Ddiddue et Juana Etcheberry sont frère et sœur. Outre les liens du sang, ils sont animés par les mêmes passions- la couture et le processus de création. Elle est diplômée d’un Master à l’Ecole de la Chambre syndicale de la couture parisienne, et lui d’un Bachelor avec le Prix de l’authenticité à la Design Academy d’Eindhoven (en Hollande).
L’aventure commence en 2018 (d’abord sous le nom de Hori To) quand le duo s’aperçoit que seulement 20% des déchets plastiques qui se trouvent dans les déchetteries sont recyclés en déchèterie, le reste est destiné à l’enfouissement.
« Nous avons eu l’idée de fabriquer des casquettes à partir de récipients plastiques usagés qui ne sont pas recyclés. Nous avons réussi à construire un réseau d'approvisionnement dans un rayon de 50 kilomètres pour récupérer des bottes en caoutchouc, du sol de la RAPT, des pots de fleurs, des voiles de parapentes, des chambres à air, chutes de cuir, des couvertures en laine, des toiles de coton... », explique le duo de créateurs.
Installés dans l’ancienne épicerie de leur grand-mère, à Ordiarp, Juana et Ddiddue Etcheberry fabriquent de A à Z leurs casquettes uniques, mais aussi des chapeaux et quelques accessoires. Ils coupent, courbent, assemblent, chauffent, tissent et dessinent en fonctions des matériaux qu’ils ont pu récupérer…
De l’upcycling avec des marques de luxe
En trois ans, le duo s’est progressivement rapproché de prestigieuses maisons de couture et a changé de nom pour Owantshootzi. En novembre 2020, Juana et Ddiddue ont remporté le Grand Prix du Jury Accessoires de mode et le prix Hermès des Accessoires de mode au 35e Festival de la mode de Hyères, qui rassemble chaque année des figures de la scène mode et de nouveaux créateurs.
S’en est suivi une collaboration avec les maisons Lognon, Desrues et Paloma, trois des métiers d’art de la Maison Chanel, qui débouchera sur une toute nouvelle collection, sur le même principe du « upcycling ». Baptisée « Maskarada », celle-ci s’inspire de la mascarade souletine, en hommage à leurs racines basques. Un paradoxe entre des savoir-faire d’excellence et le travail de matériaux destinés au rebut très enrichissant pour nos créateurs basques. La maison Hermès s’intéresse également à leur travail.
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