Abonnez-vous
Publié le Mis à jour le

Bateau-avion : une révolution depuis Bayonne ?

Aqualines, spécialisée dans les véhicules nautiques à effet de sol, souhaite s'installer sur la côte basque pour développer et produire cet engin capable d'atteindre près de 320 km/h...
Aqualines 6
Déjà 170 commandes ont été passées auprès de l'entreprise qui espère pouvoir compléter l'intégralité de son projet d'ici 2027.

Les « ekranoplan », ces navires qui ressemblent à des hydravions et qui flottent littéralement au-dessus de l'eau, ont vu le jour en URSS, dans les années 50, en pleine guerre froide. Laissé à l'abandon depuis, le projet a été relancé en 2013 par le Russe, Pavel Tsarapkin. Deux Français sont venus s'y greffer : Guillaume Catala et Laurent Godin, ancien patron d'Airbus en Indonésie.

C'est sous le nom Aqualines que le projet sera mis en oeuvre. Et pour ce faire, il fallait aux entrepreneurs un lieu proche d'un plan d'eau suffisamment grand, et apte à recevoir une telle démarche. Bayonne était tout trouvé : l'océan atlantique est le « point d'eau » ; la Nouvelle-Aquitaine est la région parfaite compte tenu de ses forts engagements dans l'aéronautique.

C'est donc sur le port de la ville basque que la marque pose ses valises. D'ici le début de l'année prochaine, toute une équipe de Recherche & Développement devrait être installée, avant que l'entreprise ne construise ses propres locaux pour 2023. La commercialisation des véhicules est ensuite prévue pour 2024, avec un projet bouclé à 100% en 2027.

L'idée serait de développer un moyen de transport ultra-performant, pouvant transporter entre 14 et 25 personnes à des vitesses allant entre 200 et 320 km/h. Pour information, un navire de croisière a une allure d'environ 40-45 km/h. Ces véhicules se rapprocheraient donc bien plus des meilleurs bateaux de course, pouvant atteindre les 400 km/h.

Forcément, un tel projet a un coût : 60 millions d'euros. Le financement devrait être assuré par un pool de partenaires, dont un fonds d'amorçage basé à Singapour : Steinberg Protocol. De plus, un partenariat a été signé avec Compositadour, spécialisée dans les procédés avancés.

Un bateau qui vole ?

L'idée d'Aqualines, pour permettre à ses véhicules d'atteindre ces vitesses folles, est de jouer avec l'effet de sol. Ce mécanisme aérodynamique est très utilisé dans le monde de l'aviation, comme dans celui du sport automobile.

Grâce à une construction particulière, le véhicule est capable de supprimer l'air qui se situe entre lui et le sol. Dans l'aviation, on parle de « portance », puisque l'objectif est de porter l'avion dans les airs, pour lui permettre d'utiliser moins de force au décollage par exemple. Dans le sport automobile, l'objectif est totalement opposé, puisque l'effet de sol est utilisé pour plaquer la voiture au sol. On parle alors de « déportance ».

Les navires d'Aqualines profiteront donc de la portance de l'effet de sol. Pour schématiser grossièrement, les navires supprimeront l'air entre eux et l'eau, et seront « posés » sur ce vide, qui leur permettra d'éviter les frictions de l'eau, et donc d'accroître leur vitesse.

Un projet en plusieurs étapes

En attendant que tout soit finalisé d'ici plusieurs années, Aqualines s'est déjà fixé de premiers objectifs à court et moyen termes. Le premier, le plus proche, sera l'embauche d'une trentaine de personnes pour renforcer ses rangs.

S'en suivront donc les projets de R&D et de la construction de leur usine, pour que d'ici fin 2023, l'entreprise soit capable de présenter deux modèles. Le premier, avec trois places, sera destiné au marché des véhicules taxi ; le second, avec huit places, servira de démonstrateur du savoir-faire de l'entreprise.

Un bon nombre d'entités, privées, gouvernementales, dans les secours ou le transport se sont déjà montrées séduites par le projet, au point de passer commande.

Plus d'informations sur le site internet d’Aqualines

https://youtu.be/7yisn4Le4fs

Commentaires


Réagissez à cet article

Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire

À lire aussi