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Contrats en alternance : enseignement supérieur et reconversion en pointe

Tombés le mois dernier, les chiffres de la Dares font état d’une explosion du nombre de contrats d’apprentissage signés en 2021. Nouvelle-Aquitaine et Occitanie sont bien placées.
Contrats en alternance : enseignement supérieur et reconversion en pointe
Avec 718.000 contrats d’apprentissage en 2021, le record établi en 2020 est pulvérisé. Cependant, cette progression est grandement tirée par l’enseignement supérieur et par un recul mécanique des contrats de professionnalisation. Explications.

La Dares (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques) a publié début février ses données chiffrées sur l’apprentissage en 2021. L’an dernier, pas moins de 718.000 nouveaux contrats ont été signés, dont 698.000 dans le privé, où 510.300 contrats l’avaient été en 2020, ce qui constituait déjà un record. La progression est donc encore spectaculaire.

La Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie participent largement à cet essor avec respectivement 57.979 et 62.670 contrats signés dans le privé l’an dernier. Seules l’Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes font mieux. La loi du 5 septembre 2018 (qui a ouvert le marché) et les mesures incitatives prises dans le cadre de la crise du covid (en particulier les aides financières à l’embauche, qui courent toujours) ont évidemment encouragé cette tendance. Il y aurait aujourd’hui en France quelque 2.500 centres d’apprentissage de plus qu’en 2018.

Le supérieur tire la croissance

Si ces performances sont une bonne nouvelle en soi, elles sont cependant surtout tirées par l’apprentissage dans l’enseignement supérieur. Plus de 60% des contrats signés touchent à la préparation de diplômes de niveau Bac+2 et plus, contre seulement 22% pour le CAP et 15% pour le bac pro. Heureusement, si le poids des apprentis préparant un CAP tend à diminuer, leur nombre continue tout de même de progresser dans l’absolu, même si la réforme de 2018 et les aides récentes les ciblaient peut-être davantage que les autres catégories d’apprentis.

Autre bémol : cette forte croissance du contrat d’apprentissage semble s’accompagner d’une baisse mécanique du nombre de contrats de professionnalisation signés, cela dit plus contenue que ce qu’elle a été les années précédentes. De 235.000 contrats signés en 2018, nous avions en effet chuté jusqu’à moins de 113.000 en 2020. Plus de 93.000 contrats de professionnalisation auraient finalement été signés en 2021.

La raison de cette baisse ? Par la réforme de 2018, la voie de l’apprentissage a été rendue accessible jusqu’à 29 ans révolus et les employeurs auraient profité d’un effet d’aubaine. Les statistiques montrent ainsi que les moins de 30 ans se sont assez largement détournés du contrat de professionnalisation entre 2018 et 2020.

Contrat pro : un outil de reconversion

En parallèle, s’observe assez logiquement un vieillissement de la population en contrat pro. Car si le contrat de professionnalisation a été rendu en 2018 moins avantageux financièrement que le contrat d’apprentissage, il présente l’atout d’être ouvert à tout demandeur d’emploi de plus de 26 ans. Au-delà de 30 ans, il s’impose comme un instrument idéal pour la reconversion professionnelle ou le retour à l’emploi.

En 2020, les 26-44 ans représentaient près du tiers des contrats pro signés, contre moins du quart en 2019. Cette chute du contrat pro, moins vertigineuse que les années précédentes, pourrait dès lors elle aussi être en trompe-l’œil, faisant oublier son intérêt pour les professionnels en quête de changement, lesquels seraient plus nombreux depuis deux ans.

« Il y a une réelle dynamique autour de la reconversion professionnelle depuis le début de la crise du covid, même si le phénomène n’est pas nouveau. Et si davantage de salariés osent franchir le cap et changer de voie, ils sont surtout de plus en plus nombreux à se poser des questions sans forcément passer à l’acte. Aujourd’hui, près d’un salarié sur deux n’est pas satisfait de sa situation professionnelle », expose ainsi François Marchelot, fondateur et dirigeant de la jeune pousse paloise Tilt Reconversion, qui accompagne salariés ou chômeurs dans leurs virages professionnels et qui travaille avec Pôle Emploi sur des problématiques de retour à l’emploi.

Les démarches de reconversion seraient très souvent tournées vers des projets écologiques et sociétaux ou des carrières dans le digital, le développement web, l’intelligence artificielle et la cybersécurité. La liste n’est évidemment pas exhaustive.

Plus qu’à attendre de voir si toutes ces tendances se confirment en 2022…

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