L’ail blanc de Lomagne, cultivé entre Gers et Tarn-et-Garonne, bénéficie d’une IGP depuis 2008. Sur ce bassin-phare de la production française, la filière devrait largement bénéficier de la tendance en cours.
L’ail, réputé efficace pour le renforcement du système immunitaire, serait en train de surfer tranquillement sur la crise du coronavirus. D’après l’association nationale interprofessionnelle de l’ail, les ventes seraient actuellement 25% plus élevées qu’à l’accoutumée dans l’Hexagone, alors qu’uniquement tirées par la grande distribution, puisque les circuits de la restauration hors domicile sont à l’arrêt depuis le début de la crise.
Plusieurs facteurs joueraient en la faveur des producteurs français. D’abord, les prix seraient en train de flamber en Espagne, où les négociants et revendeurs disposeraient encore de stocks. Ces dernières années, on avait plutôt été habitué à souffrir de cette concurrence espagnole.
En Espagne, où l’on produit 5 fois plus d’ail qu’en France, on avait plutôt tendance à baisser les prix pour s’aligner sur les cours internationaux, en grande partie dictés par la Chine, qui assurerait 44% de la production mondiale. Ensuite, la Chine elle-même a visiblement monopolisé ses stocks pour une consommation nationale.
L’ail blanc de Lomagne en vedette…
Ainsi, le contexte se fait particulièrement favorable pour l’ail français, dont la récolte s’annonce plutôt bonne. L’ail récolté à partir de mi-juin prendra idéalement le relais des stocks épuisés des revendeurs. Du côté de la Lomagne, la qualité sera bien au rendez-vous, dit l’interprofession, et ce malgré l’humidité qui a régné en fin d’année dernière. L’ail a en effet profité de l’hiver particulièrement doux.
L’ail blanc de Lomagne avait glané son IGP en 2008. Celle-ci couvre 200 communes, 154 dans le Gers et 46 en Tarn-et-Garonne. Autour de 70 cultivateurs produisent plus de 100 tonnes sous cette IGP, dont le cahier des charges impose des opérations entièrement réalisées dans l’aire délimitée, et pas seulement la récolte. Séchage, pelage, tressage et agréage doivent être effectués sur la zone.
« Chaque lot issu d’une exploitation qualifiée et d’une parcelle référencée située sur l’aire géographique est contrôlé sur la base des critères qualitatifs du cahier des charges : calibre minimum, aspect visuel des bulbes. Ce contrôle permet de sélectionner les lots qui pourront être certifiés », ajoute l’association de défense de l’ail blanc de Lomagne, basée à Agen. Aujourd’hui, 5 opérateurs commercialisent l’ail récolté localement.
Au total, le département du Gers est le premier producteur d’ail en France avec 2.500 des 20.000 tonnes récoltées l’an dernier. Plus généralement, le Sud-Ouest, avec 4 des 6 premiers départements producteurs (Ardèche, Drôme, Tarn, Haute-Garonne, Gers, Tarn et Garonne), pèse pour près de 50% de la production nationale. Les sols et le climat y sont naturellement plus favorables à cette culture.
Les 6 départements représentent 69% des surfaces cultivées et 59% des volumes récoltés. L’ail blanc domine les débats, avec 82% de la production française, devant l’ail rose (11%) et l’ail violet (7%). La France occupe le 37ème rang des producteurs mondiaux, loin derrière la Chine. La production mondiale dépasse 15 milliards de tonnes chaque année.
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