L'antic Pays Basque et Talaios Koop font le bilan de leur projet transfrontalier Educ'koop

Au mois de mars, nous vous présentions le projet Educ'koop. Amandine Lafferairie, vice-présidente de l'antic Pays Basque, nous assurait alors, pleine d'enthousiasme, qu'il « y [avait] de l'appétence pour le sujet ». Quelques mois plus tard, à l'heure du bilan, ces espoirs ont été concrétisés. « Au départ du projet, nous avions auditionné 25 entreprises, et 22 ont accepté de jouer le jeu », explique-t-elle. L'idée de ces rencontres était alors de noter l'implication de chacune des entreprises volontaires dans l'Économie Sociale et Transformatrice (EST),et ce dans de très nombreux domaines d'activité : alimentation, commerce, culture, éducation, logement, santé, finances, etc. « Cela nous a permis de traduire et tester un guide pour évaluer les critères d'améliorations de chaque participant ».

De ces données récoltées ont ainsi découlé deux axes de travail. Le premier, toujours concernant les entreprises, était alors l'élaboration d'une carte transfrontalière pour compléter le réseau déjà présent du côté espagnol des Pyrénées. « C'était aussi un moyen d'avoir la preuve de notre concept : il existait un outil (Batura), nous l'avons utilisé et nous sommes en mesure de l'interpréter ! ».

Une première étape seulement dans cet axe de travail que l'antic Pays Basque souhaite continuer à développer à l'avenir, avec le soutien de l'Europe. « Grâce à Educ'koop, nous avons réuni pour une même cause des acteurs totalement différents, de deux pays différents. Une vraie dynamique de travail s'est créée. C'est totalement symbolique des valeurs que l'on porte à travers ce projet », se réjouit l'antic Pays Basque, toujours enthousiaste pour la suite. « Maintenant que nous avons largement sensibilisé les premières entreprises, cette partie du projet est surtout entre leurs mains ! ». Un temps d'échange avec les structures, le 16 novembre dernier, était d'ailleurs l'occasion pour les partenaires de commenter la réalité de l'intercoopération mise en œuvre pour réaliser ce projet conformément aux principes et valeurs promus par l'ESS et l'EST.

Le second axe de travail, c'est le développement d'un kit pédagogique à destination des collégiens en 3e et des lycéens. « Avec Talaios Kooperatiba, nous nous sommes rencontrés à plusieurs reprises pour développer ce kit qui se décline sous la forme d'un atelier de deux heures. Durant cette période, nous présentons aux jeunes qu'est-ce que l'entreprise. Nous abordons les notions de propriété individuelle, collective, la création de richesses, etc. Puis nous voyons une partie sur l'entreprise durable, aussi bien socialement qu'écologiquement, etc. Le tout en démontrant l'impact local que cela peut avoir ».

Ce kit a été réalisé à partir d'exemples d'entrepreneuriats coopératifs ou durables concrets, recueillis grâce aux 22 entreprises volontaires, et il a été complété par des vidéos réalisées lors de l'expérimentation du kit dans différentes classes, des deux côtés de la frontière, en français, en espagnol, et en basque. « L'idée c'est que l'on puisse mettre à disposition des enseignants le plus d'éléments possible pour qu'ils soient autonome et qu'ils puissent utiliser le kit librement ».

L'antic Pays Basque poursuit ainsi sa feuille de route sur le numérique responsable et contribue à la création de communs numériques. « Le projet tel qu'il est aujourd'hui est finalisé. Nous l'avons réalisé à partir de logiciels libres pour qu'il soit lui-même diffusé en licence libre. Ainsi, chacun peut s'en imprégner, le modifier et l'adapter selon ses envies et ses besoins. Il ne nous manque plus que quelques petites choses avant de pouvoir l'implanter sur les réseaux numériques français et espagnols pour le rendre accessible aux entreprises et aux enseignants ».

Un projet développé au Pays Basque, soutenu par l'appel à microprojets de coopération transfrontalière des Pyrénées (Eurorégion Aquitaine Euskadi Navarre), mais qui peut également se développer en Catalogne, en Alsace, etc. « À part les cartes que nous avons réalisées, tout le reste est applicable à toutes les régions ! », conclut Amandine Lafferrairie. De quoi donner des idées à d'autres régions... ?

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