Si vous ne l'avez déjà fait, courrez vite à Gavarnie pour assister au Festival qui se termine - déjà - le 5 août.
A l'occasion de son 30e anniversaire, le Festival de Gavarnie a mis à l'honneur l’oeuvre mythologique adaptée des derniers chants de l’Odyssée d’Homère, vous aurez reconnu (ou pas) : « Ulysse, le dernier voyage », oeuvre monumentale, dont la grandeur colle bien à l’événement et au lieu.
Ce qu’il faut savoir…
Cette 30e édition est parrainée par le fondateur du Festival de Gavarnie, François Joxe. Et l’équipe du théâtre Fébus a mis les petits rôles dans les grands, en proposant un spectacle sublime sur un site qui ne l’est pas moins.
Le metteur en scène, Bruno Spiesser, a choisi de centrer son travail sur l’arrivée d’Ulysse dans son pays après 20 ans d’absence. Quels bouleversements ces deux décennies provoqueront-elles sur ce héros et sur les habitants d'Ithaque ?
Ulysse est un personnage essentiel et fascinant. La force d’évocation du personnage et de son histoire est à l’image de l’aspect dimensionnel du spectacle et de sa mise en scène sur le plateau de la Courade à Gavarnie.
Pour Bruno Spiesser, « Ulysse est un personnage essentiel et incontournable de la mythologie. Il est connu de toutes les générations. C'est un héros, un mythe dans lequel chacun peut trouver matière à réflexion sur la destinée humaine. C'est un héros, qui dans l'odyssée, retrouve sa part d'humanité avec ses forces, ses doutes et ses faiblesses. Il est secondé par son épouse Pénélope dont la force de conviction et de résistance égale celle de son époux. La puissance de ces deux personnages prend toute son ampleur à Gavarnie.
« Mais n'oublions pas que nous sommes dans la mythologie et que les dieux et déesses sont également très présents à l'image de Zeus ou d'Athéna, la déesse protectrice. Ils apportent la note fantastique si chère à Gavarnie (changements d'apparence, domination des éléments naturels comme le vent, le feu, la foudre...).
« Nous n'abordons pas un texte classique mais plutôt une histoire mythologique et universelle avec ses dieux, ses hommes, ses espaces. Ulysse redécouvre son île après 20 ans d'absence. La végétation et le relief du plateau de la Courade jouent leur pleine mesure. Un tréteau comme un couloir symbolise la salle du trône du palais d'Ithaque. Le public est de chaque côté de la scène (bi-frontalité) avec de part et d'autre, la colline, sa végétation et le décor grandiose du cirque.
« Sur scène, treize comédiens se distribuent la vingtaine de personnages. Un travail en amont a été entrepris avec de jeunes comédiens jouant les prétendants (travail corporel, combats à main nue et au bâton). Les costumes ont plusieurs inspirations avec une dominante asiatique proche des films de Kurosawa mais aussi le port de toges nous rapproche de l'antiquité grecque ».
Dans un site aussi majestueux que le cirque de Gavarnie, entendre ces vers de Homère prend toute sa dimension : « Bientôt ils se rencontrent, et les voilà aux prises, heurtant leurs boucliers, leurs piques, leurs fureurs de guerriers à l’armure de bronze. Les écus bombés entrent en contact : un tumulte immense s’élève. Gémissement et clameur de triomphe montent à la fois : les uns tuent, les autres sont tués. Des flots de sang couvrent la terre. Tels des torrents, dévalant du haut des montagnes, au confluent de deux vallées, réunissent leurs eaux puissantes, jaillies de sources copieuses dans le fond d’un ravin creux – et le berger dans la montagne en perçoit le fracas au loin. » (Iliade, tome 1, chants I-VI).
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