Il y a 10 ans, Thomas et Fanny Chardin créaient Unelo. Aujourd'hui, leur structure rassemble 18 personnes dans de nombreux métiers : ingénieurs, secrétaire, chefs de chantier, conducteurs d'engins, etc. Mais ce n'est pas ça qui fait la particularité́ de cette entreprise landaise. En effet, cette dernière s'est plutôt démarquée ces derniers temps pour sa capacité à innover et à proposer des méthodes de travail plus responsables. Exemple très concret il y a quelques jours à peine, du côté d'Hossegor...
« Le Lac d'Hossegor étant un lac marin, il s'ensable tous les ans. Il faut donc l'entretenir », commence Thomas Chardin. « Jusqu'à présent, la solution de dragage utilisée était très contraignante puisque soumise aux marées. Elle était même devenue obsolète d’un point de vue environnemental... Alors il fallait trouver une nouvelle solution ».
C'est en regardant ce qui se faisait dans d'autres secteurs d'activité́ qu'Unelo a puisé son inspiration. « L'idée c'est de pouvoir transporter les sédiments sur des tapis roulants. C'est quelque chose qui existe déjà̀ dans l'agriculture ou dans les carrières, mais ce n'est pas pareil sur les chantiers de dragages. Les sédiments extraits sont collants, il a donc fallu penser à cette donnée ». Et il a donc également fallu penser à une méthode pouvant fonctionner aussi bien à marée haute qu'à marée basse. « Nous avons placé les tapis sur des pontons flottants. Cela nous permet d'avoir une plage de travail plus longue et donc d'être plus efficaces ».
Testée ces dernières semaines à Hossegor, cette méthode est aujourd'hui maitrisée par l'entreprise qui souhaite la multiplier sur plusieurs de ses chantiers à venir. « Nous souhaitons aussi faciliter le système pour que ce soit plus accessible », développe le directeur.
De cette activité́ de dragage, Unelo obtient près de 40 000 tonnes de sédiments par an. « La très grande majorité́ des entreprises les jette dans la mer. Par an, on parle quand même de près de 50 millions de tonnes en France... », déplore Thomas Chardin qui a souhaité́ trouver un moyen de valoriser ces sédiments. « Nous les valorisons à 100% en un éco-béton bas-carbone que l'on utilise pour nos autres projets : pistes cyclables et voiries dans l'idée d'offrir une nouvelle solution de revêtement plus vertueuse que l’enrobé bitumineux ». Autre projet qui bénéficie de ce béton ; la création de stationnements perméables pour la gestion des eaux pluviales. « Nous allons mettre en place cette solution sur des chantiers expérimentaux en avril. L'idée est de pouvoir certifier le projet durant l'année 2023 pour ensuite pouvoir lancer sa commercialisation ».
L'entreprise qui travaille aujourd'hui majoritairement dans les Landes, espère pouvoir élargir sa zone d'activité́ à une échelle régionale, puis, nationale. « Dès l'année prochaine nous aimerions ouvrir une nouvelle agence en Gironde, puis nous verrons ensuite. Nous avancerons petit à petit, mais nous sommes persuadés de la pertinence de nos solutions. Cela fait sens, nous valorisons une matière qui est aujourd'hui jetée, pour la réutiliser dans des projets qui bénéficient finalement à tout le monde, le tout 100% Français puisque les liants fabriqués sur le territoire », conclut Thomas Chardin, plein d’enthousiasme pour son projet qui a tout l'air d'être construit sur des bases... en béton !
Timothé Linard
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