Dans le cadre de la Semaine de l'industrie 2022, l'UIMM Adour Atlantique organise chaque année une soirée « Industri'Elles » ouverte au grand public, mercredi 23 novembre au Pôle Formation Adour. Situé à Pau, le Pôle Formation Adour a été créé par et pour les industriels avec pour missions le conseil, l’accompagnement et la formation dans les domaines clés de l’industrie. Il repose sur un réseau national de plus de 2.300 experts et formateurs, répartis au sein de 110 Pôles Formation. Ce sont déjà plus de 15.000 entreprises qui font confiance aux Pôles Formation des Industries Technologiques.
Cette année, « Industri'Elles » avait pour thème « Le talent au féminin au cœur de nos industries ». L’occasion pour le premier réseau privé en matière de formations technologiques industrielles de mettre en lumière le partenariat scellé entre l'UIMM Adour Atlantique et l'association Elles Bougent, créée en 2006 par Marie-Sophie Pawlak afin de répondre aux besoins de main-d’œuvre chez les industriels. Sa mission est de susciter des vocations grâce au témoignage de salariées et faire découvrir aux collégiennes et lycéennes les métiers de l’industrie.
D’après les chiffres de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), seulement 30 % de femmes travaillent dans l’industrie, à peine plus de 15 % des postes de direction sont tenus par des femmes et seulement 10 à 15 % d’entre elles sont dans le cœur du métier (production).
Une lente évolution
Si l’on en croit les dernières études de l’INSEE, la présence des femmes est assurément en hausse dans le secteur de l’industrie. Mais lorsqu’on y regarde d’un peu plus près, les femmes choisissent en majorité des métiers avec une connotation plus « féminine ». En effet, elles sont présentes à 61 % dans le domaine du textile, à 54 % dans celui de l’industrie pharmaceutique et à 43 % dans l’agroalimentaire, tandis qu’elles n’atteignent que 23 % (contre 20 % en 2013) dans l’aéronautique.
Même si les choses tendent à évoluer (lentement, mais sûrement), le secteur de l’industrie est encore considéré comme l’un des plus « masculins », c’est pourquoi les femmes ont souvent du mal à y trouver leurs places. Cependant, elles se sont progressivement imposées dans certaines branches de l’industrie. Du côté des postes à responsabilités, le nombre de femmes est toujours faible. D’où l’importance de rendez-vous comme « IndustriElles », dont l’objectif de mobiliser les hommes et les femmes de la filière en faveur de la mixité. La mixité passe ainsi par l’information ainsi qu’une démystification des métiers de ce secteur.
Briser les stéréotypes
Le secteur industriel a certes besoin des femmes pour posséder toujours plus de personnel technique et qualifié, mais des barrières à l’accès demeurent présentes. Dans des domaines comme celui de la mécanique et l’électromécanique, on constate que beaucoup de personnes voient encore ces métiers comme des « métiers d’homme ». Des professionnelles en exercice ont d’ailleurs témoigné qu’elles ont eu à faire face à des employeurs ou à des clients non enthousiasmés à l’idée de voir une femme travailler à un poste lié à l’automobile ou à la robotique, par exemple.
Voulant féminiser la filière, la métallurgie et ses UIMM (Union des Industries et Métiers de la Métallurgie) se sont engagés dans une politique d’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes. Cette ambition passe d’abord par une meilleure connaissance de ces métiers par les jeunes filles et le grand public. Le message porté depuis plusieurs années par ce secteur est le suivant : « Si vous êtes intéressée par l’industrie, ne vous fiez pas à votre première impression et foncez. Il y a de la place pour tout le monde ! ».
Noémie Besnard
Les onze salariées mises à l'honneur
Lors de cette soirée « Industri’Elles », onze femmes salariées d'entreprises du territoire des Pyrénées-Atlantiques et du Seignanx ont ensuite été́ mises à l'honneur :
Françoise Almeida, ajusteuse-monteuse chez Tekniaero ;
Mélanie Cazalaa-Arribes, Maialen Ayçaguer et Lucie Marié, conductrices d'équipements industriels chez Ball
Céline Goni-Lizoain, ingénieure recherche et développement, responsable de la ligne de filage par voie solvant au sein de Canoe, Centre technologique Nouvelle- Aquitaine;
Ouiza Guemmoun, alternante technicienne, automaticienne et informaticienne chez ASCII;
Isabelle Leiza, acheteuse approvisionneuse chez Tekniaero ;
Sophie Moreau, opératrice marquage chez Tekniaero;
Liubov Nakonechna, gestionnaire de production chez AD Industries ;
Léa Pezzali, conductrice de ligne au GEIQ A Lundi ;
Michelle Tieffing, alternante en BTS CRCI (conception et réalisation en chaudronnerie industrielle) chez Mécaméto.
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