Florent est arrivé à Anglet en 1995, dans un petit atelier, installé à l’étage, qui travaillait essentiellement pour des joaillers parisiens. Une étape importante pour cet artiste dans l’âme, porté par une inspiration débordante.
« Ma vie tourne autour de deux passions, la joaillerie et la moto. J’avais un grand-père motard qui m’a élevé et m’a transmis son virus, et j’ai toujours voulu installer des motos dans mon atelier », raconte Florent Trémolosa qui a fréquenté les Beaux-Arts, dès l’âge de 10 ans, avec un goût naturel pour tout ce qui est artistique. « Je dessinais tout le temps. Puis, on a découvert une école de bijoutier à Valence dans la Drôme. J’y suis rentré à 14 ans. Depuis, je n’ai jamais quitté l’établi. Partir du dessin pour réaliser quelque chose de concret, c’était le rêve pour moi ».
C’est à l’atelier d’Anglet que Florent a fait la connaissance de Stéphanie Porsain. Elle aussi partageait cette vocation, depuis longtemps : « Après avoir passé mon Bac, je voulais m’orienter vers des métiers manuels. En fait, c’est un grand-oncle joailler qui m’a donné l’idée de choisir cette activité. J’ai alors décidé de faire une école spécialisée. Originaire de La Rochelle, c’est en venant au Pays Basque que j’ai eu un coup de cœur et que j’ai frappé à la porte de cet atelier. Il m’a embauché directement, alors que j’étais encore à l’école ».
Une nouvelle aventure en 2004…
« J’ai toujours eu envie de voler de mes propres ailes » s’enflamme Florent. « Alors quand le responsable de l’atelier a émis le souhait d’arrêter, nous avons cherché une solution interne avec les autres salariés. Et c’est ainsi que nous avons repris l’activité, Stéphanie et moi, il y a déjà presque 20 ans ».
L’atelier d’Anglet agissait essentiellement comme sous-traitant de célèbres joailliers de la place Vendôme à Paris, pour réaliser des chaînes, colliers, bracelets… Il a compté jusqu’à 10 salariés à l’époque, avant de subir le contre-coup de la profession sur les machés internationaux, après les attentats du 11 septembre. « Nous avons continué à travailler pour les clients de Paris, mais progressivement nous avons commencé à nous ouvrir aux particuliers pour réaliser nos propres créations. Parallèlement, j’avais repéré l’ancien garage motos MBK Capdeboscq. En décembre 2013, nous avons eu l’occasion de racheter ces locaux, nous donnant une vitrine intéressante au cœur de Biarritz. Bien entendu, on a conçu une décoration autour des motos » sourit Florent.
Pour donner de l’élan à cette joaillerie pas comme les autres, Stéphanie et Florent ont cherché des opportunités d’exprimer leur créativité, à travers de véritables œuvres. La rencontre avec l’écrivaine Dominique Bona, fille d’Arthur Conte, a marqué cette nouvelle étape. « Elle cherchait une idée d’épée pour son intronisation à l’Académie française. Elle souhaitait sortir du symbole que représente une arme. Nous avons dessiné sur le coin de la table, avec elle, une épée-bijou reflétant sa personnalité, sa vie » se félicitent Stéphanie et Florent. « Nous l’avons rencontrée grâce à la réalisation, avec Jean-Luc Tauziet, meilleur ouvrier de France, de deux archers exceptionnels pour violon et violoncelle, qui ont été utilisés par les frères Capuçon » se rappelle Stéphanie.
Des bijoux un peu fous…
Les deux artisans ont depuis multiplié les créations, mais aussi les transformations de bijoux anciens, d’armes… de la joaillerie toujours sur-mesure, des pièces uniques, entièrement fabriquées dans l’atelier de l’avenue Jaulerry à Biarritz, entre la Gare du Midi et la place Clemenceau.
« Nous rencontrons souvent des clients atypiques, et cela nous va bien. Nous les écoutons, nous les aidons à exprimer leurs souhaits, et nous leur faisons ensuite des propositions. On ose tout, on ne dit jamais non. Nos créations sont une manière d’apporter notre pierre à l’édifice. On apprend tous les jours, c’est exigeant mais absolument passionnant » se réjouit Florent.
« Nous avons l’occasion de rencontrer des gens très différents, mais aussi de collaborer avec des talents de la région. Par exemple, nous avons fait connaissance d’un fabriquant de bonsaïs, et nous avons créé une bague avec une de ses mini-plantes enracinée à l’intérieur. Il faut l’arroser, la tailler… cela nous a valu quelques reportages télévisés, dont un passage à Télé-matin sur France 2 » ajoute Stéphanie.
Origine Ateliers travaille souvent en association avec d’autres artisans de la région, comme avec la famille Bergara, pour un makila en série limitée à 12 exemplaires. Il a aussi une demande d’un maroquinier. « Ces collaborations sont très enrichissantes. Elles correspondent bien à notre état d’esprit et à notre capacité à réaliser des pièces de toutes sortes ».
Avant le confinement, Florent et Stéphanie ont été contactés par Thierry Malandain pour son entrée à l’Académie des Beaux-Arts, avec un titre exceptionnel de maître de danse. « La cérémonie a été retardée à 2022, en raison de la pandémie, nous avons conçu avec lui un bâton de danse, propre à son art. Notamment, la poignée est un escargot, à la fois symbole de la renaissance et nom d’un pas de danse ».
Origine Ateliers finalise actuellement, une épée pour l’entrée d’Olivier Donard, à l’Académie des sciences. « Il nous a contacté en février dernier, il voulait une épée fabriquée ici, ainsi qu’un costume. Une torche plasma, des atomes, des symboles chimiques, une porte pour la science… toute sa vie est représentée dans cette épée, y compris un bouchon de champagne (pour ses travaux sur la vinification avec LVMH), des huîtres (pour ses recherches sur leur reproduction) et même les vaches béarnaises ». De plus, la lame vient de l’épée de son grand-père, largement rénovée. Une réalisation qui colle parfaitement à celui que l’on appelle l’ovni de la Science. « Il nous a fallu un mois pour présenter un projet qui l’a séduit ».
Une montre qui fait référence…
« Depuis longtemps, nous avions en tête un projet de montre et nous avons lancé sa conception en mars 2020. Une réalisation en hommage à mon grand-père motard, qui mettait toujours sa montre sur le côté pour voir l’heure en conduisant. Notre montre, Gabline, se porte donc différemment des autres, sur la tranche du poignet, pour lire l’heure immédiatement » précise Florent Trémolosa.
Un horloger a été intégré à l’équipe pour cette nouvelle aventure. « On a trouvé le plus petit mouvement suisse automatique de haut de gamme. Il a fallu batailler un long moment pour réussi à l’avoir, tellement le fabriquant est sélectif. Tout le reste est fait ici » insiste Stéphanie Porsain. Les boîtiers sont usinés à Pau par la société Meca Services, sous-traitant de l’aéronautique.
« Nous faisons nous-même le cadran, en grille de filtration, qui rappelle la partie mécanique de la moto. Les chiffres sont en or blanc et orientés dans le sens de la vision. Ce n’est pas vous qui regardez l’heure, c’est elle qui vous regarde » s’amuse Florent.
La Gabline rentre dans le top de l’horlogerie française. Elle est étanche avec un verre saphir, et entièrement faite main, sur-mesure pour être parfaitement adaptée au poignet de chacun et à ses goûts. « Une phrase est gravée en basque, à l’intérieur : un proverbe sur le temps qui est secret » ajoute Stéphanie Porsain qui précise qu’une dizaine d’exemplaire a déjà été vendue, sur place.
Des montres de luxe en acier, bronze, or et même titane (le graal)… qui sont vendues à un prix en rapport avec le travail réalisé, la qualité des composants et matériaux. « Les gens achètent un bout de notre histoire, avec un véritable savoir-faire, totalement maîtrisé, pour réaliser un produit unique et totalement personnalisé ». La montre est présentée dans un superbe écrin assorti au cuir du bracelet.
A découvrir sur le site internet Gabline.fr
COUP DE POUCE
La qualité des œuvres réalisées par Stéphanie Porsain et Florent Trémolosa à Biarritz, mérite une belle reconnaissance de leur talent. PresseLib’ le fait, à sa manière, avec cet article. La Ville de Biarritz, le Département et les institutions mettrons certainement à l’honneur ces artisans qui sont vraiment uniques.
De votre côté, vous pouvez relayer largement cet article pour les encourager.
N’hésitez pas à aller rencontrer ces deux créateurs dans leur atelier plein de charme, ils se feront un plaisir de vous accueillir, de parler de leur métier et de vous présenter leurs oeuvres. Ils pourront aussi vous donner des idées pour moderniser vos bijoux ou autres objets de famille.
Origine Ateliers recherche un micro usineur dans la région pour réaliser les aiguilles des montres. Un travail extrêmement précis qu’ils rêvent de pouvoir faire faire ici. Vous connaissez une entreprise qui pourrait relever le défi ?
Stéphanie et Florent sont ouverts à toute collaboration avec d’autres artisans pour des œuvres communes. Avis aux talents !
Origine Ateliers
16 Avenue Jaulerry, 64200 Biarritz
Tél. : 05 59 52 02 27
Courriel : contact@origine-ateliers.com
Informations sur le site internet d’Origine Ateliers
A suivre sur leur page Facebook
@origineateliersofficiel
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