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Pays Basque : une économie entre espoir et manque de repères

Le président de la CCI, André Garreta, a dévoilé son dernier baromètre qui identifie les impacts majeurs de la crise sanitaire, tout en incitant les entrepreneurs à l’innovation…
CCI BASQUE 2
La dernière enquête de conjoncture a été menée auprès de 3.619 entreprises de Nouvelle-Aquitaine dont 220 du Pays Basque. Elle s’appuie sur les résultats du 1er semestre et enregistre les tendances du 2e semestre 2020.

« Le Pays Basque, comme la France et le monde, fait face à une situation exceptionnelle, avec une crise sanitaire qui engendre une crise économique inédite et brutale. L’aspect inédit de la situation engendre un point important : l’absence de repères » souligne André Garreta.

Il est clair que l’incertitude et l’absence de visibilité pèsent lourdement sur le climat des affaires. Comment va évoluer l’épidémie ? Va-t-on vers un reconfinement de certains territoires ? La consommation ne risque-t-elle pas d’être en panne avec une ambiance très morose ?

La CCI rappelle que : « il y a un an, la conjoncture du 1er semestre 2019 marquait pour le Pays Basque la suite d’une tendance positive. Avec un taux de chômage de 7,5% en baisse continue depuis 5 ans, avec des créations d’entreprises et des investissements soulignant une certaine confiance, et après un G7 unanimement considéré comme « réussi », le climat économique du territoire était à l’optimisme (85% de confiance) ».

« Sur l’ensemble de la planète, les relations clients-fournisseurs sont totalement perturbées à la fois nationalement (à l’intérieur des pays), et internationalement (entre les pays). L’aspect inédit de la situation engendre un point important : l’absence de repères. L’incertitude sur l’évolution sanitaire renforce cette absence de repères et engendre pour le moment une incertitude économique, et un certain attentisme ».

Cette crise inédite a un impact direct sur l’activité économique. « La France devrait finir l’année autour de -9%. Au Pays Basque, nous notons une forte détérioration d’activité (70% des entreprises notent un chiffre d’affaires en baisse), mais paradoxalement pour le moment moins de défaillances d’entreprises que l’an dernier (-20,5%) et un solde net de 1078 créations, contre 920 l'an dernier soit +17,2%. Les aides du gouvernement aident à tenir l’économie sous cloche ».

Deuxième conséquence majeure, l’augmentation prévisible du nombre de chômeurs, même si pour le moment les mesures gouvernementales ont permis d’éviter la multiplication des faillites et de nombreuses suppressions d’emplois. « L’attractivité du Pays Basque ne se dément pas, à fortiori dans un contexte où le télétravail rebat les cartes en France. Si le taux de chômage était à 6,7% sur la zone d’emploi de Bayonne (soit -0,8 point en 1 an) à fin mars 2020 avant la Covid-19, on constate déjà à fin juin les prémices d’une hausse des demandeurs d’emplois (+7,8% à fin juin 20vs19) ».

La confiance, élément fondamental pour une reprise de l’activité économique, tant au niveau de la consommation que des investissements des entreprises, est indicateur majeur. L’impact de la crise se fait sentir, même si le niveau de confiance en l’avenir reste important (72%). En six mois, elle a chuté de 10%.

Un grand écart entre les secteurs d’activité…

Au-delà des tendances générales, une analyse par secteur d’activité est indispensable pour comprendre la situation, au Pays Basque comme dans tous les territoires. C’est la construction qui s’en tire le mieux à ce stade avec 55% des entreprises qui notent une baisse du chiffre d’affaires. Et les perspectives sont plutôt encourageants avec l’ouverture annoncée de nombreux chantiers dans le cadre du plan de relance.

Le commerce voit la tendance s’inverser avec une forte détérioration à fin juin (60% des chefs d’entreprise notent une baisse de leur chiffre d’affaires) et une prudence liée au manque de visibilité. Les services sont très impactés : 88% déclarent une perte pour le premier semestre 2020 et ont été contraintes de réduire leurs effectifs.

Quant à l’industrie, elle est sinistrée, notamment les entreprises liées à l’aéronautique, à l’exception de celles travaillant avec des donneurs d’ordre du secteur militaire. « 66% notent une baisse de leur chiffre d’affaires, avec cependant une maîtrise relative de leur trésorerie et marges, mais un gel de leurs investissements ».

Enfin, le tourisme subit de redoutables montagnes russes, avec : « un 1er semestre très perturbé (76% notent une baisse de leur chiffre d’affaires, 72% de leur trésorerie). De mars à juin, la fréquentation au Pays Basque a affiché des baisses de plus de 50% (-84% en avril et 70% en mai). Mais, sur juillet-août on a enregistré 7,3 millions de visiteurs, soit un niveau équivalent à 2019. Les investissements étaient encore importants sur le premier semestre, mais devraient être réduits au second semestre, avec 1/3 des entreprises qui envisagent des licenciements.

De son côté, le port de Bayonne bénéficie de la diversité de ses activités : « face au trafic de l’acier en berne, celui des vracs agro-alimentaires (engrais et maïs) est particulièrement dynamique ». Par contre, le port de pêche de Saint-Jean-de-Luz/Ciboure souffre de la crise comme ses principaux débouchés (restaurants et poissonniers français et espagnols).

Concernant l’Aéroport Biarritz-Pays Basque, comme tous les aéroports, les impacts de la crise sont très violents : -63% au niveau des passagers et -54% pour les vols à fin août 2020 par rapport à 2019 ; sur l’année, la prévision est de 360.000 passagers contre les 1,2 million prévus.

Pour André Garreta, « Cette crise sanitaire, qui est aussi une crise économique, ne doit pas s’accompagner de découragement ou de renoncement. Le changement en cours impliquera une transformation de notre économie. Agissons avec courage, détermination, innovation, et clairvoyance. La CCI est, et sera sur le front, indéfectiblement aux côtés des chefs d’entreprises du Pays Basque ».

Informations sur le site internet, cliquez ici

 

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