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Stations thermales : l’urgence à sortir du brouillard

Fermés depuis le mois d’octobre, les établissements thermaux français s’inquiètent de la date précise de réouverture qui leur sera enfin accordée. En Occitanie, la situation est alarmante...
BARBOTAN 4
De Barbotan dans le Gers à Balaruc dans l’Hérault, en passant par Luz-Saint-Sauveur dans les Hautes-Pyrénées, le constat est le même : catastrophique.

La première région thermale de France souffre de la perte de ses curistes depuis le début de l’année dernière, et attend avec anxiété une autorisation gouvernementale qui tarde à venir, alors que la France en est à son troisième confinement en ce printemps 2021.

Un véritable fléau pour ces lieux qui accueillent habituellement 200.000 curistes, eux-mêmes privés de soins pourtant nécessaires dans le traitement de certaines maladies récurrentes. Et un fléau attribué sans conteste à l’apparition de l’épidémie, puisque l’activité, qui était en progression de 25% entre 2009 et 2018, a subitement chuté de près de 67% en 2020 selon le Conseil national des établissements thermaux.

Pourtant, la mise en place d’une stricte charte sanitaire, validée par les services de l’État, a permis de constater qu’aucun cluster n’y avait été développé lors de la réouverture de juillet à octobre, entre deux confinements, grâce à ces protocoles drastiques adaptés.

Autres paradoxes soulignés par la profession : les curistes font majoritairement partie des personnes vaccinées, et des ateliers ont été mis en place pour accueillir des patients souffrant justement de séquelles du coronavirus, telles que les troubles respiratoires, psychologiques, la fatigue chronique…

« On a vraiment le sentiment d'être abandonnés, car nous sommes une petite filière et médiatiquement nous ne pesons pas lourds (...) Il nous faut des aides financières autrement il va y avoir beaucoup de dépôts de bilan dans notre filière. Nous réclamons des aides financières, de l’argent frais, pour nous aider à passer ce cap difficile » déclarait Thierry Dubois, président du CNETh en janvier dernier, après avoir adressé une demande d’aide exceptionnelle de 82 millions d’euros à Bercy.

En plus du volet sanitaire, c’est toute la partie économique de ces villes thermales qui est concernée. À Barbotan, Patrice Gaut, directeur de la Maison du tourisme et du thermalisme, annonce une perte de deux cents emplois directs, et six cents indirects, dans la station en 2020, entre hôtellerie, restauration, commerces…

Et dans les Pyrénées, privées de remontées mécaniques cet hiver, les communes dont les établissements sont en régie municipale directe sont doublement impactées par la crise.

Si les yeux restent rivés sur la nouvelle date supposée de réouverture mi- mai, Salies-du-Salat a déjà pris la décision de n’ouvrir qu’à compter du 23 août 2021. Le temps de toucher la taxe des jeux après la réouverture du casino, qui permettra de renflouer le budget de la ville et d’obtenir une avance de trésorerie pour ses thermes.

Le nombre de curistes vaccinés aura de plus augmenté d’ici-là, renforçant ainsi la sécurité sanitaire.

Informations sur le site internet, cliquez ici

 

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