Christian Lanoue sent la pression monter. Deux ans qu’il attend, et avec lui, les formations de l’Espace à Chanter et de Tem’Pau, qu’il prépare activement. En tout, il dirige pas moins de quatre formations, remplissant ainsi amplement l’agenda de sa semaine. Ce musicien dans l’âme, qui a suivi une formation de Chef de Chœur à l’Université de Pau fut aussi directeur de l’École de Musique de Lescar.
Il a, selon ses dires, les qualités de ses défauts : l’exigence. Parce que le fruit de cette rigueur implacable est dans l’aboutissement : « quelqu’un qui ne savait pas chanter au départ, et qui se dépasse, travaille, pour arriver à un résultat plus qu’honorable, c’est ma récompense ».
Ce lundi soir encore froid du mois de mars, c’est au Tribunal d’Oloron que je retrouve tout le chœur de l’Espace à Chanter, pour une énième répétition. Il y a là le doyen de la formation, Bernard Audouin, cet ancien professeur émérite d’Arts Plastiques qui chante depuis « quarante-cinq ans », et aime venir ici retrouver une ambiance, « une famille » selon ses propres mots. Plus encore, ce chœur fut, après le décès de son épouse, il y a quatorze ans, « une façon de rester dans le monde ».
À ses côtés, Michel Lauga, président-adjoint de la chorale, chante lui-aussi depuis quelque 47 ans. Il se définit comme « ténor par défaut et polyvalent », ajoutant avec humour et autodérision « c’est-à-dire qui ne vaut rien ». Une information vite démentie par l’écoute de sa voix, quand il concède que son autre passion va au violoncelle. La rigueur de Christian Lanoue revient comme une ritournelle, louée de tous. Jean-Claude, voix de basse, s’étonne encore : « comment fait-il, au milieu de 35 voix différentes, pour arriver à me dire « tu prononces mal ici, rectifie… » ? »
Tous revendiquent avec émotion l’amour du chant, et plus amplement de la musique. Profane, sacré, et même parfois variété, à condition de « l’harmoniser ».
Vendredi arriveront les « stars » de l’événement, Los Calchakis, pour ce concert Destino Patagonia : le vendredi 1er avril, ce n’est pas un poisson, ils seront à l’église Saint-Vincent de Pau (20h30) ; le samedi 2 avril à 20h30 en la cathédrale d’Oloron et le dimanche 3 avril en l’église St Germain de Navarrenx à 16h30. Un spectacle vivant, très vivant qui nous rappelle cet adage : « Ne pas confondre la Patagonie avec une nouille mourante ». On en sera très loin.
Cet émouvant voyage vers la Patagonie devrait rencontrer un vif succès auprès des amoureux de rythmes d’Amérique Latine, alors n’oubliez pas de réserver. Sur place, les billets seront à 15 euros, et en prévente à 12 euros.
Réservations au : 06.24.80.10.59
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