En 1946, la commune d'Ygos-Saint-Saturnin voit l'entreprise Beyria naître et prendre le nom de son fondateur, Gabriel Beyria. Une activité familiale qui se transmet ensuite, mais qui, en 2013, est en proie à des difficultés financières. Un plan social avait alors été mis en place, supprimant une trentaine de postes, puis un plan de sauvegarde avait pris le relais, lui-même suivi d'un plan de remboursement avec recherche de repreneur. Mais rien n'y a fait, et au mois d'octobre, le tribunal rendait son verdict concernant l'avenir de l'entreprise...
« Nous avions déjà eu des contacts avec Beyria il y a 6 ou 7 ans, sans pour autant que ça ne donne suite. Mais nous étions fortement intéressés par le projet », commence Éric Plantier, PDG de FP Bois, un groupe familial fondé en 1953 à Mimizan, et possédant aujourd'hui deux autres sites, à Pontenx-les-Forges et à Aigrefeuille-d'Aunis (17) pour au total environ 200 salariés. Un intérêt cohérent pour la structure landaise, spécialisée dans la transformation de pin maritime et d'autres essences de bois en du parquet, lambris, et autres produits de décoration intérieure et extérieure pour la maison, et qui cherchait à développer son offre. « Il y a un savoir-faire spécial qui nous plaisait ».
Ainsi, le 2 novembre 2023, Beyria intégrait officiellement le groupe FP Bois pour un montant de 300.000 euros. « Nous avons racheté les actifs de l'entreprise et conservé 44 postes sur les 50 postes qu'elle comptait ». Les six autres collaborateurs qui n'ont pas rejoint FP Bois ont tout de même vu leurs emplois sauvés grâce à l'investissement d'une autre entreprise landaise.
Pour Beyria, au-delà de la sauvegarde de l'activité et des emplois, c'est aussi un moyen de regagner de la légitimité. « Ils ont désormais une structure financière saine derrière eux. Mine de rien, ça attire les fournisseurs », se réjouit le PDG de FP Bois. « Pour nous, c'est une opportunité de diversifier notre clientèle. Nous travaillons surtout avec des négoces en bois et des grandes surfaces de bricolage quand Beyria travaille avec des industriels, l'automobile, l'armement, etc. C'est donc un moyen d'aller chercher de nouveaux marchés, et il y a du potentiel ! Et puis cette collaboration nous permettra également de redynamiser notre activité et d'augmenter notre production ».
Car bien que les deux structures traitent avec des secteurs relativement différents, elles partagent un point commun ; le travail du pin maritime. « C'est non négligeable. Le marché du pin maritime est en train de se tasser, donc pouvoir fournir une entreprise qui en aura nécessairement besoin, c'est un bon moyen de faire suivre notre marché et de créer une synergie », poursuit Éric Plantier qui, au-delà de ce côté technico-commercial, a également été touché par la dimension humaine. « C'est une entreprise familiale avec une belle histoire et un beau nom. C'était important pour nous de la faire perdurer, c'est d'ailleurs pour ça que l'on n'a pas changé le nom de l'entreprise ! On aurait pu, mais nous n'avons pas voulu ».
Bien que la nouvelle aventure liant les deux entreprises vienne de débuter, des projets sortent d'ores et déjà des cartons. « De notre côté, nous nous sommes engagés à investir plus d'un million d'euros dans des travaux pour rénover le bâtiment, le remettre aux normes, acquérir de nouveaux outils de travail, et tout simplement permettre à l'usine de progresser », affirme Éric Plantier qui confie que peu d'investissements avaient été faits ces dernières années à cause de la situation de l'entreprise. Le tout devrait permettre à Beyria de se remettre sur les rails, avec comme objectif de doubler le chiffre d'affaires dans deux ans. FP Bois et Beyria ont inévitablement du pin sur la planche !
Timothé Linard
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