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    Edito

    Big colère des maires et big conséquences ?
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    L’importance des manifestations des maires, ces jours-ci, est révélatrice d’un gros malaise, dû à la baisse des dotations de l’Etat aux communes, mais pas seulement. Si ces dotations ne représentent que 14% de leurs recettes de fonctionnement, leur baisse chaque année plonge déjà de nombreuses municipalités rurales dans le rouge.

    Le problème est que cette ponction autoritaire de l’Etat vient se rajouter à des charges supplémentaires imposées aux collectivités locales, comme celles liées aux nouveaux rythmes scolaires. Et cette baisse de budget est particulièrement lourde à absorber pour les communes qui doivent faire face à des dépenses imprévues comme les travaux de voirie après une succession d’intempéries.

    L’inquiétude des élus de terrain est largement partagée et dépasse les clivages politiques, même si les solutions proposées sont différentes d’un camp à l’autre. Elle est attisée par une réforme territoriale difficile à décrypter et parfois désarmante. Les Département qui devaient disparaître, ne disparaissent plus. Les regroupements intercommunaux, imposés par le gouvernement, ne vont-ils pas accoucher d’entités ingérables politiquement (déjà certaines grandes villes menacent de quitter les Communautés d’agglomération) et bien plus dépensières que les communes ? Parallèlement, avec la fin de la compétence générale, les Départements et les Régions ne pourront plus investir au niveau des communes dans un certain nombre de domaines.

    Alors que faire ? Augmenter les impôts locaux ? Certaines communes sont déjà engagées (plus ou moins discrètement) dans cette intensification de la pression sur les ménages et les entreprises malgré la saturation des contribuables. Réduire le train de vie des communes ? C’est en cours, mais c’est une œuvre de longue haleine et plutôt explosive. Sachant que cela impose de s’attaquer au serpent de mer de la réduction du nombre de fonctionnaires.

    Dernière solution, donner un gros coup de frein sur les investissements. Ca, c’est déjà en route. Avec un double impact localement : une perte d’activité pour les entreprises du bâtiment et des travaux publiques, avec des disparitions d’emplois ; une baisse de la compétitivité des territoires très dangereuse face à une concurrence de plus en plus féroce entre les régions françaises mais aussi avec les régions transfrontalières.

    On mesure facilement tout le danger de cette situation, alors que le pays a du mal à faire repartir sa croissance et à enrayer le chômage. A seulement trois mois des élections régionales, cette grogne inquiète le gouvernement et la majorité qui risquent d’être sanctionnés très lourdement si les maires se mettent à mobiliser leurs concitoyens.

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