Immeubles impressionnants, voitures de luxe, hôtels exubérants, du fric, du fric, du fric, une chaleur aussi excessive que le décor, aussi dingue que cette ville surgie du désert, comme un mirage, une hallucination, une erreur… Terminer un pèlerinage par Dubaï, c’était un peu le truc qui ne collait pas, ou le détail (la taille du détail !) qui vous ramenait à la réalité humaine.
Elle essaya de ne pas déprimer en pensant aux immensités tibétaines, au calme des monastères, à la dévotion des Tibétains, aux traditions des Chinois, à la gentillesse des Népalais… Elle n’était venue ici que pour deux choses, le Louvre et une immersion dans le désert, et c’était précisément au programme des seules petites 24 heures qu’elle passerait aux « Emirates », comme on disait, avant de s’envoler de nuit vers Dallas, destination finale Mexico.
Le Louvre, si beau, si blanc, si moderne, si incroyablement bien pensé. La preuve des Emirats Arabes Unis, probablement, que Dubaï et Abu Dhabi n’étaient pas seulement les antres du luxe et de la décadence, et que, oui, on aimait la culture, la vraie. Un très beau projet, porté surtout par le talent de l’architecte Jean Nouvel. Côté œuvres, ils étaient venus, ils étaient tous là : Picasso, Miro, Dali, Giacometti, Renoir, Van Gogh, Manet, Monet, pas un ne manquait à l’appel…
A peine le temps de s’extasier sur le dôme en dentelle de métal, vraiment spectaculaire, qu’il lui arriva quelque chose de singulier. Voire rigolo. Pour visiter le Louvre, elle avait mis une chemise légère, achetée à Katmandou, il faisait si chaud dans ce foutu pays (42 à l’ombre que disait le thermomètre, elle rêvait des – 10 degrés de l’Everest, à peine dix jours auparavant. Dix jours ? Une éternité, un monde). Non, non, pas d’inquiétude, elle ne comptait pas entrer dans le détail de son dressing, sinon qu’ici, il s’agissait d’une chemise mauve, avec des inscriptions dessus, dont elle ignorait même la langue au départ.
Elle avait juste oublié un détail. A Dubaï, à Abu Dhabi, le « petit personnel », les ouvriers, les serveurs, les chauffeurs de taxi, les vigiles, et plus encore les chargés de l’accueil au Louvre étaient tous, absolument tous Népalais ! En voyant sa chemise, ça commença :
- Oh votre chemise, c’est du sanscrit…
- Oui je l’ai achetée à Katmandou…
- Oh, et vous avez aimé le Népal ?
- Oh oui, surtout les Népalais, si gentils…
Sourires, remerciements, tapes amicales, émotions, jusqu’à des larmes dans les yeux, voilà ce que sa chemise provoqua. Merci, merci d’aimer notre pays, entendit-elle au moins cinquante fois durant toute sa visite. Du coup, elle avait droit à une visite quasi accompagnée, on lui indiquait ce qu’il ne fallait pas louper, on lui ouvrait les portes au sens propre comme figuré. Elle se sentit comme un ministre en visite officielle !
Une ambiance qui favorisa une visite déjà exceptionnelle. Le Louvre d’Abu Dhabi était incroyable de beauté, de finesse, et… de fraîcheur. Elle déplora juste ne pas avoir pris un tour plus long, car à s’arrêter sur chaque œuvre, elle n’eut plus de temps pour la librairie du Musée. Bah, ses valises étaient déjà pleines, alors…
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Reportage France 24 avec Jack Lang (lancement du Louvre)
https://youtu.be/ahP04Cg8klo
https://youtu.be/3fBrz5fa8hA
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Diaporama 1
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Diaporama 2
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Diaporama 3
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