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L'église d’Accous et l'étang des forges à Brocas à l’honneur

L’édifice béarnais et le site landais sont lauréats de la première édition du Prix du patrimoine aquitain, avec l'église Saint-Eutrope à Saint-Aquilin en Dordogne.
L'église d’Accous et l'étang des forges à Brocas à l’honneur
Le choix final revenait intégralement aux internautes, une nouveauté accompagnée d’une aide financière pour les trois projets arrivés en tête.

Saint-Martin à Accous en vallée d’Aspe

L’église va bénéficier d’un prix de 15.000 € pour sa restauration. Elle présente aujourd’hui des faiblesses architecturales au niveau des voûtes ; à la jonction entre ces dernières et le clocher, d’importantes entrées d’eau se sont produites qui ont endommagé les décors intérieurs et une partie des tribunes en bois. De nombreuses fissures sont apparues.
 
La restauration est prévue en trois phases. La première concerne la restauration du clocher et la reprise des épaulements. Les travaux se concentreront ensuite sur la nef, l'abside, le chevet et les voutes. Enfin, la dernière phase concernera la sacristie, les bas-côtés et l'appentis. Le cabinet d’architectes Lavigne, de Pau, est chargé de la maitrise d’œuvre de l’opération, les appels d’offres seront lancés dans le courant de l’été 2023
 
L’église d’Accous, au cœur du Parc national des Pyrénées, en vallée d’Aspe, a été reconstruite au XIVe siècle. Il ne subsiste que le chœur, deux travées et la pierre de dédicace (1358). Au début du XVIIIe siècle, la nef est agrandie. La nouvelle façade surmontée d’un clocher monumental est achevée en 1728.
 
C'est une des rares églises des Pyrénées à présenter une façade du XVIIIe siècle. En son sein deux futurs évêques français ont été baptisés. Le premier, Pierre Lamazou, vicaire de Saint-Sulpice, puis de l’église de la Madeleine à Paris, fut le constructeur de l’église Notre-Dame d’Auteuil. Grand organiste, il est très proche du célèbre facteur d’orgues Cavaillé-Coll. En 1881 il devint évêque de Limoges. Le second, Bertrand Lacaste, évêque d’Oran de 1945 à 1973, est inhumé dans le cimetière qui jouxte l’église. Des communautés de rapatriés d’Algérie viennent en pèlerinage sur la tombe de cette grande figure du christianisme oranais.

L'étang des forges à Brocas au Nord des Landes

Un prix de 5.000 € a été attribué pour contribuer à sauver l'étang des forges et sa biodiversité. Situé dans cette petite commune de moins de 1000 habitants, au sein du Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne, son état actuel est préoccupant : menace de comblement définitif, fragilisation de la digue par les fortes montées de eaux de 2020 et 2021 et mauvais état des vannes permettant la gestion du niveau de l'eau.
 
Afin d'assurer la pérennité du site, la commune souhaite procéder à un ensemble d'actions qui permettra sa restauration et sa sauvegarde. Les travaux de réhabilitation prévoient l'extraction d'environ 3.000 m3 de sédiments. Suivront les travaux de mise en sécurité et d'étanchéité de l'ouvrage (digue et vanne) de l'étang.
 
Les travaux envisagés permettront la sauvegarde et la restauration de 50% de la surface de l'étang. L'autre moitié du site sera renaturée pour créer une large zone humide. Cette sauvegarde permettra au site de devenir un lieu de sensibilisation grâce à la réalisation d'outils pédagogiques pour porter à la connaissance et expliquer le rôle et l'importance des zones humides et des espèces biologiques qui s'y trouvent. Le site redeviendra un lieu de rassemblement ou des actions plus globales de valorisation seront menées par l'ensemble des associations locales et le Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne.

Le seuil hydraulique au niveau des anciennes Forges de Brocas, et l'évasement du lit du cours d'eau par surcreusement, ont abouti à la création de l'étang des forges. Il a permis le fonctionnement du moulin au 18e siècle puis des forges au 19e. Au 20e siècle, il a été le théâtre de la Féérie Nocturne qui a fait la renommée du village. Il revêt donc un intérêt majeur pour les brocassais et leurs hôtes.
 
Apprécié des pêcheurs, l'étang est fréquenté par la faune sauvage et ses berges accueillent une végétation luxuriante typique des marais landais : grandes laîches, osmondes royales, iris jaunes, menthe aquatique, etc. Les différents inventaires écologiques ont mis en avant la grande richesse écologique et la présence de plusieurs espèces patrimoniales. Parmi elles, la rainette ibérique, la cistude d'Europe, la loutre d'Europe, le vison d'Europe et le campagnol amphibie, qui sont des espèces présentant toutes un enjeu écologique fort à très fort.

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