« Dans nos différentes association, qu’elles soient culturelles, sportives, caritatives…, nous manquons de bénévoles. La crise sanitaire a bien sûr aggravé la situation, avec d’un côté l’augmentation du nombre de bénéficiaires, de 6 900 à 7 500 en deux ans à peine, tandis que les bénévoles les plus fragiles ont renoncé, notamment parmi les 28 associations partenaires qui sont nécessaires à la distribution de l’aide. De plus, ceux qui sont en place vieillissent, et n’ont plus parfois la capacité physique à assumer certaines tâches » constate-t-il d’entrée.
À l’heure où le gouvernement entend prolonger la durée d’activité des salariés, les “jeunes” retraités seraient forcément plus âgés, plus fatigués, et donc moins disponibles pour consacrer un peu de leur temps à des associations.
Il faudrait sensibiliser le salarié au bénévolat pendant qu’il est encore en activité
« Souvent, lorsqu’une personne arrive à la retraite, elle a besoin pour commencer de se poser, de voyager… Elle découvre alors d’autres centres d’intérêts, d’autres passions, et il devient difficile de la convaincre de venir s’engager. Il faudrait donc pouvoir la sensibiliser pendant qu’elle est encore en activité ».
Si ce que l’on appelle le Mécénat de Compétences (consistant pour une entreprise à mettre des collaborateurs à disposition d’un organisme d’intérêt général sur leur temps de travail) concerne essentiellement les grandes entreprises de dimension nationale, les PME du Gers ont forcément plus de difficultés à le mettre en place.
Pendant cette période, il continuerait d’être salarié de l’entreprise, qui récupèrerait cette charge par un crédit d’impôt
« Il faut trouver le moyen de faire la même chose pour elles, non pas sur les deux dernières années de carrière, mais sur les six mois avant le départ à la retraite du salarié, afin qu’il puisse mettre un pied dans l’association de son choix pour goûter et se sensibiliser au bénévolat. On peut aussi envisager une mise à disposition partielle, un mi-temps, une journée ou quelques heures hebdomadaires… Pendant cette période, il continuerait d’être salarié de l’entreprise, qui récupèrerait cette charge par un crédit d’impôt. D’autres formes d’aides pourraient être envisagées afin que le côté financier ne soit pas un élément de blocage. Dès sa prise de retraite, s’il est satisfait, il pourra poursuivre son bénévolat au rythme qui lui convient… ».
Car pas question bien sûr de s’engager dans une activité pleine de contraintes, ou un poste dont on ne veut plus entendre parler une fois retraité. Un jour, une matinée, ou quelques heures par semaine par exemple pourront être définis en fonction des disponibilités et des envies de chacun.
S’il n’y a pas de renouvellement, que va-t-on devenir dans les cinq à dix ans qui viennent ?
« Je suis persuadé que si des salariés venaient à la Banque Alimentaire voir comment nous fonctionnons et dans quel état d’esprit, ils nous rejoindraient à l’heure de la retraite ! Aujourd’hui, la moyenne d’âge de nos bénévoles est de 70 ans, et nous avons un “vide” pour ceux qui ont entre 65 et 70 ans. Dans un département rural comme le Gers, il nous faut absolument trouver les moyens d’intéresser les jeunes retraités au fonctionnement de nos associations. S’il n’y a pas de renouvellement, que va-t-on devenir dans les cinq à dix ans qui viennent ? Et les associations qui comptent sur nous, et les bénéficiaires à l’arrivée si nous ne sommes plus en capacité de les fournir par manque de bénévoles ? C’est une question qui me hante tous les jours… ».
Marielle Fourcade
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