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HommageLe cardinal Roger Etchegaray

L’enfant d’Espelette s’est éteint à 96 ans. Homme de confiance du pape Jean Paul II, il était une immense étoile de l’Eglise catholique, aussi brillant que discret…
ETCHEGARAY 7
L’annonce de la disparition de celui qui fut notamment « l’ambassadeur privé » du pape polonais a été faite ce mercredi soir par Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron.

« C'est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris le décès, ce mercredi 4 septembre 2019 à 17h30, à Cambo-les-Bains, du cardinal Roger Etchegaray, qui s'est endormi, muni des derniers sacrements, dans la paix et la sérénité. Nous mesurons toute l'émotion que la nouvelle de sa disparition ne va pas manquer de susciter dans notre diocèse, dans l'Eglise, en France et dans le monde entier. Nous invitons tous les fidèles à prier pour le repos de son âme ».

Le corps du défunt sera exposé à la maison de retraite Arditeya (47 avenue d'Espagne à Cambo-les-Bains) à partir de ce jeudi 5 septembre 2019 dans l'après-midi.

Les funérailles auront lieu lundi 9 septembre 2019 à 10h30 en la cathédrale Sainte-Marie de Bayonne. Le lieu et l'heure de l'inhumation seront communiqués ultérieurement.

Fils de mécanicien agricole, Roger Etchegaray s’est formée d’abord au séminaire d'Ustaritz, puis au sein de ceux de Bayonne et de Rome avant de rejoindre l'Université grégorienne de Rome.

Ordonné prêtre le 13 juillet 1947 dans sa paroisse, Saint-Etienne d’Espelette, il a ensuite gravi tous les échelons jusqu’aux plus hauts sommets de l’Eglise catholique. Un parcours exceptionnel : nommé par l'Assemblée des Cardinaux et Archevêques de France (18 janvier 1961) ; prélat de Sa Sainteté (4 août 1962) ; ordonné évêque par Mgr Marty et par les membres de la Conférence des Evêques de France (27 mai 1969) ; .nommé archevêque de Marseille (24 décembre 1970) ; président de la Conférence des évêques de France (1975 à 1981) ; créé cardinal par le pape Jean Paul II (30 juin 1979) ; vice doyen du Collège des cardinaux (du 30 avril 2005 au 10 juin 2017) ; Grand-Croix de la Légion d'honneur (26 avril 2014).

Les hommages sont nombreux : « Cette grande figure était considéré comme une des personnalités les plus ouvertes et communicatives de l'Eglise catholique, il oeuvra toute sa vie pour l'oecuménisme, et le dialogue avec les juifs et avec les musulmans. Homme de confiance du pape Jean-Paul II, affable et fin diplomate, il a rempli de nombreuses missions spéciales au nom du pape, en toute discrétion dans le monde entier et sur les terrains les plus compliqués : en Chine, à Haïti, au Rwanda (pendant le génocide contre les Tutsis), à La Havane (pour rencontrer le leader cubain Fidel Castro ».

Le cardinal Etchegaray a publié différents ouvrages dans lesquels il se livre sur la condition de prêtre ainsi que sur ses expériences personnelle. A lire également, les entretiens autour de sa vie :  "J'ai senti battre le coeur du monde" (Fayard 2007).

Le journal La Croix lui rend un hommage vibrant : « Le cœur, dont il parlait en conclusion de ses mémoires, s’est donc arrêté. Ce cœur d’homme qui battait, disait-il, au rythme du monde. Et au rythme de Dieu, sans que, jamais, il ait séparé les deux. Le cardinal Roger Etchegaray, à 96 ans, vient de quitter cette terre pour rejoindre la Jérusalem céleste, sa « ligne d’arrivée ».

« Ce grand serviteur de l’Église, qui avait pris avec humour le vieillard Syméon de l’Évangile comme saint de ses vieux jours, n’aurait sans doute pas renié la phrase de ce dernier, dans l’Évangile « Maintenant, ô Maître, tu peux laisser ton serviteur s’en aller dans la paix, selon ta parole », tant on sentait, ces dernières semaines, et malgré la fatigue de plus en plus présente, combien il se réjouissait de voir sur le trône de Pierre un homme comme François, pape selon son cœur, dont il avait souhaité l’élection. Ces derniers temps, même contraint à ne presque plus sortir, il étonnait ses visiteurs sur sa capacité à lever la tête, à l’évocation d’une situation, d’un problème, et surtout de personnes, connues de lui. Son œil bleu retrouvait alors son éclat, et son grand sourire barrait le visage fatigué. Depuis plus de trente ans qu’il résidait à Rome, où Jean-Paul II l’avait appelé en 1984 pour lui confier deux Conseils pontificaux (Justice et Paix, Cor unum), Roger Etchegaray ne s’est jamais lassé des hommes, de l’Homme (…) ».

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