Comment avez-vous choisi la politique ?
Julien Dubois – Depuis toujours, je suis passionné par la politique. J’ai décidé de m’engager dès l’âge de 17 ans, en prenant la carte d’un parti politique, en l’occurrence le RPR. Cela pour rendre différentes fonctions, pour agir. Pour autant, je n’en ai pas fait un métier. Pendant 29 ans, j’ai dirigé des entreprises, notamment des concessions Renault trucks à Eauze, Dax, Bayonne…
Vous avez brigué plusieurs mandats…
J. D. – C’était le prolongement naturel de mon engagement. Ainsi, en 2012, je me suis présenté aux élections législatives, malgré un contexte difficile pour ma famille politique. Deux ans plus tard, j’ai participé aux Municipales avec Jean-Pierre Bastiat et j’ai décidé de quitter l’UMP pour marquer ma volonté d’indépendance. Non pas pour renier mes convictions, mais pour me mettre d’abord au service des Dacquois. Pendant 6 ans, j’ai pris la tête de l’opposition, jusqu’à l’élection de ma liste en 2020.
Vos premières impressions ?
J. D. – Je suis encore plus passionné par la politique. Tout simplement parce que ce mandat de maire me permet d’œuvrer très concrètement pour l’organisation et l’avenir de la ville où je suis né, où j’ai grandi, et que j’ai très peu quittée. C’est une satisfaction de tous les jours et j’y prends tellement de plaisir. Même si la charge de travail est lourde et la pression forte pour réussir et pour répondre au mieux aux attentes des Dacquois. Avec la présidence de l’agglomération, cela me permet d’agir plus efficacement encore, ces deux niveaux étant aussi indissociables que complémentaires.
Vous arrivez à mi-mandat. Quel bilan ?
J. D. – Ma satisfaction est déjà d’avoir mené à bien 52% des actions proposées aux électeurs, lors de la campagne électorale. Elles sont réalisées dans leur totalité. De plus, 85% des actions prévues sont d’ores-et-déjà engagées. J’en fait un point d’honneur vis-à-vis de tous ceux qui m’ont fait confiance. Malgré un contexte compliqué, il est indispensable de tenir ses engagements. Nous avons pu le faire parce que nous avons agi tout de suite, dès le début du mandat.
La phase d’adaptation a été difficile ?
J. D. – Oui et non. Il est clair que la mise en place a été délicate, car jusqu’à l’installation officielle en mai, nous avons dû composer avec l’équipe sortante pour que cette transition se passe au mieux. Ensuite, les élections au niveau du Grand Dax ont nécessité un dialogue intense avec l’ensemble des maires de l’agglomération. C’est une phase à la fois complexe et très riche.
Votre approche ?
J. D. – Avec Dax 2035, nous avons défini un cadre d’actions en privilégiant la cohérence de notre politique pour la Ville et pour l’agglomération. La volonté a aussi été d’associer au maximum la population à la réalisation de ce projet urbain. A partir de là, l’important est d’être le plus possible au contact avec les gens, de les rencontrer, d’organiser des réunions, de participer aux évènements programmés sur le territoire… Au quotidien, il se passe toujours quelque chose. C’est ce qui fait la beauté de ce mandat. On n’est jamais dans la banalité. D’où la nécessité de garder suffisamment de disponibilité, malgré la surcharge de travail.
La crise sanitaire puis la crise énergétique ont-elles pesé ?
J. D. – Oui, bien entendu. Mais malgré ces périodes délicates, nous avons continué d’avancer. Notre rôle n’est pas de se morfondre, mais de trouver des solutions en toutes circonstances. Le centre-ville est en train d’être totalement rénové pour la partie qui concerne ses espaces publics et le plateau piétonnier. Nous avons enclenché des investissements importants pour le réseau routier de la ville et de l’agglomération parce que je considère que c’est l’une des compétences essentielles vis-à-vis des citoyens, mais aussi pour la cohésion sociale et territoriale. On est en train de lancer les études pour la construction de la première piste cyclable de 14 km sur notre agglomération. Cela fait partie des équipements qui permettent d’améliorer le bien-être des habitants, mais aussi de favoriser notre attractivité. Bien entendu, on poursuit les autres investissements, par exemple sur les écoles. Parallèlement, nous développons de manière significative l’enseignement supérieur, au niveau de l’Agglo. En plus de tous ces projets initiés et en cours de réalisation, on vient de démarrer un travail avec un cabinet spécialisé pour la réhabilitation du marché couvert : un endroit stratégique de notre centre-ville.
Où en sont les finances de la ville ?
J. D. – Elles ont été redressées, et nous avons entrepris le désendettement de Dax à hauteur de 700.000 euros par an. Aujourd’hui, on a une épargne nette positive de plus de 1,5 million d’euros. Pour autant, nous n’avons pas cessé d’investir et de lancer les grands travaux indispensables. Tout cela dans un contexte compliqué, avec notamment la flambée des prix de l’énergie qui génère des charges supplémentaires de 1,4 million d’euros pour notre collectivité. Là aussi, il faut chaque fois trouver des solutions.
Confiant dans la reprise du thermalisme ?
