Lancée en 2016 par Maxime Baptistan, Bastien Quinnez et Christiane Azagoh, la startup landaise élève des larves de mouche soldat noire (Hermetia Illucens), nourries avec des coproduits alimentaires (épluchures, résidus d’orge, restes de légumes…) et converties en alimentation animale hautement protéinée. Elle récupère par exemple des restes de maïs de la société Antarctic Foods Aquitaine (basée à Ychoux). Sa production sert déjà à nourrir les poissons élevés par Aqualande.
L’entreprise a été sélectionnée dans le cadre de France Relance et doit recevoir plus de 2,2 millions d’euros d’aides. Après deux bâtiments de 800 m2 chacun à Saint-Maurice-sur-Adour, où sont déjà élevées et transformées les larves, l’entreprise espère ouvrir une nouvelle unité de production de 4.000 m2 à Ychoux. Les travaux doivent commencer en fin d’année et s’achever en 2023.
Une quinzaine de recrutements…
La société, qui a déjà levé plus de 3 millions d’euros depuis 2018 et compte une quinzaine de salariés, pourrait en recruter entre 15 et 20 à court terme afin d’assurer son développement. Elle reçoit cette nouvelle aide au titre d'entreprise dont l’activité revêt un caractère stratégique : elle pourrait contribuer à résoudre le problème des importantes surfaces agricoles destinées à l’alimentation animale.
Seule une vingtaine d’entreprises produisent en Europe des protéines d’insectes. Le marché ne représente encore que 10.000 tonnes par an, mais cela pourrait être 10 fois plus dans 10 ans. La demande, en tout cas, se fait de plus en plus pressante. Protifly produirait quotidiennement une tonne et demie de larves, et viserait les 5.000 tonnes par an.
Si l’essentiel de la production actuelle des acteurs du marché ne sert encore qu’à l’alimentation d’animaux domestiques (chiens, chats) et à l’élevage de poissons, Protifly espère aussi se lancer rapidement dans l’alimentation des poules pondeuses. Compte tenu des contraintes réglementaires en Europe (sur le recours aux farines animales, contraintes qui pourraient néanmoins être assouplies), elle méditerait en outre sur une implantation en Afrique du Nord, qui servirait par ailleurs ses ambitions à l’international. Car dans le contexte actuel, la protéine d’insecte a toutes les chances de se démocratiser partout dans le monde.
Pour poursuivre son développement, Protifly souhaite continuer de nouer des partenariats, par exemple pour s’approvisionner en coproduits ou se trouver d’autres débouchés. La société a déjà été soutenue par de nombreux acteurs, de l’ADI Nouvelle-Aquitaine à Bpifrance en passant par le Réseau Entreprendre et le technopôle Agrolandes.
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