Publié le 19 juin 2020 à 12h30Mis à jour le 15 octobre 2021 à 11h54

L’ASFO Adour à l’heure de la reprise

L’Association de formation professionnelle des Landes et du Pays basque s’est adaptée et a pu maintenir le lien avec ses stagiaires, clients et financeurs. On en discute avec Cécile Bazerque…

Au même titre que beaucoup d’autres espaces recevant du public, les centres de formation ont dû repenser leur modèle pendant le confinement, puis rouvrir en respectant un protocole sanitaire strict.

Avec le confinement, l’ASFO Adour a dû fermer ses locaux du 14 mars au 11 mai. « Nous sommes une association mais sommes soumis aux mêmes règles de marché et contraintes que les entreprises. Comme elles, nous avons perdu deux mois de chiffre d’affaires. Et encore en juin, nous sommes loin de notre niveau d’activité habituel », explique sa directrice Cécile Bazerque.

On rappelle que l’ASFO Adour propose des formations courtes clé-en-main, des formations longues certifiantes et diplômantes ainsi que bilans de compétences, prestations de conseil et formations sur mesure. Elle est implantée sur 3 sites à Mont-de-Marsan, Saint-Paul-lès-Dax et Ustaritz.

En 2019, elle a formé plus de 6.500 stagiaires, accompagné plus de 1.000 clients et réalisé plus de 1.450 sessions de formation, avec un taux de satisfaction élevé (note moyenne attribuée par les stagiaires en 2019 : 19,3 pour les formations et 19,4 pour les bilans de compétences). C’est cette dynamique positive que le Covid est brutalement venu stopper.

« Avec l’accord des stagiaires et des financeurs, nous avons pu poursuivre à distance le master Executive Management et certains bilans de compétences, grâce à la réactivité de notre conseillère formation en management, de l’équipe administrative et pédagogique de l’IAE Bordeaux qui porte ce master, et de nos conseillères en bilan de compétences », poursuit la directrice.

Plus de 200 actions reportées…

Mais toutes les formations n’ont pas pu être aisément et instantanément transposées à distance : les financements n’étaient pas tous précisés pour prendre en charge cette transformation des parcours et, bien sûr, les clients et stagiaires n’ont pas tous été en capacité de poursuivre ou d’entamer une formation à distance durant le confinement.

« Pour la quasi-totalité de nos formations ou bilans de compétences, nous avons donc interrompu et/ou reporté plus de 200 actions programmées en présentiel de mi-mars à mi-mai », indique Cécile Bazerque.

L’équipe de l’ASFO Adour a elle-même été impactée par la pandémie, avec des arrêts pour garde d’enfants et pour les personnes à risque, du télétravail et de l’activité partielle. À ce jour, l’équipe n’est d’ailleurs toujours pas au complet, même si « chacun s’est mobilisé pour garantir la meilleure continuité d’activité possible ».

Le lien a globalement pu être maintenu avec clients, stagiaires et financeurs, lesquels ont été informés régulièrement de l’évolution de la situation. Et puis quelques formations et bilans de compétences ont tout de même pu être réalisés à distance.

Les 3 centres ont progressivement rouvert à partir du 11 mai, « grâce à l’implication et l’adaptation continue des collaborateurs, assistantes, conseillers et formateurs et dans le strict respect des préconisations sanitaires », avec notamment fléchages et affichages, sens de circulation, lignes de courtoisie, stocks d’équipements de protection et de gel, groupes réduits et décalage des horaires de travail et de formation.

Un protocole sanitaire a été rédigé et transmis aux clients, aux stagiaires et aux financeurs. Il est en ligne sur le site web de l’ASFO Adour, ainsi que sur sa page Facebook.

De l’espoir pour la rentrée…

Malgré les conditions du moment, l’ASFO Adour a pu reconduire ou développer ses formations, d’une part en présentiel, dans ses champs d’expertise habituels (management et compétences transverses, bureautique, sécurité - conduite d’engins, habilitation électrique, sauveteur-secouriste du travail, CSE… - industrie) comme sur des thèmes spécifiquement liés à l’impact du Covid en entreprise (préparer sa reprise d’activité, repenser sa communication managériale, formation de sauveteur-secouriste intégrant les préconisations de l’INRS en lien avec le Covid), et d’autre part à distance ou mixte pour les bilans de compétences et les formations en management, bureautique et sécurité (Habilitation électrique, CACES, AIPR, etc.).

« Déjà sensibilisés à la formation à distance avant cet épisode, nous avons, durant notre fermeture, formé nos formateurs volontaires à l’utilisation de divers supports de visio-formation », précise Cécile Bazerque.

Soulignons que toutes ces formations en présentiel ou distanciel peuvent être financées par le CPF (Compte Personnel de Formation, sous conditions), Pôle Emploi ou la Région pour les demandeurs d’emploi et, pour les entreprises, par leur Opco (Opérateur de compétence) ou le dispositif FNE Formation de l’État.

« C’est grâce à tous nos collaborateurs, prestataires et formateurs que nous sommes en train de relever le défi du maintien, et demain je l’espère, du développement de notre activité dans ce contexte global inédit et complexe », résume la directrice, qui tient aussi à remercier clients et stagiaires « pour leurs marques de compréhension et de soutien tout au long de cette période particulière ».

Pour finir sur une note d’espoir, et alors que la visibilité manque encore sur l’activité des prochains mois, Cécile Bazerque se montre assez optimiste pour la rentrée, une fois levés les freins actuels comme la garde d’enfants, les arrêts Covid ou les stricts protocoles. Après les mesures-clés pour l’apprentissage, un plan plus global pour la formation serait également le bienvenu. Car après tout, dans ce fameux « monde d’après » où nous mettons les pieds, il faudra se former encore davantage pour progresser, et ce à tout âge...