J. D. – Cette activité essentielle pour Dax a commencé à rebondir au 2e semestre 2022, et nous pouvons être optimistes. Nous espérons retrouver en 2023 un niveau proche de celui d’avant la pandémie. Nous avons une organisation spécifique, avec la collectivité qui gère l’eau et la boue thermales, tandis qu’une quinzaine d’établissements privés s’occupent des soins. Aussi, nous travaillons en étroite collaboration. Des initiatives importantes ont été prises, par exemple au niveau du cluster régional Aqui O Thermes, dont nous faisons partie. Il mise sur l’innovation et la recherche de nouveaux services en milieu thermal. Quant à l’Institut du thermalisme, basé à Dax, il est devenu un acteur incontournable avec des jeunes qui viennent ici parfaire leurs parcours universitaires dans les métiers de la recherche et de la santé. L’Institut assume également un rôle en matière de recherche, en génie sanitaire thermal mais aussi, depuis quelques années, en sciences de gestion. Au cœur du thermalisme français, Dax entend rester la première ville thermale et renforcer son influence.
Quelques mots sur le Tour de France…
J. D. – Je suis un amoureux du Tour, depuis toujours, et c’est une grande fierté d’avoir réussi à le faire passer par Dax, dès notre première candidature. Le 4 juillet sera une grande fête populaire, avec de nombreuses animations qui seront programmées pour que tout le monde puisse en profiter et participer. Un coup d’envoi sera donné dès le 24 avril, pour les 94 ans d'André Darrigade. Un hommage lui sera rendu à l’Atrium, avec des acteurs du monde du cyclisme. On procèdera au pavoisement de la ville aux couleurs du Tour dans les mois qui précèderont l’évènement.
Des évolutions pour les fêtes ?
J. D. - Après la belle réussite du retour des Fêtes de Dax en 2022, nous préparons une nouvelle édition avec enthousiasme. Nous réfléchissons, parallèlement, à voir comment faire davantage prendre en charge une partie du coût par les usagers et pas seulement les contribuables. L’entrée payante n’est pas d’actualité. Avec 26 points d’entrées, cela coûterait plus cher que cela ne rapporterait. D’autres pistes sont à l’étude. Quant à 2024, la vie ne doit pas s’arrêter parce qu’il y a des Jeux olympiques à Paris. Autour du 15 août, il y aura de toute manière du monde et c’est une tradition incontournable. Bien entendu, les Fêtes de Dax seront maintenues, avec quelques adaptations, sachant que les dates sont assez éloignées de la fin des JO. Au-delà de l’aspect festif, l’enjeu est aussi économique pour tous les acteurs de la ville.
Votre position sur la LGV ?
J. D. – Nous avons mis des conditions pour notre participation, à savoir : la concomitance des travaux entre Bordeaux-Toulouse puis Bordeaux-Dax ; le maintien de la gare à Dax de manière inéluctable ; la prise en compte des participations qui avaient été mises par les collectivités. Je rappelle que le Grand Dax avait été pratiquement la seule collectivité des Landes à apporter une contribution au départ. Les autres collectivités qui vont profiter de la gare LGV à Dax, notamment sur la côte, doivent également participer au tour de table. On a été écouté et ces conditions ont été actées par écrit, mais je veux rester vigilant. On voit des rapports qui sortent, des positions qui évoluent et des tentations de certains de repousser l’arrivée de la ligne à grande vitesse dans les Landes. Donc, il faut que ces conditions soient remplies pour qua la contribution de l’Agglo soit effective. Pour nous, la LGV apportera un désenclavement essentiel vers l’Est. Elle nous rapprochera à un peu plus d’une heure de Toulouse, avec une ouverture vers Montpellier et Marseille. Le but est évidemment aussi de pouvoir assurer la liaison avec l’Espagne, d’autant plus avec les contraintes environnementales qui s’imposeront.
D’autres projets majeurs ?
J. D. – On avance effectivement sur deux projets emblématiques. D’abord, la salle de spectacle, qui sera portée par l’Agglo, pour laquelle on a entériné l’emplacement sur le site de l’ancien Jai Alai à Dax, avec une capacité de 3.300 places. Ensuite, le projet de golf avec une société privée, la Sobrim, filiale du Groupe Etchart. Il était à l’arrêt quand nous sommes arrivés et là il a passé des étapes importantes, avec les études environnementales qui ont été faites et les permis d’aménager qui sont en train d’être déposés. On espère un début des travaux début 2024. C’est un équipement qui sera très important pour nos territoires, en termes de logements (600), d’attractivité et de bien-être pour les habitants du Grand Dax. Le projet a été amélioré, au niveau de la qualité golfique et des espaces naturels. Il s’étalera sur 36 hectares, avec des cheminements ouverts au public pour que tout le monde puisse en profiter.
Informations sur Dax et sur le Grand Dax
Informations sur le projet de golf, Harmana à Saubagnacq
Photos : Ville de Dax - Clément Garby
Des réunions publiques avec le maire
Julien Dubois propose des rencontres (19h) dans les différents quartiers de la ville qui seront l’occasion de faire un bilan de mi-mandat et présenter des perspectives pour Dax.
Après une première réunion au quartier de la Torte, les prochaines se dérouleront à Saint-Vincent (31 mars), à Saint-Pierre (4 avril), au Berre (6 avril), au Gond/Cuyès (12 avril), au Sablar (27 avril), au centre-ville (11 mai) et à Saubagnacq (16 mai).
Informations sur le site de Dax
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire