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L’aquaculture prend un virage durable avec Maïsadour

Produire mieux, consommer moins, respecter plus : tel est le mot d’ordre de la nouvelle pisciculture Maïsadour à Langolen.
La toute nouvelle pisciculture de Maïsadour à Langolen
Maïsadour DR
Plus de 600 tonnes de truites élevées chaque année dans une ferme piscicole ultra-moderne, où l’eau tourne en boucle et l’énergie vient du soleil. Une révolution écologique à grande échelle.
Maïsadour maîtrise totalement la qualité de l’eau tout en limitant drastiquement sa consommation
Maïsadour DR

Le 5 juin 2025, un nouveau courant a pris naissance à Langolen, dans le Finistère. Celui d’une aquaculture qui conjugue innovation technologique, responsabilité environnementale et production locale. En présence d’élus, de partenaires économiques et de la presse, le Groupe Coopératif Maïsadour a officiellement inauguré sa toute nouvelle pisciculture. Un site à haute valeur ajoutée écologique, pensé comme un modèle pour l’avenir de la filière piscicole française.

Ici, les poissons nagent en circuit fermé et l’eau tourne en boucle, sans gaspillage. Une approche radicalement différente de celle des fermes piscicoles traditionnelles, qui prélevaient l’eau en amont des rivières pour la rejeter plusieurs kilomètres en aval, perturbant ainsi l’écosystème fluvial. À Langolen, l’eau est prélevée et restituée quelques mètres plus bas, filtrée naturellement, sans pompe, par la seule gravité. Une prouesse écologique qui évite toute rupture du débit et protège la continuité biologique de la rivière.

Du circuit fermé à l’esprit ouvert

Ce système de biofiltration multi-étapes, inédit à l’échelle industrielle en France, permet à Maïsadour de maîtriser totalement la qualité de l’eau tout en limitant drastiquement sa consommation. Le débit est maintenu à 100 litres par seconde même en période d’étiage, sans perte de qualité, et permet désormais de produire jusqu’à 600 tonnes de truites par an, contre 100 tonnes avant les travaux, lorsque le site fonctionnait encore en circuit ouvert.

Julien Vicario, Directeur aquacole, souligne l’importance de ce virage technologique : « Grâce à cette technologie de recirculation et à la filtration en plusieurs étapes, nous maîtrisons totalement la qualité de l’eau, tout en réduisant drastiquement notre consommation. Ce fonctionnement en circuit fermé nous permet d’avoir un impact minimal sur la rivière et de garantir un environnement stable et sain pour les poissons. C’est une avancée majeure pour la filière, à la fois sur le plan environnemental, technique et sanitaire. »

Le dispositif évite l’émission de 260 tonnes de CO₂
Maïsadour DR

Le site ne se contente pas d’économiser l’eau : il produit aussi sa propre énergie verte. Grâce à 6 000 m² d’ombrières photovoltaïques couvrant l’intégralité des bassins, Langolen s’inscrit pleinement dans la transition énergétique. Le premier tronçon, déjà opérationnel, couvre 100 % des besoins du site avec 500 kW crête d’électricité verte. D’ici la fin de l’année, un second tronçon viendra compléter le dispositif avec 450 kWc supplémentaires, injectés dans le réseau local.

Chaque année, ce dispositif évite l’émission de 260 tonnes de CO₂. Cela équivaut à la consommation énergétique d’environ 230 foyers, soit près de 80 % de la population de Langolen. De quoi faire de cette ferme piscicole un modèle énergétique autant qu’un modèle écologique.


Une chaîne de valeur intégrée

Côté truites, le confort est également de mise. Le site a été pensé pour reproduire, autant que possible, les conditions naturelles de leur habitat. Les bassins sont ombragés, le courant y est stimulé pour encourager l’exercice, et la circulation d’eau optimisée favorise la bonne santé des poissons. Le bien-être animal n’est pas une option : c’est une composante essentielle du modèle.

Stéphane Jeandeau, Directeur de la Filière aquacole de Maïsadour, insiste sur cette approche intégrée : « L’innovation portée par la pisciculture de Langolen va bien au-delà de la technologie : elle incarne une vision moderne et responsable de notre métier. Grâce à un modèle intégré, nous maîtrisons toute la chaîne de valeur, de l’œuf à l’assiette. Cela signifie que nous garantissons à chaque étape, à savoir reproduction, élevage, alimentation, bien-être animal et transformation, une traçabilité parfaite et une exigence constante de qualité. »

Cette nouvelle structure permet désormais de produire jusqu’à 600 tonnes de truites par an
Maïsadour DR

Loin d’être un îlot isolé, le site de Langolen est un maillon essentiel d’une filière entièrement maîtrisée. Les truites y grandissent en toute tranquillité avant d’être transformées à Castets, dans les Landes, sur le site du groupe Maïsadour. C’est là que les marques Delmas et Delpeyrat valorisent le fruit de cet élevage exemplaire.

Pour Christophe Bonno, Directeur Général de Maïsadour, cette pisciculture est bien plus qu’un site de production : « Cette pisciculture incarne pleinement le développement que nous voulons pour notre filière aquacole. Elle nous permet de concilier souveraineté alimentaire, performance environnementale et ancrage territorial durable. Ce projet s’inscrit directement dans notre stratégie AMBITION 2030 et illustre notre capacité à rassembler innovation technologique, durabilité écologique, bien-être animal et compétitivité économique. »

Nourrir demain sans vider les rivières

Avec Langolen, Maïsadour répond aussi aux attentes des consommateurs. Ces derniers veulent des produits bons, sains, traçables, mais aussi éthiques. Grâce à ce nouveau modèle, c’est désormais possible à grande échelle. Une aquaculture locale, rigoureuse, et transparente, où la qualité prime à chaque étape.

Nicolas Guilhot, Directeur de Maïsadour Distribution, résume cette ambition : « Ce site nous permet de proposer des produits de qualité, issus d’une aquaculture locale, durable et rigoureusement encadrée. Ce modèle répond aux attentes des consommateurs qui veulent aujourd’hui des aliments à la fois bons, traçables et produits dans des conditions éthiques. Grâce à cet outil moderne, nous sécurisons notre filière et valorisons pleinement la production française sous nos marques Delmas et Delpeyrat. »

Ce site aquacole dernière génération s’inscrit dans un projet plus vaste de réindustrialisation verte. La filière de Maïsadour, forte de 110 collaborateurs, a été lauréate du programme Usine du Futur de la région Nouvelle-Aquitaine, qui soutient les industries dans leur transformation numérique, énergétique et managériale.

Sébastien Soumagnas

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