Comme son nom l’indique, La Civette est à l’origine un bureau de tabac. Mais aujourd’hui, c’est davantage pour ses couteaux que la boutique de Dominique et Catherine Urchoeguia fait parler d’elle.
Créée à Saint-Jean-de-Luz en 1986, La Civette propose désormais « le plus grand choix de couteaux du Pays basque ».
Bien entendu, ce large éventail comprend d’abord des modèles de couteaux aux noms et aux designs typiquement basques, à commencer par le célèbre Yatagan, couteau de berger ou traditionnellement utilisé… pour la récolte du tabac.
La Civette en propose une déclinaison avec manche en bois de néflier, celui utilisé pour la fabrication des makhilas.
Les autres modèles basques exploitent les particularités de la région, depuis le Kaskarot lancé en 2008 (hommage aux femmes de pêcheurs, à la « cité des corsaires » et, avec le soleil gravé sur sa lame, au mariage de Louis XIV) jusqu’au Kontrabandista créé l’an dernier (hommage aux « travailleurs de la nuit qui risquaient leur vie à la lumière de la lune, non pas pour faire fortune mais pour nourrir leur famille ») en passant par l’Ozeano (avec son manche en forme de corps de poisson et sa lame évoquant la vague chère aux surfeurs, 2010) et le Xistera (à la forme et au manche en buis rappelant l’instrument de pelote, 2013).
Des pièces uniques de couteliers d’art…
Au-delà, la boutique propose toute une gamme de couteaux des grandes marques françaises et étrangères (Laguiole, Thiers, Opinel, etc.), mais aussi les créations exceptionnelles de grands couteliers d’art français tels que Manu Laplace (Atelier 1515, Thiers), Jean-Claude Laforêt (Arconsat), son ancien élève girondin Maxime Surjous (installé à Villenave-d’Ornon) ou les MOF Jean-Paul Tisseyre et Nicolas Couderc. Il s’agit la plupart du temps de pièces uniques ou en série limitée, dont les prix avoisinent ou dépassent (parfois de beaucoup) le millier d’euros.
Récemment, plusieurs de ces pièces uniques, imaginées par le Lyonnais Stéphane Rambaud, coutelier d’art de la Forge de Laguiole dont les créations collectionnent les premiers prix, ont été mises en vente par La Civette. La première de ces pièces, avec « manche en ivoire de mammouth », lame et mitre arrière en acier damas « Twist » (c’est-à-dire à torsades serrées), « lame, ressort et platines guillochés » et une belle petite abeille forgée et sculptée, s’est vendue en un rien de temps au prix… de 2.579 euros.
Une autre « petite merveille » du même créateur a été présentée par La Civette : un couteau « réalisé en molaire de mammouth fixée sur un intercalaire en os », muni d’un « ressort guilloché avec insert laiton » et d’une abeille sculptée et dorée. On notera que oui, on parle bien de mammouth, alternative plus vertueuse à l’ivoire d’éléphant utilisée auparavant et désormais interdite.
En attendant d’autres « Rolls du couteau », allez donc rendre visite aux Urchoeguia. Surtout si vous avez l’intention d’offrir n couteau basque à quelque mordu de saucisson ou d’Ossau-Iraty !
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