Ce n’est une surprise pour personne, le changement climatique va modifier considérablement les besoins en eau, notamment dans le Sud-Ouest, alors que le déséquilibre est déjà à l’heure actuelle de 220 millions de mètres cubes sur le bassin Adour-Garonne.
Si rien n’est fait, il pourrait atteindre 1,2 milliard d’ici 2050 a rappelé Alain Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine, à la tête du Comité depuis janvier 2021.
Il se trouve que le rapport Le Coz, initié à la demande d’Étienne Guyot, préfet de la région Occitanie et coordonnateur du bassin Adour-Garonne, a confirmé l’opportunité et la faisabilité d’une plus forte mobilisation des retenues hydroélectriques. Ceci pour le soutien d’étiage, qui permettraient de sécuriser la ressource en eau, en fournissant jusqu’à 320 millions de mètres cubes (soit le double de l’offre actuelle), sans pour autant impacter la production d’électricité.
Les inspecteurs ont également recommandé la révision des débits à terme afin de répondre aux objectifs environnementaux, tout en étant favorablement à la demande des usages.
Cela impliquera d’adapter le modèle économique de soutien d’étiage, pour une logique d’intervention en investissement, et non plus en fonctionnement. Les acteurs territoriaux, véritables relais de l’État et du comité de bassin, doivent donc établir une feuille de route permettant de passer en phase opérationnelle d’ici mars 2022.
L’expérimentation sur six sites pilotes (Aveyron, Tarn, Neste, Garonne, Adour amont et Charente) permettra d’élaborer des PTGE (projets de territoire pour la gestion de l’eau) sur les zones où les déficits perdurent, l’éventuelle utilisation de gisements (gravières, retenues inexploitées…) et d’outils innovants (suivi satellitaire).
Elle doit permettre d’apporter des réponses concrètes, et Étienne Guyot espère pouvoir présenter des résultats dans le courant de l’année. Ce qui n’empêchera pas de poursuivre la stratégie globale de gestion quantitative, à travers l’effort sur les économies d’eau (déjà 53 millions de m³ récupérés), la restauration des zones humides, le recyclage des eaux usées et l’accompagnement de la filière agricole vers l’agroécologie.
Pour Alain Rousset, « Ce plan constitue un tournant dans la capacité du bassin à agir concrètement pour se préparer dès maintenant aux changements majeurs qui nous attendent (…) Ces 320 millions de m³ représentent de quoi répondre à 30% du déficit annoncé, et ce n’est qu’une partie de la réponse ».
Étienne Guyot a souligné que « Dans le contexte de changement climatique actuel il est essentiel de mener des expérimentations afin de trouver des solutions concrètes et adaptées aux besoins du terrain. Le travail initié aujourd’hui avec les conclusions du rapport Le Coz et la proposition de nouvelle stratégie de gestion quantitative constitue une première réponse ambitieuse aux enjeux de demain. »
Informations sur le site internet de l’Agence de l’eau Adour Garonne
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