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DÉCRYPTAGEYaël Braun-Pivet, du palais Bourbon à l’Elysée ?

Dans le petit milieu politique, le nom de Yaël Braun-Pivet revient avec insistance, pour succéder dans cinq ans à Emmanuel Macron à la tête de l’État.
Photo de Yaël Braun-Pivet politique française
Insistons : dans le microcosme politique, car la notoriété de celle qui préside l’Assemblée nationale n’a pas vraiment atteint les vallons de la France profonde. Mais après tout, qui connaissait notre actuel président un an seulement avant son élection, en 2017 ?

Pour une fois, voici une personnalité politique qui a eu une vie avant de tomber dans la marmite électorale. Avocate chez André Témine puis dans son propre cabinet, dans la ville huppée de Neuilly, elle adhère au PS, mais lâche tout pour suivre son mari, cadre chez L’Oréal, muté à Taiwan, au Japon puis au Portugal. L’errance va durer neuf ans. De retour sur notre sol, en 2012, elle s’investit dans le bénévolat, donne des consultations juridiques gratuites, s’engage dans les Restaurants du cœur pour finalement devenir députée lors de la vague marchante de 2017. Élue présidente de la commission des Lois, elle s’avère tenace et consensuelle, au point de se sentir pousser des aîles et de songer à succéder à François de Rugy à la présidence de l’Assemblée nationale. Richard Ferrand, fort de son accointance avec E. Macron, lui intimera l‘ordre de rentrer à la niche.

Comme pour prouver sa loyauté, en tant que présidente de la commlssion d’enquête sur l’affaire Benalla, elle glisse le dossier sous le tapis. Un bon petit soldat. Son attitude lui vauadra une « Casserole » décernée par l’association Anticor pour « avoir été la figure emblématique du parlementarisme godillot. » Cette attitude lui permet de passer ministre des Outre-mer (durant un mois, de mai à juin derniers), avant de prendre sa revanche sur Ferrand, battu aux Législatives, en occupant le perchoir de l’Assemblée. La première femme à ce poste. Voilà pour le CV, brossé à grands coups de pinceau.

Un parcours exemplaire donc, qui vient de cahoter sévère ces derniers jours, avec une gestion assez erratique du débat parlementaire, qui lui a fait prononcer trois sanctions à l’encontre de députés. Une décision jugée « incompréhensible » par son propre groupe, Renaissance et qui a été jugée sévèrement par la maison-mère, déjà remontée par ses propos sur la réforme des retraites. De quoi mettre un frein à sas ambitions ?

Dans la course à l’Elysée, la concurrence féminine dans son camp est faible, et elle le sait. On voit mal Madeleine Schiappa. Laurence Boone, Bérangère Couillard ou Chrysoula Zacharopoulou (si, si, elles sont ministres, vérifiez !) entrer en lice en 2027. Certes, Elisabeth Borne, de par sa fonction, prend toute la lumière, mais le sort des Premiers ministres – premières - mène rarement à l’Elysée. Chaban, Jospin, Fillon s’y sont cassé les quenottes. Cinq ans avant l’échéance, et avec un Macron qui ne pourra se représenter, les couteaux sont tirés. Passionnant, tout ça.

Dominique Padovani

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