Ce plan, issu du Grenelle de l’environnement, n’en était alors qu’à sa première étape, lorsque la société EQO a vu le jour en terre gersoise.
« EQO est née en 2016, de la réflexion de professionnels issus de la filière agricole », explique Audrey Duran, co-fondatrice auprès de son père et d’un troisième associé. « Nous en sommes arrivés à la conclusion qu’il était nécessaire de prendre en compte la qualité de l’eau dans sa globalité. Cette étape de préparation de la bouillie avait été laissée de côté jusqu’ici, et si d’autres acteurs travaillaient déjà sur ce créneau, ils ne s’intéressaient qu’à une partie du traitement. Notre valeur ajoutée, c’est d’avoir réussi à combiner quatre actions nécessaires pour la rendre performante, de façon à ce qu’elle booste l’action des produits utilisés ».
L’EQO Modul, mis au point par la toute jeune entreprise, va donc agir sur la filtration et déminéralisation, la régulation du pH, de la conductivité, et le maintien de la température entre 18° et 20°. On sait déjà que l’eau naturelle est de composition différente en fonction des régions. Et celle que l’exploitant va utiliser peut provenir d’un lac collinaire, de la récupération des pluies, d’un forage…
Lorsqu’il va devoir préparer sa bouillie, le fait qu’elle soit paramétrée pour rendre le mélange plus efficace va donc lui permettre de sécuriser ses récoltes et son rendement, tout en limitant ses intrants. Il n’aura plus qu’à programmer sur un écran tactile le volume et la qualité de l’eau dont il a besoin, en fonction du produit ou des mélanges de produits.
« Nous avons répertorié ces produits actuellement sur le marché, et les paramétrages nécessaires pour qu’ils soient vraiment opérationnels. Car chacun nécessite un pH spécifique pour rester stable. Cette machine est comme une mini-usine de traitement installée sur l’exploitation. En ayant dans sa base de données tous les éléments indispensables pour rendre l’eau plus performante, elle va donc sécuriser les traitements en boostant l’action du produit. »
Soixante-seize machines ont déjà été installées en France, - essentiellement dans les importantes exploitations maraîchères du nord - en Belgique et au Portugal. Les réductions de doses constatées atteignent en moyenne de 25 à 35%.
Pour venir en aide aux exploitations plus petites, EQO vient de lancer son modèle Eqo’S, ainsi qu’Eqo Élevage, destiné à la consommation animale. La machine va filtrer l’eau, la désinfecter, et la personnaliser en fonction de l’élevage.
« Pour prendre un exemple, les poulets ont besoin qu’elle soit acide, au pH inférieur à 6, alors que pour les poules pondeuses, elle doit être basique, donc avec un pH supérieur à 7 » explique la co-créatrice de l’entreprise, qui accueillera son sixième salarié en juin.
« Aujourd’hui, l’enjeu est d’arriver à réduire l’usage de pesticides en France, et les agriculteurs travaillent énormément en ce sens. Demain, le traitement de l’eau sera encore plus important pour les producteurs bio, qui utilisent des produits naturels comme les algues, très sensibles à sa qualité. Mais il concernera aussi l’agriculture conventionnelle qui se tournera vers une approche technique différente. Car pour arriver à réduire la consommation de produits phytosanitaires, il faut éviter que la plante ne tombe malade. Il faudra donc renforcer ses défenses durant sa croissance avec des bio-stimulants, qui nécessiteront un traitement de l’eau adéquat… » conclut-elle avec enthousiasme.
Et quand on découvre les noms prestigieux de producteurs et viticulteurs qui font déjà confiance à EQO, on se dit qu’effectivement, l’aventure ne fait que commencer !
Informations sur le site internet, cliquez ici
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