Photo : Idéo Graphique.Issu du monde de la technique, plus précisément dans la micromécanique, Philippe Morlet ne se destinait pas à travailler dans la bijouterie de mode. Au contraire de sa compagne, Myriam Morlet, graphiste et diplômée de l'École Supérieure des Arts Appliqués Duperré à Paris. Pourtant, une envie commune de travailler ensemble à leur compte va les amener à s'orienter vers un milieu créatif. « Nous sommes originaires de la région clermontoise. Quand nous sommes arrivés dans les Landes, Myriam n'a pas trouvé de travail dans son domaine, alors elle s'est lancé dans la création, notamment la décoration et le design végétal. Puis sont arrivés des bracelets en silicone », commence Philippe Morlet.
Un projet qui a évolué à la suite de la rencontre du gérant du Soulor, un fabricant de chaussures en cuir, qui a proposé au couple d'ajouter du cuir à ses bijoux. « Ça s'est additionné à une envie que nous avions pour développer notre création, justement avec du cuir », poursuit-il. Ainsi, le couple se tourne vers deux tanneries françaises, Carriat à Espelette, et Sovos Grosjean dans les Vosges.
« Le cuir est décoré grâce à une impression numérique, avec une encre waterproof et anti-UV », précise Myriam Morlet, la partie créative du couple donc. « L'inspiration vient surtout de ce qui nous entoure, de nos expériences, de nos voyages. Cela peut venir de tout et de n'importe quoi, l'imagination est sans limite ! Ensuite, je conçois les motifs et je réalise des croquis que je scan et que je colorise avant de tout envoyer à l'imprimeur. Ne venant pas de l'univers du bijou, j'ai élaboré mes collections en créant mon propre univers, totalement différent de ce qui se fait dans le domaine », poursuit-elle.
Le choix des tanneries françaises n'est d'ailleurs pas anodin, puisque pour Myriam et Philippe Morlet, il était « primordial » de faire du Made in France. « Cela nous permettait de nous démarquer, mais aussi et surtout de mettre en avant le savoir-faire français », reprend Philippe Morlet, qui gère plutôt le marketing, la fabrication et la commercialisation. En ce sens, l'entreprise travaille avec plusieurs prestataires, pour le cuir donc, mais également pour la confection des bracelets et pour leur dorure. « Nous avons présenté une nouvelle collection haut de gamme lors de nos marchés de Noël en décembre et l'enthousiasme de notre clientèle nous encourage à développer cette gamme ». Une nouveauté également Made in France qui viendra donc compléter une démarche de fabrication locale, les métaux utilisés par Idéonature Créations étant aujourd'hui majoritairement originaires de Grèce.
COUP DE POUCE
Et pour aller encore plus loin dans ce souhait de faire du Made in France en totalité, et pouvoir le notifier aux clients, Myriam et Philippe Morlet ont récemment monté un dossier pour que leurs produits soient certifiés Origine France Garantie. « Pour obtenir la certification, l'organisme certifiant doit mener un audit auprès de nos prestataires pour s'assurer de la véracité de notre démarche. Mais cela a un coût... », déplore le couple. En effet, 7 000 euros sont demandés pour que la requête soit traitée. « Nous allons voir pour obtenir d'éventuelles subventions, mais un petit coup de pouce pour boucler le budget ferait beaucoup de bien. Cela nous aiderait vraiment ».
L'obtention de cette certification Origine France Garantie permettrait ainsi Arya France de proposer ses bijoux dans plus de boutiques et d'expositions artisanales. « Aujourd'hui, c'est surtout comme ça que l'on se fait connaître et que nous vendons nos produits. Bien évidemment il y a le site internet, sur lequel il y a nos bracelets, mais nous avons aussi des boucles d'oreilles et des colliers réalisés à partir des chutes de cuir que nous vendons en direct car ce sont des pièces uniques ».
Myriam et Philippe Morlet jouissent également de quelques revendeurs, et ont récemment pu proposer leurs créations sur les marchés de Noël. « Cela fait trois ans que nous faisons le marché de Noël de Paris Notre-Dame. D'ailleurs, grâce à ce rendez-vous, nous avons de nombreux clients américains. Cela nous offre des pistes de réflexion pour l'avenir, ainsi nous souhaiterions travailler prochainement à développer l'export ». En attendant de conquérir, possiblement, le marché Nord-américain, le couple se projette sur les opportunités qui s'offrent à eux, comme celle de pouvoir être commercialisé par une boutique au Carrousel du Louvre...
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