Habitat et Humanisme prévoyait de réaliser des logements sociaux dans cette bâtisse inoccupée depuis 2018, avant que la guerre en Ukraine rebatte de nouvelles cartes. Située au 26 avenue du Baron de Séguier, celle-ci a été réhabilitée dans un délai impressionnant pour accueillir les réfugiés et servir ainsi de « sas d’urgence ».
« La nature avait repris ses droits et le bâtiment avait été visité, il manquait beaucoup de matériel, notamment de la robinetterie. En un mois, le rez-de-chaussée et le premier étage de cette bâtisse de plus de 400 m2 ont été réhabilités », se souvient Marion Girard, coordinatrice de projet chez Habitat et Humanisme Pyrénées-Adour et responsable de l’accueil des réfugiés avec son collègue Michel Javault.
Les bénévoles se sont investis à 100% dans cette initiative
Après le passage de différents artisans, les bénévoles d’Habitat Humanisme et d’autres associations locales ont mis la main à la pâte pour nettoyer et aménager les différents espaces (deux salles de jeux pour les enfants, un coin télé, un espace avec des ordinateurs, une salle à manger commune avec des équipements donnés par la Fondation Boulanger et une laverie).
« Les bénévoles se sont investis à 100% dans cette initiative. Ils ont fait un énorme travail en donnant de leur temps et une énergie incroyable au cours de ces longues journées », tient à souligner Stéphanie Lamotte-Paindavoine, la directrice du centre et membre de la cellule urgence du siège d’Habitat et Humanisme. Ainsi, durant un mois, environ 58 bénévoles ont participé à ce projet.
Le centre a finalement ouvert ses portes les 26 avril 2022. Les chambres sont équipées d’un petit frigo et d’un micro-onde et des kits d’hygiène et de netoyage sont remis aux résidents à leur arrivée. La cellule Ukraine de l’Organisme de gestion des foyers amitié (Ogfa) se charge ensuite de placer des réfugiés dans des familles d’accueil bénévoles. Principalement des familles, des femmes, des enfants, et quelques hommes.
Des traductrices de l’association Vesna 64 et des psychologues de la Permanence d’Accès aux Soins de Santé (PASS) du centre hospitalier de Pau interviennent aussi dans le centre d’urgence et lors des rendez-vous administratifs. Trois cours de français par semaine sont également dispensés dans les locaux de l’ancienne clinique.
Un va et vient quotidien
« En tant que centre d’accueil d’urgence, c’est le 115-Ogfa [NDLR : numéro d’urgence pour les personnes sans solution d’hébergement] qui nous amène les réfugiés ukrainiens. On leur fait visiter le centre et leur explique son fonctionnement. On les accompagne aussi dans leurs démarches administratives, comme la demande d’attestation provisoire de séjour et la carte ADA », précise la directrice.
Actuellement, 26 résidents sont hébergés dans le centre d’urgence, même si le bâtiment a été réhabilité pour accueillir officiellement 60 places (la préfecture des Pyrénées-Atlantiques autorise 20 places.
« Les arrivées sont tellement imprévisibles, on peut nous appeler demain et nous dire que 30 nouveaux réfugiés seront hébergés chez nous. C’est un va et vient quotidien. Certaines familles hébergées chez des particuliers, reviennent au centre, puis repartent chez d’autres bénévoles, des résidents restent seulement quelques jours ou sont là depuis l’ouverture du centre », note Stéphanie Lamotte-Paindavoine.
Depuis quelques jours, Habitat Humanisme Pyrénées-Adour peut également placer des résidents du centre d’urgence dans les appartements vacants mis à disposition par les propriétaires. Trouver de nouveaux logements autonomes sera d’ailleurs la mission des prochaines semaines de Habitat Humanisme Pyrénées-Adour.
Situation Nationale
Fin mai, ils étaient 85.000 réfugiés ukrainiens à être arrivés en France, selon l’Office français de l’Immigration et de l’Intégration (Ofii). Parmi eux, 8.000 sont en logement et le reste hébergés dans des structures d’accueil ou chez l’habitant. Ils peuvent bénéficier de l’allocation pour « demandeurs d’asile »
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