Le gouvernement et 21 grands groupes ont tiré le signal d’alarme. Les ministres concernés ont rappelé que la route est le premier des risques professionnels, au niveau du nombre de décès (483 en 2015, soit 13,5% du total de la mortalité routière). Mais aussi que les accidents corporels sont à l'origine de 6 millions de journées de travail perdues. Chaque année, quelque 50.000 accidents ont lieu sur la route, que ce soit pendant des missions ou lors des déplacements domicile-travail.
Au-delà des 21 grands groupes qui se sont engagés publiquement (Total, Colas, AXA, La Poste, Michelin, Danone, Engie, PSA...), l’objectif est de mobiliser les PME et les TPE qui n’ont pas pris la mesure de ce risque majeur.
45.000 euros et jusqu’à 3 ans de prison….
Les patrons des petites entreprises (mais aussi de quelques grandes sociétés) ignorent leur responsabilité en cas d'accident d'un de leurs salariés. Et elle peut être particulièrement importante. Si beaucoup de dirigeants savent qu’ils sont passibles d'une amende, ils n’imaginent pas qu’elle peut atteindre 45.000 euros et qu’elle peut être accompagnée d’une peine de prison pouvant aller jusqu'à 3 ans. Surtout, si aucune action n’a été initiée pour prendre en compte ce risque.
De plus, certains responsables d’entreprise ne prennent en compte que les collaborateurs les plus vulnérables ne sont pas ceux qui sont souvent sur la route pour des missions (commerciaux, chauffeurs…). En effet, la grande majorité des accidents se produit sur un trajet habituel, et notamment entre le domicile et le lieu de travail.
Selon une enquête réalisée au mois de mai par l'Ifop pour l'assureur MMA auprès d'entreprises de moins de 50 salariés, 75% des dirigeants déclarent n'avoir pas conscience de cette réalité. Seul un sur quatre classe le risque routier au premier rang des accidents professionnels.
Censés, depuis le décret du 5 novembre 2001, rédiger un « document unique », où sont listés les risques professionnels, dans la réalité peu d'entreprises (21 %) font état du risque routier. Le constat est plus qu'alarmant sur le plan de la prévention. L'étude Ifop révèle que 83 % des dirigeants n'ont mené aucune action en ce sens.
Agir avec l’accompagnement de l’Automobile-Club…
D’où cet appel solennel du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, et de la ministre du Travail, Myriam El Khomri, lancé aux entreprises pour qu’elles agissent auprès de leurs salariés.
Cet appel engage les entreprises à tout mettre en oeuvre pour que leurs collaborateurs ne prennent aucun risque au volant et prioritairement : à limiter aux cas d'urgence les conversations téléphoniques au volant, prescrire la sobriété sur la route, exiger le port de la ceinture de sécurité, ne pas accepter le dépassement des vitesses autorisées, intégrer des moments de repos dans le calcul des temps de trajet et encourager les conducteurs de deux-roues à mieux s'équiper.
Enfin, les autorités nationales demandent aux entreprises de favoriser la formation à la sécurité routière de leurs salariés. Pour cela, il est possible de se renseigner auprès de son Automobile-Club qui est expert en la matière.
Dans la pratique, les sessions de formation au risque ou les journées de sécurité routière sont rares... et quand elles existent, c'est de manière ponctuelle, non suivie. Seulement 8% des dirigeants confient les avoir inscrites dans leur budget annuel. Pourtant, les mesures à mettre en place sont nombreuses : vérification plus régulière de la flotte de véhicules, charte de bonnes pratiques au volant, réglementation de l'usage du téléphone mobile, contrôle de validité des permis...
Informations auprès de l’Automobile-Club au 05 59 11 08 00.
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