Abonnez-vous
Publié le Mis à jour le

COUP DE CŒURBéa'rik l’épicerie itinérante des villages

Au Pays Basque, Béatrice Fevelat va au devant des ruraux avec des produits d’ici. Sur les places, chez l’habitant ou dans des structures d’accueil de seniors…
BEA RIK CAMION
Si vous ne pouvez pas aller dans une épicerie, l’épicerie viendra à vous ! C’est la belle promesse de Béa'rik, l’un des 28 dossiers retenus dans le cadre de l’appel à projets Lotura / LIENS lancé par la Communauté Pays basque.

Après être restée dix ans à Paris pour ses études et pour mener un travail dans le domaine de la sénologie (étude du sein), Béatrice Fevelat décide de se reconvertir en tant qu’animatrice socioculturelle afin de revenir dans son Pays basque natal.

« Au contact des personnes âgées en maison de retraite, je me suis aperçue que pour permettre le maintien à domicile des seniors, beaucoup d’aides peuvent être mises en place, mais la personne n’est plus vraiment actrice de ces choix alimentaires. J’ai vu plusieurs reportages sur le développement d’épiceries ambulantes à travers la France et j’ai décidé de creuser le sujet », raconte l’Angloye de 40 ans.

De fil en aiguille, elle adapte ce concept au Pays basque et parle de son projet autour d’elle. « J’ai été aidé par le dispositif Entreprendre dans ma Région, et j’ai pu monter de A à Z mon entreprise à travers des entretiens collectifs et individuels, ainsi que du coaching », explique Béatrice Fevelat .

Elle trouve le nom de son épicerie en jouant avec son prénom ainsi que le mot « beharik » (qui signifie heureusement, avec bonheur en basque). « Mes clients ne comprennent pas toujours le jeu de mots et me demandent où est Eric », s’amuse-t-elle.

Renforcer le lien social et animer les villages…

Cette épicerie itinérante s’est fixée comme objectifs de renforcer le lien social, de réduire les inégalités et d’animer les villages du Pays basque intérieur. Pour cela, elle réalise une vingtaine d’escales chaque semaine depuis novembre 2020.

« Je passe en priorité dans les villages qui n’ont plus de commerce alimentaire : il y a un véritable besoin. Certaines personnes me disent qu’elles ne voient que moi dans la semaine. Donc, au lieu de juste vendre mes produits, je passe un peu plus de temps, on papote, on parle de tout et de rien ».

Béatrice Fevelat réalise également des livraisons à domicile, pour les personnes qui ont du mal à se déplacer. « C’est quelque chose de très important pour moi. J’ai par exemple une mamie de 97 ans qui fait ses courses et c’est son aide à domicile qui cuisine. J’en fais à peu près une dizaine par semaine, mais j’aimerais vraiment faire évoluer cette partie de mon travail, jusqu’à 30 livraisons hebdomadaires ».

Béa’rick s’arrête aussi à proximité d’établissements pour seniors. « Je travaille avec la résidence Commandant Poirier à Anglet. Je me mets devant la structure et les résidents viennent acheter, discuter ou échanger des recettes. C’est avant tout un moment de partage… » souligne Béatrice.

Des produits locaux…

Crèmerie, viande fermière, fruits, légumes, œufs, charcuterie, miel, conserves, tisanes, savons… L’épicerie ambulante propose une offre de produit très diversifiée, venant principalement du terroir basque, mais également de la grande distribution, pour les produits transformés du quotidien.

Au total, Béatrice Fevelat collabore avec une trentaine de producteurs « pour les aider et faire découvrir leurs produits aux clients. J’essaie de les trouver sur mon trajet ou à proximité de mes escales. Je travaille notamment avec la ferme Italatzea, des producteurs de Sames, de Beyrie-sur-Joyeuse, de Saint-Martin-d’Arrossa et des productions estampillées Idoki (le label des petits producteurs du Pays basque).

Pendant la période estivale, Béa’rick fait des arrêts dans trois campings du Pays basque intérieur (Itxassou, Cambo et Souraïde), mais elle espère multiplier ce type d’escale avant la rentrée.

Pour contacter Béatrice ou en savoir plus sur Béa’rick, rendez-vous sur la page Facebook

Commentaires


Réagissez à cet article

Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire

À lire aussi