pont enjambe le Luy de France
la route est rêche à souhait
des bogues de châtaignes sur le goudron
des chapelets de glands aussi
je roule sous des chênes
qui dit chêne dit Le Roy
il y a d’ailleurs
à Espéchède
une rue Saint-Louis
on n’aura jamais vu passer de Sans culottes
par ici
sauf à nommer de la sorte
les filles d’Espéchède le soir du bal
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Lourenties
Une borne à peine sépare Lourenties d’Eslourenties. A l’heure où les campagnes se meurent sous les coups portés conjointement par la mondialisation et l’agriculture intensive, Lourenties et Eslourenties devraient fusionner, pour résister, tenir, continuer. Je vois déjà la dispute, j’entends la colère, je devine l’impossible conciliation. D’accord mais que le nouveau patelin se nomme Lourenties, assènent les uns ! Pas question, ce sera Eslourenties ou rien, martèlent les autres ! La solution serait, me semble-t-il, de glisser les deux noms dans un shaker, d’y ajouter une rasade d’anglais, de bien secouer, et de savourer le nouveau nom : Slowrentis. Un nom qui sonne comme une invitation à danser. Et l’on organisera, à Slowrenties, chaque année, le big festival international du slow. Quel groupe fera mieux que Procol Harum lequel, au temps des mobylettes bleues, déclenchait le rapprochement des corps dès les premières notes de son inoubliable « A whiter shade of pale ».
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Saubole
D’à peine deux bornes, la route qui relie Eslourenties à Saubole semble n’être le résultat d’aucun creusement, d’aucun terrassement. Elle a été jetée sur la terre comme une étroite et longue épluchure de pomme. La route qui relie Eslourenties à Saubole, c’est le vent qui s’est pelé, peinard, une Golden.
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Silence
mains au guidon
le soleil dans mes rayons
les pieds de maïs rescapés des coupes
laqués de givre
le silence que rien n’altère
et qui m’appartient
changeons de braquet et l’ordre
des mots
j’appartiens à ce silence.
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Eole
Le vent est le sèche-cheveux des arbres
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Sun
le soleil surgit
au-dessus des toits
d’ardoises
flambant neuf
énorme
comme la médaille au cou
d’un rappeur
et le fil de fer
des clôtures
brille comme une chaîne d’or
ciel bling bling
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Kézaco, Lombia ? Rien, comme Arrien que je viens de traverser. Peu de maisons, quelques chênes, un chien. Je me méfie. D’ailleurs, il s’empresse de disparaître derrière le pilier du portail ouvert. Il m’attend, prêt à me gober un mollet. Il faut le comprendre : il s’emmerde comme un rat mort, le chien de Lombia. Il ne se passe jamais rien à Lombia. Personne jamais ne traverse Lombia. Enfin une cible, une proie ! Je l’imagine qui se lèche les babines, le chien de Lombia. Je me lève le cul de la selle et, tel Peter Sagan, je me mets à sprinter. J’arrive plein pétrole à hauteur du portail, mais de l’autre côté de la route. Le chien bondit, aboie, sans jamais pouvoir prendre ma roue. Je l’ai enrhumé, le chien de Lombia.
Christian Laborde
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