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    Je dis ça, je dis rien

    Chansons à la con !

    Trouver le prénom d'un gamin à naître, c'est galère. Faut déjà se mettre d'accord à deux, faire plaisir à pépé, mémé, tata et compagnie, pas lui coller un truc qui bousillera sa vie en cours de récré (Carole-Casserole ; Ghislaine-Vilaine, tout ça), et éviter LA chanson qui les poursuivra toute leur vie.

    La preuve ? Allez, c'est parti...

    Ayons d'emblée une pensée attendrie pour toutes les "Aline" auxquelles tout le monde crie "Reviens..." depuis que Christophe leur a niqué la life. Une lettre près, et Alice s'énerve, parce que Francky Vincent a foutu dans la tronche de tout le monde que "Alice, ça glisse au pays des merveilles..."

    Dans le même registre, adieu Etienne (Etienne, Etienne, Etienne, oh tiens-le bien ! Guesh Pattie, t'es dure là quand même), ou Daniela (grâce à Elmer Food Beat qui enseigna au monde entier que dans Daniela, on peut s'y mettre à trois et même y mettre les doigts, dur !).

    Les Céline sont vouées à vie à s'entendre demander pourquoi elles n'ont jamais songé à se marier, merci Hughes Aufray. Les Cécile, du côté de Toulouse, ont droit à un vibrant "... ma filleeeeeee !" nougarien. Les Emma ne sont pas épargnées, puisque Matmatah a fait un tube sur leur compte : "Emma télé est allumée". Sans oublier une flopée de jeux de mots à la con, pauvrines.

    Maudites, les Elisa que Gainsbourg a condamnées à se faire sauter au cou (on a dit "au cou" !) ou chercher des poux, pas sympa. Sans oublier les Alexandra, "avec un appétit de Bar-ra-cu-da" (répéter deux fois) qui détestent Claude François et l'Egypte ou le port d'Alexandrie, RRHA ! Les Morgane, condamnées à avoir comme unique déclaration d'amour éternelle, "je suis Morgane de toi", pas merci Renaud.

    Max (et ses dérivés Maxime, Maxence, Maximilien), dont on vantera la liberté à toutes les sauces : "Il est libre, ô Max..." Libre de te foutre une tarte dans ta tronche, capito ? Non, je suis pas libre ce soir, je ne suis pas libreeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee...

    Ayons une pensée pour les Aïcha du monde entier qui entendent à longueur de journée : "Aïcha, Aïcha, écoute-moi ! Aïcha, Aïcha, t'en va pas !" Si, si, casse-toi, tu n'es pas obligée de supporter ça... Depuis 1990, les Hélène sont "des filles comme les autres" et en ont marre !

    Quant aux Dominique, garçon ou fille, c'est idem, même galère : Dominique nique nique... C'est surtout leur vie qui est niquée définitivement par une satanée bonne soeur qui ne les fait plus "sourire" du tout !

    Lucie, c'est peut-être ce qui se fait de pire : Polnareff (récidive, puisqu'il a déjà flingué la vie des Matthieu qui n'ont qu'un cheveu sur la tête, et les Jean qui n'ont qu'une dent), Obispo (Lucie, dépêche-toi, on ne vit, on ne meurt qu'une fois...) et la vanne ultime de drague signée les Beattles : "Oh, tu brilles dans le ciel comme des diamants !"

    Les Annie hurlent : "Non, je n'aime pas les sucettes à l'anis, et d'abord on prononce AniS". Léa fut à la mode jusqu'au sale coup porté par Louise Attaque qui apprit au monde entier que "Léa, elle est pas méchante, mais putain qu'est-ce qu'elle est chiante" ! Depuis, c'est l'enfer (et sinon, c'est vrai qu'elles sont chiantes ?)

    Mathilde ? Ah bon, t'es revenue finalement ? Ah, ah, ah ! Sacré Brel, va ! Madeleine, c'est mieux ? Ouais, hormis que y en a plus des tonnes pour rassurer les Mathilde...

    Mélissa, elle, vit toujours dévêtue. Va te poser sérieusement dans un échange quand Julien Clerc t'as foiré toutes tes chances d'emblée. Sans oublier ceux qui demanderont si "tu as toujours ta vertu" (dans ta tronche, ma vertu !).

    Raphaël ? C'est joli Raphaël, mais depuis "4 consonnes et 3 voyelles, c'est le prénom de...", on oublie...

    Le classique Marie n'est pas simple non plus. Ils s'y sont mis à deux pour le massacrer, Johnny et Cabrel, boh : "Oh Marie, si tu savais..." ou variante "Petite Marie", qui subiront la sempiternelle chanson d'amour "Je viens du ciel et les étoiles entre elles ne parlent que de toi..." (qu'elles la ferment, les étoiles, ok ?).

    Charlotte, à oublier de suite (pour plein d'autres raisons qu'une pauvre chanson : parce que c'est le nom d'un gâteau à la con, celui d'un type de patates, parce que c'est le nom d'un bonnet ridicule, parce que ça virera en surnom débile, dont les deux seules versions immuables seront Chacha ou Lolotte, parce que c'est pris par le royal Baby et que du coup, c'est la honte, enfin parce que Charlotte, c'est celle qui rit quand on la pelote, ce qui est mieux que Thérèse, mais tout de même...).

    Finalement, Vanina est un peu sauvé par la chanson, parce qu'hormis un très mauvais et faux "Vanina Ah ah ah, ah ah ah..." qui va mourir étouffé rapidement, y a pas trop de méchante vanne au bout. Idem pour Roxanne, hormis quelques braillards qui ne pourront s'empêcher de gueuler avec l'accent anglais "Roxanneeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee"... Quoiqu'on ne soit pas à l'abri d'un connaisseur qui sorte sa science : "Pas besoin d'allumer la lumière rouge", ah ah ah.

    Vanessa, à dégager. Suzette perdra la tête (façon, z'allez quand même pas filer un nom de crêpe à votre gniard, non ? Si ?), Suzie à la folie aussi, Suzon n'a pas raison, Lola est out depuis Superbus (Allô Lola. Comme un garçon). Gaston et son téléfon qui son' a heureusement quasi disparu de la circulation. Adrienne ne remercie pas Rocky. Gabrielle déteste Johnny. Et ta Cathy t'as quitté, maudit Bobby Lapointe jusqu'à la nuit des temps !

    Franchement, c'est vraiment compliqué de trouver un prénom pour son gamin. Et si jamais l'idée vous prenait de m'écrire une ode chantée, surtout pas, merci bien, c'est très gentil mais c'est NON ! La Toy a déjà sa dose... (ceci est un message subliminal à ceux qui continuent de m'appeler GaRcianne !)

    Enfin bon, moi je dis ça, je dis rien, chalalala...

    Gracianne Hastoy

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