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Publié le

1500 COUPS DE POUCELa révolution éco-créative de Vanessa Balci

Dans son atelier landais, l'artiste offre une seconde vie aux déchets plastiques rejetés par l’océan
Vanessa Balci donne une seconde vie aux déchets plastiques rejetés par la mer
Vanessa Balci DR
Une démarche à la croisée de l’art et du militantisme, pour réveiller les consciences face à une marée montante de pollution
Deux exemples d'oeuvres que Vanessa crée avec le plastique qui pollue la plage
Vanessa Balci DR

Sur les plages des Landes, là où la houle dessine des lignes mouvantes entre terre et mer, Vanessa Balci écrit une autre histoire. Pas avec des mots, mais avec des fragments. Coquillages brisés, filets de pêche déchirés, bouchons et morceaux de plastique colorés deviennent sous ses doigts des œuvres d’art. « Créer des œuvres d’alerte, c’est mon dada, inspirer des vocations, c’est encore plus sympa », confie-t-elle.

Loin d’être une collectionneuse compulsive, Vanessa est une archéologue moderne. Elle fouille dans les strates de la laisse de mer, non pour exhumer des trésors anciens, mais pour révéler les traces d’un présent asphyxié par ses propres déchets. Et plutôt que d’enterrer ces restes sous le sable ou dans des poubelles invisibilisantes, elle leur donne une seconde vie, une forme capable d’interpeller.

Une nouvelle vague artistique

Armée de pinces, de colle et d’un sens aigu du détail, Vanessa assemble ses matériaux bruts pour en faire des collages monumentaux. Inspirée par des chefs-d’œuvre comme La Grande Vague de Kanagawa d’Hokusai, qu’elle recompose avec des cotons-tiges et des bouchons, ou la pochette de l’album War de U2, qu’elle détourne en plaidoyer plastique, elle crée un dialogue entre l’art et l’ordure.

Chaque pièce est une mosaïque, où chaque fragment conserve son identité d’origine tout en servant un nouvel ensemble. Les couleurs ne sont ni retouchées, ni modifiées : elles sont telles que la mer les livre. « Mes collages sont exclusivement composés de ces déchets plastiques échoués sur les plages. Ni colorés, ni taillés, ni modifiés, je les utilise tels que je les trouve sur le rivage, dans leur beauté singulière »

Chaque oeuvre que Vanessa élabore devient un manifeste poétique et politique
Vanessa Balci DR

Derrière l’humour et la vivacité de ses créations, Vanessa porte un message grave. « Nous sommes la seule espèce du vivant à produire des déchets non compostables. Nous sommes le problème, donc nous sommes aussi la solution. »

Son engagement écologique ne se limite pas à l’atelier. Depuis 2015, elle intervient dans les écoles et les médiathèques pour sensibiliser le public, petits et grands, à la pollution plastique. Lors de ses conférences, elle aligne les chiffres : 320 millions de tonnes de plastique produites par an en 2015, contre 468 millions aujourd’hui.

Louer l’art pour dénoncer l’accumulation

Mais la «  Plastiqueuse Art’iviste », comme elle se définit, refuse la fatalité. À travers ses œuvres, elle invite à sortir du déni et à voir dans ces fragments un miroir de nos comportements. « Si je consomme, je suis donc responsable des déchets que je produis et que l’industrie, l’agriculture et la pêche produisent en mon nom en amont. »

Vanessa Balci ne se contente pas de ramasser. Elle valorise. Chaque tableau devient un manifeste poétique et politique. En utilisant des déchets bruts, elle nous pousse à repenser notre rapport à la consommation. « Mes œuvres sont exclusivement composées de déchets plastiques échoués sur les plages. Ni colorés, ni taillés, ni modifiés, je les utilise tels que je les trouve sur le rivage, dans leur beauté singulière. »

Ses créations flirtent avec l’absurde. Elles font rire, choquent ou intriguent. Elles fonctionnent comme des miroirs : des portraits à la fois littoraux et sociétaux. Son ambition ? Inspirer un nouveau regard sur l’objet déchu.

Vanessa ne s’arrête pas à la création : elle milite aussi pour un accès élargi à l’art. Refusant de vendre ses œuvres pour qu’elles ne disparaissent pas dans des collections privées, elle privilégie la location. Ce modèle permet à ses œuvres de voyager et de toucher un public plus large. En optant pour un modèle circulaire, elle fait écho à sa démarche artistique.

COUP DE POUCE

Et si, au lieu de détourner le regard face aux marées de plastique, vous le plongiez dans les vagues artistiques de Vanessa Balci ? Ses œuvres, aussi belles qu’intrigantes, sont bien plus que des collages : elles sont des cris visuels contre la surconsommation et ses dérives. Chaque pièce invite à repenser notre relation aux déchets, à l’environnement, et surtout, à l’art lui-même.

Vanessa mérite vraiment un coup de pouce de notre part. Comment ? N'hésitez pas à relayer cet article auprès de vos contacts et via vos réseaux sociaux afin de sensibiliser tout un chacun aux méfaits de la pollution plastique.

Que vous soyez amateur d’art, militant écologiste ou simple curieux, louer ou acquérir une œuvre de Vanessa, c’est participer à une réflexion collective sur notre avenir. Ses tableaux ne se contentent pas d’habiller un mur : ils racontent des histoires, interrogent et inspirent. En les exposant chez vous ou dans vos locaux, vous devenez à votre tour un passeur de message. Alors, laissez-vous tenter par cet art engagé, où la beauté naît du chaos.


Sébastien Soumagnas

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