Alain Pomarès nous accueille avec chaleur, heureux de voir l’événement une nouvelle fois lancé. C’est que la construction de la crèche de Miradoux occupe une dizaine d’habitants depuis septembre. Chacun apportant ses compétences, les uns sont doués pour le travail du bois, d’autres au tricot, à la couture et en informatique. Tout est fait maison ici.
L’informatique est une compétence essentielle dans le projet de Miradoux puisqu’elle permet de gérer le son, la lumière et l’animation de la crèche. Certaines scènes sont automatisées avec des personnages animés réalisant des activités de la vie quotidienne dans les Fjord de la Norvège à deux pas du Pôle Nord. Jacques Vaucanson aurait adoré !
La Ronde des crèches regroupe huit communes autour de Miradoux. Au total, le circuit est de 70 km. Chaque année, courant du mois de mars, les organisateurs de chaque commune, environ 70 personnes, se donnent rendez-vous pour lancer le thème de l’année. Chacun arrive avec une liste de thème sur une feuille de papier. Ils sont mis dans un chapeau et on tire le thème. Cette année, c’est l’habitat dans le monde. Ensuite chacun revient au village et choisit ses sous thèmes : le pays, le type d’habitat, la ville etc, explique Alain Pomarès.
Miradoux a choisi Bergen et les « Rorbus » en Norvège, ses maisons de pêcheurs. Alain Pomarès a pu ainsi revivre ses souvenirs de jeunesse, en 1968, où il fit son service militaire dans la marine en mission au Pôle Nord !
C’est que depuis septembre, toute l’équipe qui s’affaire, voyage virtuellement dans la Norvège, étudie ses Fjords, sa culture, ses traditions, la faune, la flore. Le garagiste Franck Benatti membre de l’équipe, a décider de se lancer le défi, du voyage au bout de la Norvège, le Cap Nord, le but ultime. Au bout de cette terre, à 2.000 km au départ d’Oslo, se trouve un promontoire rocheux avec une représentation de la terre inclinée de 3 mètres de diamètre. Cette représentation est située à 3 km du point précis de rotation de la terre. Il a donc décidé de construire la même chose en miniature en acier pour la crèche de Miradoux.
Là-bas en Norvège, elle (la terre) ne tourne pas, mais, à Miradoux, en plus, elle tourne, explique fièrement Franck Benatti.
Au total, la crèche de Miradoux revient à 3000 € de matériel divers, sans compter le temps bien sûr des bénévoles évalué à 1500 heures de travail ! S’ajoute à cela les animations, les concerts.
Pour Alain Pomarès, la ronde des crèches a de nombreux mérites, mais il en donne deux principaux. Elle est facteur de lien social fort, en milieu rural, avec les habitants de la commune, et entre les communes participantes. Tous sont bénévoles (à 150%), souvent retraités. Elle a aussi maintenant un impact économique très important, puisqu’elle associe des restaurateurs, des artisans ou commerçants (marchés de Noël) dans le cadre des animations adossées à la Ronde des crèches. C’est le seul événement hivernal dans le secteur. Certains réalisent leur chiffre d’affaires de l’année.
Aujourd’hui, des personnes viennent de loin pour ce circuit. Cette année, un opérateur a affrété un bus de touristes charentais pour un circuit surprise, et c’est la Ronde des crèches qu’il a choisi. Les gens viennent de partout pendant ces cinq semaines. On estime à 20.000 personnes notre public de visiteurs.
Comment peut-on expliquer cet engouement, sinon par le rapprochement des traditions de Noël et d’une proposition plus adaptée à tous les publics. Au fond, c’est une crèche laïque et donc plus populaire ? « C’est cela ! confirme Alain Pomarès, mais il ajoute qu’il n’y pas une crèche dans le cadre de la ronde sans son espace même discret dédié à la nativité, et toutes les églises des villages, sans exception, en profitent pour ouvrir leur portes et dévoilent leur crèche, elles aussi. D’ailleurs, le curé a béni la crèche de la Ronde ! ».
Petit conseil : Si vous souhaitez vous organiser le circuit de la Ronde des crèches, avec escale dans un restaurant alentour, pensez à réserver avant !
Retrouvez toutes les informations nécessaires sur le site de la Ronde des Crèches – cliquez ici
Article réalisé avec le Journal du Gers et Catherine Gadon
Suivez l’actualité du département sur le site du Journal du Gers
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire