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Les forces de l’ordre des Pyrénées-Atlantiques confrontées à une activité en hausse

Trafic de drogue, sécurité routière, violences intrafamiliales, délinquance, immigration irrégulière… les gendarmes et policiers du département constatent une hausse de leurs interventions.
Un policier de dosPixabay
Le préfet des Pyrénées-Atlantiques Jean-Marie Girier, les procureurs de la République de Pau et Bayonne et les principaux représentants des forces de l’ordre ont présenté le bilan de la sécurité de 2024.

La police et la gendarmerie jouent un rôle essentiel dans le maintien de la sécurité et de l'ordre public dans les Pyrénées-Atlantiques. Leurs missions sont variées et complémentaires, vont de la prévention de la délinquance à la lutte contre le terrorisme.

Les forces de l’ordre (1.600 gendarmes et policiers dans le département) ont constaté une hausse générale de leur activité dans le département. Ils ont reçu près de 200.000 appels en 2024, soit un appel toutes les trois minutes, qui ont mené un peu plus de 30.000 interventions.

En raison de sa frontière commune avec l’Espagne, les Pyrénées-Atlantiques doivent faire face à de nombreux défis spécifiques. Tout d’abord, la police judiciaire mène une importante lutte contre le trafic de drogues. Ses actions se sont d’ailleurs accrues en 2024, avec l’interception de 3.8 tonnes de cannabis et 345 kg de cocaïne.

« Nous sommes le plus gros pays consommateur de cannabis d’Europe et la cocaïne explose au niveau national », souligne Jérôme Bourrier, le procureur de la République du tribunal de Bayonne.

Au total, 13 convois ont été arrêtés, dont un go-fast au péage de Bénesse-Maremne, avec 213 kg de cannabis. Une opération de gendarmerie a également permis de démanteler un réseau mourenxois-palois. La ruralité n’est pas épargnée par le trafic de stupéfiant, en témoigne l’explosion des interventions des forces de l’ordre.

Freepik

D’autre part, les forces de l’ordre doivent aussi composer avec la circulation du tabac de contrebande en provenance d’Espagne. En 2024, 11.6 tonnes ont été saisies, pour un montant total 4.5 millions d’euros (+2.3 % par rapport à 2023). L’opération Colbert II en mars 2024 a notamment permis de saisir 8.7 tonnes de cigarettes.

Par ailleurs, la lutte contre l’immigration irrégulière est l’une des missions principales des forces de l’ordre. La France est à la fois un pays de transit et un pays d’accueil. En décembre dernier, les Pyrénées-Atlantiques ont été le 1er département d’entrée des migrants, une place qui s’explique par une réorientation des flux migratoires de l’Italie vers l’Espagne entre 2022 et 2024.En 2024, 5.264 étrangers en situation irrégulière ont été interceptés, avec une explosion du nombre de mineurs non accompagnés. Les pays d’origine les plus représentés sont l’Algérie, le Maroc, la Guinée, l’Inde et le Pakistan.

En 2024, 49 passeurs ont été interpellés. 572 obligations de quitter le territoire français, 313 étrangers en situation irrégulière placés au CRA d’Hendaye et 208 étrangers éloignés (dont 81% retours forcés et 19% de retours volontaires).

« Nous assistons à une augmentation préoccupante de la délinquance étrangère. En zone police, 36.66% des mis en cause sur la voie publique sont étrangers (+69% par rapport à 2023). Sur la côte basque, l’augmentation est encore plus importante (+87%) », constate le préfet des Pyrénées-Atlantiques.

Sécuriser le quotidien de la population

Dans le domaine de la délinquance du quotidien, les atteintes aux biens et les cambriolages sont en baisse dans le département (-6.5% et -3.1%), mais les atteintes volontaires à l’intégrité physique, les violences sexuelles et les infractions économiques et financières connaissent une forte augmentation (respectivement +4.2%, +15.9% et +4.6%). L’un des points les plus positifs de l’année dernière reste l’augmentation du taux d’élucidation de +5.3% pour la police judiciaire, grâce au travail des policiers et gendarmes.

La lutte contre la délinquance environnementale s’est également développée, avec neuf entreprises et 13 décharges sauvages contrôlées, plus de 1.000 épaves découvertes et 64 enquêteurs formés.

Concernant la lutte contre les violences intrafamiliales, les forces de sécurité intérieure enregistrent une légère baisse du nombre de faits (-4% en 2024). « Il est encore trop tôt pour dire si nous avons atteint un plafond ou s’il s’agit d’une décrue. Il faut rester très modeste et humble en la matière, car ce n’est pas parce qu’on recense moins de faits qu’ils sont aussi moins. Ça reste une activité judiciaire très importante : 764 gardes à vue ont été menées et 972 dossiers traités en 2024 », tient à préciser le préfet des Pyrénées-Atlantiques.

Le nombre de ces dossiers est en hausse au tribunal de Pau, avec 178 auteurs présentés au parquet. Pour protéger les victimes, plusieurs dispositifs sont proposés : 94 téléphones grave danger, 6 bracelets anti-rapprochement, 91 dispositifs « App-Elles » et 103 places d’hébergement disponibles.

D’autre part, la baisse de la mortalité routière se poursuit dans le département, tout comme le nombre de blessés sur la route. En 2024, 30 personnes sont décédées sur les routes du département (-57% en zone police et -16% en zone gendarmerie). L’alcool, les stupéfiants et la vitesse excessive sont responsables de 55% des accidents mortels. À noter que les conduites sous stupéfiants sont désormais plus nombreuses que celle sous emprise de l’alcool. On assiste donc, selon les autorités, à un usage décomplexé des stupéfiants et que la conduite d’un véhicule ne freine pas les consommateurs de stupéfiants.

« Pour créer une vraie culture de prévention des risques routiers, les contrôles routiers ont été intensifiés, en zone police comme en zone gendarmerie en hausse de +15.1%. Nous avons également intensifié nos actions de prévention des risques routiers », expose Christine Lamugue, cheffe du service pilotage, affaires juridiques et sécurité routière de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) des Pyrénées-Atlantiques.

Enfin, le domaine du secours à la population enregistre une sollicitation stable des sapeurs-pompiers : 42.013 interventions en 2024 (-1.2%), avec 235 appels par jour en moyenne et une majorité de secours à la personne. Sur le littoral, 10.316 interventions ont eu lieu durant l’été 2024. Contrairement à Saint-Jean-de-Luz et Bidart, qui enregistrent des baisses respectives de -70% et de -20% d’interventions (458 et 1.761), Anglet et Ciboure voient une augmentation d’activité (+15% et +12%).

« En montagne, l’augmentation de la fréquentation provoque une hausse des interventions de +17%. Au total, 327 personnes ont été secourues, dont 240 par hélicoptère » soulignent les forces de l’ordre.

Noémie Besnard

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