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DÉCRYPTAGEBayrou toujours dans l’objectif présidentiel

Un seul fil rouge peut permettre de comprendre les tactiques successives du Béarnais : sa volonté féroce de s’installer un jour à l’Élysée. Pour lui : « C’est écrit ! »
DÉCRYPTAGE - Bayrou toujours dans l’objectif présidentiel
Après avoir tordu le bras de Macron pour être nommé à Matignon, le premier ministre n’a jamais réussi à convaincre, s’enfonçant même dans une impopularité record. Seule solution pour casser cette spirale infernale qui l’éloigne de son rêve présidentiel : tenter un coup surprise.

Contrairement à Michel Barnier, François Bayrou n’a jamais véritablement imprimé. Ces jours-ci, un sondage enregistrait un nouvel effondrement de la confiance qui lui est accordée : à peine 12% des Français. Du jamais vu ! Plus les mois défilent, plus le rejet de ses décisions et de ses projets est vertigineux.

Son annonce de ce lundi est dictée par cet impuissance à convaincre les Français. Ses tentatives estivales de communication, via les réseaux sociaux, ont toutes largement échoué. Dans le même temps, le mouvement de protestation programmé pour le 10 septembre, « Bloquons tout », prend de l’ampleur et inquiète le pouvoir. Enfin, les menaces de censure se font de plus en plus précises. Bref, le bail du locataire du 57 rue de Varenne était devenu extrêmement précaire. Alors que faire ?

Sachant que ses jours étaient comptés à Matignon, il n’y avait pas d’autre alternative pour le Béarnais que d’envisager un déménagement rapide, en sauvant la face et en espérant se donner une image de courage en vue des élections Présidentielles. En se soumettant à un vote de confiance à l’Assemblée nationale, dans quelques jours, le 8 septembre, François Bayrou a voulu assurer son départ, sans attendre d’être chassé du pouvoir : les oppositions ne pourront qu’exprimer leur refus d’adhésion à sa politique, alors qu’il aurait été plus compliqué de voter une motion de censure.

Si la droite de Retailleau a annoncé vouloir voter la confiance, les défections ne sont pas à exclure de la part de certains députés des partis impliqués dans la fragile alliance gouvernementale. Or, les oppositions qui ont déjà déclaré officiellement refuser la confiance à Bayrou représentent 330 députés, alors que la majorité est à 287. Sauf miracle, la messe est dite.

Que peut-il se passer ensuite ? Trois solutions s’offriront à Macron : nommer un nouveau premier ministre, dissoudre le Parlement avec de nouvelles élections législatives, démissionner pour anticiper le scrutin présidentiel. Ce dernier scénario étant (pour le moment) catégoriquement refusé par l’intéressé, François Bayrou compte sur une période de chaos politique et une menace de mise sous tutelle du FMI, pour se refaire une santé en vue de la course à l’Élysée.

La vieille recette de la peur va, une nouvelle fois, être activée matin, midi et soir, pour espérer un miracle. Mais cette ficelle devient de plus en plus grossière et n’est pas à la hauteur d’une démocratie moderne. Nos compatriotes ne sont pas dupes selon les dernières enquêtes.

Clairement, le maire de Pau espère que, dans les mois qui viennent, on dise qu’il avait raison. Si les situations politique et économique se dégradent encore, il pourra toujours argumenter qu’il avait tenté d’éviter le chaos. L’exercice sera cependant très difficile. Il lui sera forcément rappelé son appartenance au camp macroniste, depuis plus de 7 ans, et ainsi sa responsabilité dans l’explosion de la dette, dans la mauvaise situation économique et dans l’impasse politique.

Selon un sondage, 72% Français souhaitent que le gouvernement de François Bayrou n'obtienne pas la confiance. Au-delà de la chute du Béarnais, clairement actée dans les esprits, 81% des personnes interrogées attendent un nouveau premier ministre, mais 69% souhaitent une nouvelle dissolution et des élections législatives. Enfin, 67% souhaitent la démission d’Emmanuel Macron.

Le 8 septembre : game over !

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