L’évolution de l’emploi est également très positive. Cependant, les employeurs doivent faire face à un turnover très important et des difficultés de recrutement, dans tous les secteurs. C’est tout le paradoxe de la situation : le travail ne manque pas, bien au contraire, mais l’activité doit être freinée faute de moyens humains. C’est particulièrement le cas pour l’hôtellerie-restauration, confrontée au manque de personnel.
François Lafitte et les élus de la CCI ont parfaitement conscience de la complexité de cette situation, avec des différences significatives d’un secteur à l’autre et une visibilité très réduite. Ainsi, les secteurs de la chimie et du bois restent très prudents, tandis que le bâtiment s’inquiète à la fois de la forte hausse des prix des matériaux et de l’attentisme des collectivités territoriales qui retardent leurs investissements.
On redoute une tempête dans différents secteurs et déjà la Banque de France note une hausse des incidents de paiements. D’où, la nécessité de la mobilisation de la CCI des Landes pour accompagner le plus efficacement possible les entreprises.
Le président de la CCI des Landes a insisté sur la forêt et ses enjeux sensibles, avec la nécessité de combiner au mieux les exigences des activités industrielles et touristiques. Elle génère un chiffre d’affaires annuel de 2,5 milliards d’euros, mais elle est confrontée au défi de la sécurité, avec des problématiques délicates, comme l’interdiction du vélo en forêt, en raison des risques d’incendie, qui s’avère dévastatrice pour l’attractivité touristique.
Autre secteur majeur sous les projecteurs, le thermalisme. Globalement, la saison a été moyenne, l’activité n’est qu’à 80% de celle de 2019. Mais, le bon niveau de réservation actuel fait remonter le moral des entreprises. Il faut dire que le secteur fait tout pour se réinventer. Cela doit porter ses fruits.
Côté commerces, la CCI s’est félicitée de la création de nouvelles associations de commerçants en centre-ville, indispensables pour animer et générer davantage d’activité.
Sobriété énergétique, décarbonation, ferroviaire…
Une partie de l’assemblée générale de la CCI des Landes a été consacrée à la crise énergétique et aux conséquences sur les entreprises. La Chambre consulaire a alerté, ces derniers mois, la Préfecture et les Services de l’État sur la complexité du dispositif d’aides et les difficultés de son déploiement. Une action efficace, puisque le dispositif a été revu pour répondre à trois objectifs principaux. D’abord, l’efficacité : plus d’entreprises concernées avec une intensité d’aides plus forte et une aide dont le montant est proportionné à l’augmentation de la facture. Ensuite, la simplicité : réduction des critères et des pièces justificatives, simplification du parcours usager, simulateur permettant une meilleure prévisibilité. Enfin, la rapidité : réduction des délais de paiement.
De son côté, la CCI des landes s’est mise en ordre de bataille pour pouvoir conseiller au mieux les entreprises, les accompagner pour prendre des mesures efficaces et pour bénéficier des différentes aides.
Par ailleurs, une collaboration est à l’étude avec une plateforme pour être en mesure d’effectuer plus facilement un bilan carbone et d’assurer le suivi.
Il a aussi été question de la LGV, entre Bordeaux et Dax, qui semble en bonne voie. Même si le blocage du côté du Pays Basque constitue un frein important. C’est aussi une interrogation, car avec le trafic ferroviaire qui doit doubler dans les prochaines années, la ligne actuelle, qui passe au milieu de plusieurs zones urbaines, va être confrontée à la saturation et à des nuisances lourdes pour les riverains. Quant à l’indispensable frêt ferroviaire, les retards s’accumulent concernant la ligne principale, mais aussi les lignes complémentaires pour aller jusqu’aux utilisateurs potentiels majeurs.
Un projet sur 36.000 m2 à Castets…
La démarche « Les entreprises qui s’engagent » prend tout son sens dans la période actuelle, de même que les initiatives prises au niveau des CLEE (Comités locaux école-entreprise) qui permettent de présenter aux plus jeunes de nombreux métiers mal connus.
Bien entendu, l’axe formation est essentiel. Campus Landes, avec ses trois écoles supérieures (Design, Management et Numérique) et ses 340 étudiants est devenu une référence. En dégageant des résultats, ces établissements peuvent continuer de se renforcer et se développer. Deux projets sont à l’étude : un partenariat avec Kedge Business School pour installer une unité à Mont-de-Marsan ; un autre avec le groupe Excelia pour l’implantation d’une école de tourisme qui pourrait couvrir le territoire Sud Aquitain.
Parallèlement, la collaboration avec l’Université et l’IUT de Mont-de-Marsan doit prendre de l’ampleur, notamment autour de projets forts, comme les agroressources et les matériaux biosourcés.
Signalons aussi, les Rencontres de la cybersécurité, programmée le 24 janvier, à partir de 16h. Il est prévu des ateliers et deux tables-rondes avec des experts pour sensibiliser aux risques majeurs que courent les entreprises. Un challenge est également prévu avec les étudiants pour une approche très concrète. Nous y reviendrons.
Quant à la Nuit de l’orientation, elle se déroulera le 2 mars. Le succès de la première édition laisse penser qu’il y aura beaucoup de monde ce jour-là.
Avant de clôturer cette assemblée générale, la Chambre de commerce et d’industrie a annoncé qu’elle travaillait sur l’exploitation d’un terrain de 36.000 m2 dont elle est propriétaire à Castets, à côté de la bretelle d’autoroute. Différentes options sont examinées pour un développement économique de cette zone, autour notamment de la logistique. A suivre.
Les Chambres de commerce et d’industrie, qui étaient fortement menacées avant la pandémie, ont largement prouvé leur utilité aux côtés des entreprises, grâce à leur capacité d’agir dans la proximité. C’est particulièrement le cas de la CCI des Landes.
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire