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DÉCRYPTAGEZFE : faible émission et grand bazar !

À terme, 1 Français sur 2 ne pourra plus circuler dans le centre des villes. Bordeaux, Pau et Bayonne sont concernés depuis ce 1er janvier.
DÉCRYPTAGE - Zones ZFE : faible émission et grand bazar !
On a beau prendre la question par tous les bouts, la question des ZFE, ces zones à faibles émissions constituent un vrai casse-tête. Et ce n’est que le début.

Petit rappel de l’épisode précédent : dans le but de lutter contre la pollution, donc d’améliorer la qualité de l’air des grandes villes, responsable selon Santé publique France, du décès de 40.000 personnes chaque année, les déplacements des véhicules à moteur thermique seront progressivement limités. C’est déjà le cas de Paris, Rouen, Lille, Strasbourg, Toulouse et Reims, et cinq autres villes, avant d’être élargi depuis ce 1er janvier 2025 aux métropoles régionales, une quarantaine en tout, comptant au moins 150.000 habitants. Sur nos territoires, Bordeaux, Pau et Bayonne font partie du lot.
 
Et on est prié de se taire, car la mesure a été votée il y a quatre ans, incluse dans la loi Climat et Résilience. Dans la pratique, les véhicules avec une vignette Crity’Air 5 sont théoriquement interdits depuis 2023, suivis des Crity’Air 4 depuis 2024 et les 3 en 2025.
 
L’idée étant que les véhicules les plus anciens sont estimés plus polluants, et donc progressivement interdits. Echappent au diktat les véhicules d’État (ben voyons), ceux des personnes handicapées et les voitures de collection. Et si, d’humeur rebelle, vous passez outre, gare à la sanction : vous risquerez une amende forfaitaire de 68 euros.
 
C’est enfoncer une porte ouverte que de constater que cette interdiction vise les automobilistes les plus modestes, qui n’ont pas les moyens de s’acheter une voiture neuve, a fortiori électrique. Fracture sociale en vue, quand on sait que 38% des ménages les plus pauvres ont un véhicule classé Crity’Air 4 ou 5… Et que le pouvoir d’achat constitue la priorité des préoccupations des Français. Là, c’est le coup de pied de l’âne !

Le constat est le même pour les petits patrons, les artisans, qui vont être sous la menace d’être interdits de pénétrer dans le cœur des villes, où pourtant les besoins sont similaires à ceux des banlieues (réparations, travaux, livraisons). Un vrai casse-tête, délibérément mis en place pour inciter la population à passer à l’électrique, en dépit du prix d’achat du véhicule et de l’absence de bornes, voire de l’attente aux stations de recharge et le manque d’autonomie des batteries.
 

Une solution consiste à changer la motorisation du véhicule (donc d’évoluer du thermique vers l’électrique), une opération appelée retrofit, qui lui permettrait de passer à travers les mailles du filet. Mais qui s’élèverait à environ 20.000 euros. Une paille !
 
La grogne est en vue. Et Pierre Chasseray, délégué général de « 40 millions d’automobilistes » a maintes fois incité les autorités à revoir leur copie sur les ZFE, qualifiées de « bombes à retardement social ». « On est tout simplement en train d’interdire à un Français sur deux, au 1er janvier 2025, de circuler avec sa propre voiture. C’est inacceptable ! Pas besoin d’avoir fait Polytechnique pour comprendre qu’en interdisant à un Français sur deux de rouler, ça va mal se passer ».

20 communes concernées sur le 64

En Béarn, les restrictions de circulation s'appliqueront du lundi au vendredi de 9h à 18h dans un périmètre identifié couvrant 8 communes : Billère, Bizanos, Gelos, Idron, Jurançon, Lons, Mazères-Lezons et Pau. Cette zone englobe une population de 100.000 habitants.
 
Au Pays Basque, 11 communes seront concernées à partir du 1er avril : Hendaye, Urrugne, Ciboure, Saint-Jean-de-Luz, Guéthary, Bidart, Biarritz, Anglet, Bayonne, Boucau et Tarnos.
 
Seront interdits sur ces zones : des voitures et camionnettes essence immatriculés avant 1997 (plus de 28 ans en 2025) ; des voitures et camionnettes diesel immatriculées avant 2001 (plus de 23 ans en 2025) ; des poids lourds immatriculés avant 2006 (plus de 19 ans en 2025) ; des deux roues motorisés immatriculés avant 2000 (plus de 25 ans en 2025).
 
Le dispositif pourrait prévoir des exceptions, comme les véhicules de l’État et les engins agricoles. Il est aussi envisagé la création d’un Pass 24 heures, permettant d’entrer ponctuellement dans la zone avec un véhicule polluant.
 
Dans certaines villes, la verbalisation ne sera pas appliquée immédiatement.
 
Affaire à suivre…

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