Ils ont, chacun de leurs côté, mis en place des mesures pour faire face à l'épidémie. Certaines sont communes à l'ensemble des établissements de France, d'autres sont spécifiques.
La première mesure, et la plus logique, a été de suspendre les visites sur l'ensemble des sites des différents établissements : moins de contacts humains = moins de risque de propagation. Ce sont aussi les activités médicales et chirurgicales non-urgentes qui ont été impactées. A Pau, elles ont simplement été reportées. Dans le Pays-Basque, à Bayonne, c'est en collaboration avec de nombreuses cliniques et autres établissements de santé, que ces opérations ont été délocalisées. Cependant, les CH continuent de fonctionner normalement pour les soins d'urgence, les consultations et les hospitalisations en médecine et chirurgie qui ne peuvent être reportées.
Une solidarité plus que bienvenue…
« Pour gérer au mieux cette crise sanitaire, nous sommes en lien avec l’ensemble des établissements médicaux du département. Nous avons également cartographié les EHPAD et listé leurs stocks et leurs besoins », assure le Dr Chanseau, chef de pôle des urgences du CH de Pau. A Bayonne, le directeur, M. Glanes, a expliqué « qu'un seul établissement n'était pas capable de tout faire ». C'est donc une organisation territoriale qui s'est mise en place, autant en Béarn que dans le Pays-Basque, pour que l'intégralité des structures médicales se mobilisent, et se soutiennent entre-elles.
Cela permet de soulager les CH qui s'occupent majoritairement des cas graves, prioritaires, et qui continuent de se préparer à la suite de l'épidémie. « Nous attendons un pic d'ici une dizaine de jours, peut-être un peu moins » précise le CH de la Côte Basque. « Des médecins généralistes, retraités, et même libéraux nous ont contactés pour savoir s’ils pouvaient nous venir en aide. Il y a une solidarité exceptionnelle entre la population, les structures privées et publiques et le monde hospitalier et libéral », précise le Dr Revel, officiant à Pau, avant d’ajouter, « le soutien de la population nous va droit au cœur et nous touche énormément ».
Au Centre Hospitalier de la Côte Basque…
A Bayonne, les mesures prisent ont pour mot d'ordre SOLIDARITÉ. Tout d'abord, pour réguler la distribution de masque, et pouvoir alimenter la majeure partie du personnel soignant, un protocole de distribution a été mis en place, à raison d'un masque par soignant, toutes les quatre heures.
Ensuite, ce sont l'intégralité des établissements médicaux des alentours du CH de la Côte Basque qui ont proposé leur soutien, de par l'accueil de patient, mais aussi par des renforts de personnel médical et non-médical. Ainsi, l'établissement de Bayonne a vu une quinzaine de médecins renforcer ses rangs pour lutter contre l'épidémie.
Ce fut notamment l'occasion d'ouvrir un service réservé aux enfants : « Tous les enfants de 0 à moins de 18 ans, présentant des signes respiratoires, régulés par le 15 ou se présentant spontanément aux urgences pédiatriques, sont pris en charge en évaluation en consultation, et en hospitalisation si leur état le nécessite, dans une même unité Covid-19 pédiatrique dédiée, par l’équipe de pédiatrie, en lien avec les infectiologues du CHCB ».
Enfin, un service d'accueil spécialisé a été mis en place aux urgences, afin de bien différencier et séparer les patients classiques, et les patients potentiellement contaminés. Cela permet de désengorger les urgences classiques, et de permettre aux patients potentiellement atteints du Covid-19 de ne pas se mélanger aux autres patients, saints.
Au Centre Hospitalier de Pau…
Le principal dans ce genre de situation, c'est de garder le moral. C'est un facteur essentiel dans la lutte contre une maladie, et les services médicaux le savent bien. « Pour faire perdurer le lien social de nos patients des Unités de Soins de Longue Durée (long séjour), la télévision et le téléphone des chambres sont gratuits », souligne Jean-François Vinet, directeur du Centre Hospitalier de Pau.
« Nous réfléchissons également à la mise en place de tablette pour que ces patients puissent interagir avec leur proche, via Skype par exemple », confie le Dr Revel, présidente de la Commission médicale d’établissement (CME) de Pau. Mais les initiatives prises par le CH de Pau datent de bien plus tôt. Depuis le début du confinement, le centre a mis en place une unité de décontamination hospitalière, une tente utilisée normalement lors des exercices NRBC (lors d’attaques nucléaires, radioactives, bactériologiques ou chimiques). Elle dispose d’électricité et de l’eau courante et permet aux équipes de faire le tri des patients devant les urgences.
Des initiatives venues d'ailleurs…
Pour soutenir ces grands établissements de santé, de nombreuses personnes, entreprises et organisations se sont manifestées.
Comme évoqué plus haut, les établissemeents médicaux se sont mis à la disposition des CH, mais pas que. Par exemple, le CH d'Oloron Sainte-Marie propose, sur sa page Facebook, un tutoriel vidéo pour confectionner ses propres masques en tissu. Cette mesure est prise dans l'idée de contrer la pénurie de masque.
En effet, les CH ne peuvent compter que sur une dizaine de jours d'autonomie en masques chirurgicaux, avant de tomber à sec. Et pour soutenir les hôpitaux dans cette crise, de nombreuses entreprises se sont tournées vers les établissements pour leur faire don de masques.
Ainsi, le CH de la Côte Basque a vu ses stocks renfloués par des « offres spontanées de la part du Basque Bondissant, de Leroy Merlin Bayonne, de SUEZ RV plastiques Atlantique de Bayonne, et de Etchart Construction ».
La majorité de ses masques sont destinés au personnel soigant, mais pas seulement de l'hôpital, puisque par exemple, le CH de Bayonne servira de relai entre les fabricants et les donateurs de masques, et d'autres professionnels de la santé, comme des médecins, ou des infirmières libérales, en manque cruel de masques, eux-aussi.
Rappels d’usages…
Pour toute information générale sur le coronavirus, le numéro gratuit national est accessible 24h/24 au 0 800 130 000. Pour soulager au maximum les lignes du SAMU pour les véritables urgences, qu’elles soient dues au coronavirus ou pas.
Les équipes des Centres Hospitaliers tiennent à rappeler les directives d’usage : si vous avez des symptômes qui vous font penser au Covid-19, tels que toux, fièvre, vous devez appeler votre médecin traitant avant de vous rendre à son cabinet. En cas d’aggravation respiratoire (difficulté respiratoire et signes d’étouffement), appelez le 15.
En cas de nécessité et uniquement si vous êtes suivi par un médecin spécialiste du Centre Hospitalier, vous pouvez joindre son secrétariat pour l’organisation d’une consultation téléphonique.
Informations sur le site du CH de la Côte Basque et sur celui du CH de Pau
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