Avec Drone Plus Services, le nettoyage et l'entretien prennent de la hauteur

La vie professionnelle de Gilles Bourdillas a toujours été dictée par des idées spontanées. « J'ai fait une quinzaine d'années de cuisine, puis au bout d'un moment j'ai eu envie de voir autre chose. Mon père était électricien et avait besoin d'aide, alors j'y suis allé. Puis, avec mon frère, on a eu l'idée de tenir un bar de nuit, alors on l'a fait. On a aussi eu l'idée de faire de la bière artisanale, alors on s'y est aventuré. Puis après toutes ces aventures, on a vendu le bar et notre distillerie, et je me suis demandé s'il existait des drones spécialement conçus pour le nettoyage, j'ai vu que oui, alors j'ai eu envie de m'y lancer », explique celui qui a toujours été passionné de technologie, et donc naturellement de drones.

« J'avais déjà eu des drones, mais c'était plutôt des petits modèles, des jouets finalement. Mais pour faire du nettoyage, il me fallait un permis et une véritable formation ». Ainsi, pendant plusieurs mois Gilles Bourdillas se plonge dans les livres, révise, et s'entraîne même à piloter sur un simulateur en réalité virtuelle qu'il a lui-même conçu. « J'étais tellement à fond que je me suis présenté un jour trop tôt à l'examen final ! », plaisante-t-il.

Une fois ses diplômes en poche, Gilles Bourdillas s'est tourné vers une entreprise en Normandie pour acheter un drone spécialisé d'une valeur de 13 000 euros, afin de pouvoir concrètement lancer son projet. « Je suis sous couveuse d'entreprise avec le BGE Tec Ge Coop. Ça m'aide beaucoup sur les tâches administratives et surtout comptables, car quand je travaillais avec mon frère, c'est lui qui s'occupait de ça. Ça me permet d'apprendre la comptabilité au fur et à mesure, sans pour autant me mettre la pression, c'est rassurant ». Un accompagnement assuré jusqu'à la fin de l'année, de quoi l'aider à installer son activité.

Car bien que les drones soient devenus des engins connus de tous, et de plus en plus utilisés dans de nombreux secteurs d'activité, au lancement de Drone Plus Services, en juin 2023, c'était une première pour une entreprise de nettoyage dans les Landes. « Peu de temps après, une autre s'est montée. Aujourd'hui on est deux, et d'autres pourraient également voir le jour ici et là dans le département », poursuit le gérant. « Mais il ne faut pas voir le drone comme notre unique activité. C'est un outil parmi d'autres. Si je peux éviter d'utiliser le drone, et que je peux nettoyer un mur à la perche télescopique, je le fais ».

Car de son propre aveu, l'utilisation de drone au quotidien n'a pas que des avantages. « Le plus gros inconvénients, c'est l'administratif que cela implique. C'est très précis, il y a plusieurs types de zones dans lesquelles on se doit d'avoir différentes autorisations, que ce soit de la préfecture, voire même de l'armée ici dans les Landes. Ainsi, pour chaque vol, je dois faire plusieurs demandes, puis ensuite appeler la tour de contrôle avant mon décollage, et après mon atterrissage. C'est très strict, et les zones dans lesquelles on peut voler sans véritables autorisations sont très rares ».

Malgré ces démarches administratives à répétition, justifiées par des raisons de sécurité évidentes, l'utilisation du drone apporte de sacrés avantages : un travail plus rapide, plus sécurisé, Gilles Bourdillas ne montant pas sur le toit des bâtiments qu'il nettoie, et surtout moins onéreux pour lui, et pour le client. « Pour rénover des églises ou de grandes bâtisses, il faut parfois une nacelle. Et quand le terrain n'est pas accessible en nacelle, il faut louer des échafaudages. Niveau prix, ça grimpe très vite... Alors qu'avec un drone, si moi je passe, le drone passe ! ».

En quelques mois, Drone Plus Services s'est développé, passant d'un premier chantier sur l'église de Saint-Étienne-d'Orthe à d'autres édifices religieux et municipaux. « Mes clients sont surtout des municipalités. Il y a peu de particuliers, parce que les particuliers préfèrent aller dans les magasins de bricolage pour acheter leurs produits et le passer eux-mêmes. C'est moins cher, mais c'est aussi bien moins efficace », précise Gilles Bourdillas, qui souhaite à l'avenir également atteindre les professionnels.

« Si j'avais été plus jeune, j'aurai développé mon entreprise à fond, peut-être sous la forme d'une franchise », explique le cinquantenaire. « Mais aujourd'hui, je souhaite conserver une échelle locale. Je ne me prends pas la tête. Peut-être qu'à l'avenir je m'associerai avec un ami qui est avec moi sur tous les chantiers, pour m'aider, me guider, et pour des raisons de sécurité également. Il travaille beaucoup avec moi, comme si c'était son entreprise aussi, donc pourquoi ne pas officialiser ça plus tard. Mais je ne me prends pas la tête, je suis assez zen à ce niveau ! », conclut Gilles Bourdillas, en effet très serein quant à son activité, comme il l'a toujours été dans ses autres projets. Des coups de tête, oui, mais des coups de tête réfléchis...

Timothé Linard

Voir le site internet